Coopération militaire: l’axe Bamako-Moscou se renforce
Le gouvernement militaire malien a reçu plusieurs avions de combat et hélicoptères de la Russie qui se positionne pour combler un vide politique, alors que les forces Français et européennes sont en train de se retirer du pays.
Les avions ont été officiellement reçus lors d’une cérémonie à l’aéroport de Bamako, en présence du président malien Assimi Goita et de l’ambassadeur russe Igor Gromyko. La Russie est devenue l’allié proche et controversé du Mali dans sa lutte contre les militants islamistes, alors que la France a décidé de mettre fin à ses efforts de près de dix ans dans son ancienne colonie pour contenir la propagation du terrorisme et ouvrir la voie à un accord de paix unissant le pays politiquement divisé.
Dans un communiqué publié par la présidence malienne, le président de transition Assimi Goïta a déclaré avoir eu un entretien téléphonique avec le Président Poutine. Dans leur discussion, ils évoqué « l’appui de la Fédération de Russie à la transition politique malienne ». Le président malien a salué la qualité du « partenariat respectueux de la souveraineté du Mali et des aspirations de sa population ».
Le Mali a déjà reçu deux hélicoptères russes en avril, et quatre hélicoptères ainsi que des armes en septembre 2021.
Le gouvernement malien aurait entamé des discussions avec le groupe russe Wagner à la fin de l’année dernière et, en décembre 2021, ses instructeurs militaires ont commencé à se déployer dans ce pays enclavé d’Afrique de l’Ouest. Pendant ce temps, l’armée Français est dans les dernières étapes du retrait du Mali, annoncé par le président Français Emmanuel Macron en février, à la suite de tensions croissantes avec le gouvernement militaire malien et des inquiétudes concernant le Mali travaillant avec des mercenaires russes.
Dans le dernier incident qui a secoué le pays troublé du Sahel, 42 soldats maliens sont morts dans une attaque sophistiquée dimanche (7 août) par des djihadistes présumés utilisant des drones et de l’artillerie. Le bilan est l’un des plus sanglants de l’insurrection malienne qui dure depuis dix ans, qui s’est étendue du nord du pays au centre et au sud, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.