La COP22, ou quand le Maroc écoute son « environnement »
Depuis son accession au trône de Ses glorieux ancêtres, SM le Roi Mohammed VI n’a eu de cesse d’accorder un intérêt particulier à l’environnement et aux thématiques du développement durable. Ce n’est donc pas un hasard si le Maroc a présidé et abrité, du 7 au 18 novembre 2016, la 22è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22).
Cet événement planétaire, auquel ont participé les représentants de 197 pays et qui a été précédé par des COP régionales, est la concrétisation d’efforts colossaux fournis par le Royaume pour défendre la cause verte.
Au Maroc, l’environnement n’est plus une mode, mais il s’agit bel et bien de l’un des droits fondamentaux qui a été consacré explicitement par la Constitution de 2011.
Ainsi, l’article 19 de la Constitution dispose que « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental ».
En vertu de l’article 31 de la constitution, « les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits (…) à l’accès à l’eau et à un environnement sain et au développement durable ».
La nouvelle constitution a également institué, conformément à son article 151, un Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui remplace le conseil économique et social préexistant.
Le CESE peut être consulté par le gouvernement, la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers sur toutes les questions à caractère économique, social ou environnemental et peut donner son avis sur les orientations générales, pas uniquement de l’économie nationale, mais aussi du développement durable.
Le secteur vert s’est vu conforté par la loi-cadre portant charte nationale de l’environnement et du développement durable, adoptée en 2014 et qui définit les engagements de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics, des sociétés d’Etat, des entreprises privées, des associations de la société civile et des citoyens en la matière.
Lancée sur hautes orientations de SM le Roi contenues dans le discours du Trône de 2010, cette charte a le privilège d’instituer un système de fiscalité environnementale, « composé de taxes écologiques et de redevances imposées aux activités caractérisées par un niveau élevé de pollution et de consommation des ressources naturelles ».
Ladite loi, qui a notamment pour objectifs d’intégrer le développement durable dans les politiques publiques sectorielles, créé une police de l’environnement « ayant pour mission de renforcer le pouvoir des administrations concernées en matière de prévention, de contrôle et d’inspection ».
Et dans le cadre de sa stratégie énergétique, le Maroc a décidé de réduire sa dépendance énergétique et d’opter pour les énergies alternatives, lançant en 2009 le plan solaire marocain sous la présidence du Souverain.
Le Royaume, qui s’était fixé l’objectif d’atteindre 42% de la puissance électrique installée à base d’énergie renouvelable en 2020, a placé la barrière plus haut, en le portant à 52% à l’horizon 2030.
L’annonce faite par SM le Roi à l’ouverture de la COP21 au Bourget (Paris) a suscité l’admiration des décideurs politiques du monde entier, des représentants du secteur privé, des experts ainsi que des activistes de la société civile.
Il ne s’agit pas d’une utopie ou d’un rêve de grandeur puisque le pays peut s’enorgueillir d’abriter la plus grande centrale solaire du monde et des centrales d’énergie éolienne, concentrées particulièrement au nord et au sud du Maroc dans des villes ventées, où les vertus de cette énergie propre sont fièrement vantées par les populations.
A Ouarzazate (sud), la centrale thermosolaire Noor I, inaugurée en février 2016 par le Souverain, se dresse avec fierté et se permet d’exercer son pouvoir d’attraction sur le soleil, qui, à son tour, procure chaleur et vie aux hommes et autres créatures.
Construite sur une superficie de 450 hectares et faisant appel à la technique thermosolaire (CSP) à capteurs cylindro-paraboliques avec une capacité de stockage thermique de 3 heures, la centrale permet d’éviter le rejet de 2,9 millions de tonnes de CO2 et de livrer 600 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 630.000 habitants à travers le Royaume.
Outre les énergies alternatives, une attention particulière a été portée essentiellement à la gestion de l’eau et des déchets, la protection de la biodiversité, la lutte contre la désertification, ainsi qu’à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
Ainsi, le Maroc a connu le lancement du programme national de collecte et d’élimination des sacs en plastique usés, suite à l’entrée en vigueur en juillet 2016 de la loi portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en matières plastiques, et la promotion des sacs en toile, une alternative écologiquement viable.
Notre pays a été parmi les premiers à déposer sa contribution nationale sur les changements climatiques (NDC) où il s’est engagé à réduire ses émissions de GES en 2030 de 42 % par rapport aux émissions projetées à cet horizon selon un scénario « cours normal des affaires ». Cet engagement ne sera atteint que si le Maroc accède à de nouvelles sources de financement et à un appui additionnel par rapport à celui mobilisé au cours des dernières années.
Et le Maroc continue de briller de mille feux et d’écouter son « Environnement », prouvant qu’il a mérité amplement la présidence de la COP22.