COP28 : La fin du pétrole repoussée
Par Doha Khaoulani
L’accord, décrit comme « historique » par le président de la COP28, appelle certes à une transition énergétique hors des énergies fossiles. Mais le « phase out » du pétrole n’a pas été statué, malgré l’appel d’une centaine de gouvernements et des mouvements écologistes.
Les yeux du monde étaient rivés sur Dubaï, lieu de la tenue de la 28eme édition de la Conférence des Nations Unies sur les Changement Climatiques. Les enjeux étaient considérables : sortie du pétrole via l’accélération du déploiement des énergies renouvelables et la redirection des flux financiers vers des projets neutre en carbone.
Mais l’accord final n’a finalement pas statué sur une sortie complète des énergies fossiles en raison de l’opposition des Etats producteurs, rassemblés autour de la puissante Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Cette sortie du pétrole était attendue en raison certes de l’impact de l’usage des énergies fossiles sur l’environnement et l’accentuation du changement climatique. Mais également à cause des perturbations continues du marché de l’énergie, provoquant hausse des prix et inflation mondiale.
Baisse de la production et hausse des prix
Le pétrole est l’une des ressources naturelles les plus valorisées au niveau du marché mondial, satisfaisant plus de 30 % des besoins énergétiques. Mais la dynamique pétrolière n’a pas connu de stabilité tout au long des dernières décennies. Cela s’est illustré d’abord par les premiers chocs pétroliers. Mais plus récemment, la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales visant la Russie ont provoqué une hausse des prix de l’or noir, suite à des craintes sur les perturbations d’approvisionnement. S’ajoute à cela les annonces continues de l’OPEP+ pour réduire la production, engendrant une instabilité du marché et hausse des prix.
Les négociations en cours entre les pays de l’OPEP+ au sujet de leurs quotas de production pour l’année 2024 exposent la complexité de la tâche consistant à équilibrer le marché pétrolier. Selon les informations rapportées, ces négociations pourraient engendrer une volatilité supplémentaire des prix. Dans ce contexte, la politique adoptée par l’OPEP+, qui inclut des acteurs majeurs tels que la Russie et l’Arabie saoudite, deux grands producteurs de pétrole, exercera une influence déterminante sur l’évolution des prix en 2024. Ces nations s’engagent à réduire leur production, bien que jusqu’à présent, leur conformité totale à ces engagements suscite des réserves, selon les constatations de l’Asset & Wealth Management Investment Strategy Group (ISG) de Goldman Sachs.
Cette situation est alarmante surtout quand on sait la demande mondiale en pétrole va s’accroitre dans les prochaines années. Le marché sera confronté à des prix de plus en plus élevés qui devraient se situer entre 70 et 100 dollars pendant la majeure partie de 2024, selon l’ISG.
Accentuation des changements climatiques
Le pétrole demeure toujours une source d’énergie stratégique pour l’économie mondiale. Mais l’impact de son usage sur l’environnement et le changement climatique accentue les demandes appelant à transiter vers des énergies renouvelables, considérées plus « propres ».
En effet, l’utilisation du pétrole demeure de plus en plus néfaste, du moment où l’excessivité de l’usage des produits pétroliers engendre une pollution atmosphérique liée à la combustion du pétrole, le transport et le forage