Contrat de livraisons de vaccins à l’UE: le patron d’AstraZeneca est « sur la sellette »
Une ministre française a souligné mardi qu’AstraZeneca a « une responsabilité contractuelle » de livraison de ses vaccins à l’Union européenne, en affirmant que le patron du laboratoire était « sur la sellette ».
La firme a avoué en janvier ne pouvoir livrer au premier trimestre qu’un tiers des 120 millions de doses promises aux 27 Etats membres de l’UE.
La ministre déléguée chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a précisé, sur la radio France Info, qu’AstraZeneca ne devrait livrer que « 25% des doses prévues » du vaccin développé par le groupe pharmaceutique suédo-britannique avec l’université d’Oxford, dans le contrat avec l’UE sur les mois de mars-avril.
Pour Mme Pannier-Runacher, « il y a une question de responsabilité des dirigeants du laboratoire et des membres de son conseil d’administration ».
Le patron d’AstraZeneca « est sur la sellette et il le sait parfaitement », a-t-elle déclaré.
« Nous voulons avoir une plus grande transparence de la part d’AstraZeneca » sur les doses, a-t-elle dit. « Nous avons relevé des contradictions dans les indications que nous a données » le laboratoire, a-t-elle poursuivi.
« On peut se fâcher avec eux », a-t-elle insisté.
D’autres usines « qui produisent pour des pays étrangers pourraient parfaitement fournir le marché de l’Union européenne ».
La ministre française a indiqué que le commissaire européen Thierry Breton, en charge du dossier des vaccins anti-Covid, « est à la manoeuvre aujourd’hui pour faire évoluer et obtenir un plan d’action très clair de la part d’AstraZeneca pour obtenir plus de doses (…) qui peuvent venir de différents sites de production d’AstraZeneca ».
Le vaccin est produit en Chine, en Inde, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, a-t-elle rappelé.
La France et plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, ont suspendu lundi le vaccin AstraZeneca dans l’attente d’un nouvel avis de l’Agence européenne du médicament (EMA), suite à des cas de thrombose.
Mais Agnès Pannier-Runacher assure que cette vaccination pourra repartir « encore plus fort » s’il y a le feu vert de l’EMA.
( Avec AFP )