COP25: L’année 2019 marque la fin d’une décennie de « chaleur exceptionnelle »
L’année 2019 marque la fin d’une décennie de chaleur exceptionnelle, de recul des glaces et d’élévation record du niveau de la mer à l’échelle du globe, en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines, a annoncé, mardi, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’occasion de la COP25, qui se tient du 02 au 13 décembre à Madrid.
« Il est presque certain que les températures moyennes pour la période de cinq ans (2015–2019) et la période de dix ans (2010-2019) seront les plus élevées jamais enregistrées », a précisé l’Organisme des Nations Unies dans son rapport annuel sur « l’état du climat mondial », notant que « tout semble indiquer que 2019 sera au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées ».
Selon la version provisoire de la Déclaration de l’OMM, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère ont atteint un niveau record de 407,8 parties par million (ppm) en 2018, alors qu’elles ont continué d’augmenter en 2019, notant que le CO2 perdure dans l’atmosphère pendant des siècles et dans l’océan encore plus longtemps, perpétuant ainsi le changement climatique.
« L’élévation du niveau de la mer s’est accélérée depuis le début des mesures par satellite en 1993 en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. L’océan, qui sert de tampon en absorbant la chaleur et le dioxyde de carbone, paie un lourd tribut, dans la mesure où son contenu thermique a atteint des niveaux record et les vagues de chaleur marines se multiplient », poursuit le rapport.
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« Si nous n’agissons pas d’urgence pour le climat, nous nous dirigeons vers une hausse de la température de plus de 3 °C d’ici à la fin du siècle, or une telle hausse aurait des impacts négatifs sur le bien-être des populations », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, cité dans un communiqué publié par l’Organisation, ajoutant « nous sommes loin d’être sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris ».
« Au quotidien, les impacts du changement climatique se manifestent par des conditions météorologiques extrêmes et +anormales+. Et, en 2019 de nouveau, les aléas météorologiques et climatiques ont fait de lourds dégâts », a noté M. Petteri, faisant savoir que les vagues de chaleur et les inondations, qui frappaient jadis « une fois par siècle », se produisent de plus en plus régulièrement. Le Secrétaire général de l’OMM a estimé que l’un des principaux impacts du changement climatique est une pluviométrie plus irrégulière, relevant que celle-ci représente une menace pour les rendements agricoles et, combinée à la croissance démographique, posera des défis considérables en matière de sécurité alimentaire pour les pays vulnérables.
Toujours selon le rapport, les vagues de chaleur extrême pèsent de plus en plus lourd sur la santé humaine et les systèmes de santé, se faisant particulièrement ressentir dans les régions caractérisées par des populations vieillissantes, l’urbanisation, les effets d’îlots de chaleur urbains et les inégalités en matière de santé, notant que la variabilité climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes figurent parmi les principaux facteurs de la récente augmentation de la faim dans le monde et sont l’une des principales causes des crises graves.
« Après une décennie de déclin constant, la faim est de nouveau à la hausse – plus de 820 millions de personnes en ont souffert en 2018. Sur les 33 pays touchés par des crises alimentaires en 2018, 26 ont vu leur situation s’aggraver en raison de la variabilité du climat et des conditions climatiques extrêmes, 2 éléments qui, pour 12 d’entre eux, étaient même le principal facteur aggravant, et ce, en plus des chocs économiques et des conflits », fait savoir l’Agence onusienne.
L’agence onusienne a précisé que la température moyenne à l’échelle du globe pendant la période allant de janvier à octobre 2019 était supérieure de 1,1 °C comparée aux valeurs préindustrielles (1850-1900), notant que « depuis les années 1980, chaque décennie successive a été plus chaude que la précédente ». La version provisoire de la Déclaration sur l’état du climat mondial de l’OMM constitue une source d’information fiable pour les négociations des Nations Unies sur le changement climatique (COP25). Elle complète les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
La version finale de cette Déclaration, dans laquelle figureront les données complètes concernant 2019, sera publiée en mars 2020.