Coup de gueule et d’accélérateur de Hassad pour la relance d’Al Hoceima, otage des politiciens

Lancé par S.M. le Roi Mohammed VI en octobre 2015, le programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima, a été marqué par une injustifiable lenteur de mise en œuvre durant sa première année. Faute de bonne coordination entre les 13 départements ministériels et les différents offices et agences nationales concernés par les projets inscrits dans ce cadre, un retard important en termes de réalisation a été enregistré.  A telle enseigne qu’il a suscité, en même temps que la colère, l’intervention des plus hautes autorités du Royaume. C’est dans ce cadre que le ministre de l’Intérieur  a présidé, vendredi 10 février une réunion pour examiner en détail l’état d’avancement desdits projets.

Un intérêt  royal  particulier pour la perle du Rif

Depuis l’avènement du règne du Roi Mohammed VI, la région du Nord et plus spécialement le littoral méditerranéen n’a pas cessé de se métamorphoser. Elle bénéficie d’un intérêt royal particulier. Faisant d’elle une des priorités de son règne, le Souverain s’est rendu dans la région des dizaines de fois donnant, à l’occasion de chacune de ses visites, des coups de fouet aux projets économiques et urbains. C’est dans le cadre de cet attachement qu’il avait lancé, en octobre 2015, le programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima (2015-2019). Un programme qui, toutefois, n’a pas été correctement suivi et mis sur les rails comme attendu.

Baptisé «Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée» (Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit), ce programme a été conçu pour permettre la réalisation de l’équilibre spatial entre les milieux rural et urbain. Doté d’une enveloppe de plus de 6,515 milliards de dirhams (Mrds Dhs), ce programme s’est assigné pour objectifs immédiat la réduction des disparités spatiales et l’amélioration et le rapprochement des prestations sociales des populations, tout en mettant en exergue l’activité économique de la province basée sur le tourisme et la pêche maritime. Ce plan de développement devant permettre également la diversification de l’activité économique de la province, tout en mettant en valeur ses atouts et ses opportunités d’investissement – le but étant d’en faire le phare de la Méditerranée – a connu un retard important en termes de réalisation.

La réponse spontanée à la grogne sociale 

Le retard d’exécution a fini par provoquer l’ire des habitants qui n’ont pas manqué de le crier haut et fort. Après un week-end (avant-dernier) particulièrement mouvementé à Al Hoceima, c’est le ministre délégué à l’Intérieur, Cherki Draïss, qui a pris l’initiative de se rendre dans la ville pour s’arrêter sur les raisons de la grogne des Rifains. Dans une rencontre avec les instances élues et les représentants des services extérieurs, le responsable gouvernemental a appelé toutes les forces vives de cette ville à travailler main dans la main pour réussir les chantiers de développement mis en oeuvre. Assurant les habitants de la province de la Haute Sollicitude dont le Souverain entoure la province depuis son accession au Trône, le ministre délégué avait mis l’accent sur l’importance du programme de développement spatial de la province d’Al Hoceima. En sa qualité de responsable gouvernemental, il avait appelé l’ensemble des pouvoirs publics, instances et services à assumer leur responsabilité. « Il est temps de se pencher sur l’accompagnement des plans de développement et l’accélération de la mise en œuvre des différents projets importants dans la province. Plus de temps de tergiverser. L’heure est celle de l’accélération de la mise en œuvre des différents projets importants tout en s’impliquant dans la solution créative des différents domaines vitaux dans la province », a-t-il laissé entendre.

Dans la même veine, il a exhorté les différents responsables de la province à interagir et prendre en compte les attentes des populations locales, à assurer un suivi sur le terrain de l’ensemble des chantiers initiés au niveau de la province. Et ce, afin d’en consolider la position économique, d’accompagner son développement urbain et démographique, d’améliorer le cadre de vie de ses habitants et d’en préserver l’environnement afin d’en faire le Phare de la Méditerranée, comme le souhaite le Souverain. Et de réaffirmer les bienfaits du dialogue, de la concertation et de l’écoute mutuelle dans la recherche de solutions efficaces à l’ensemble des attentes des citoyens afin d’accélérer le rythme du développement et de promouvoir la province à tous les niveaux.

Hassad met tout le monde face à ses responsabilités 

La réunion organisée par le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draïss, a été suivie quelques jours après par une autre, consacrée cette fois à l’examen de l’état d’avancement du programme, et présidée par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Lors de cette réunion, tenue vendredi dernier en présence du ministre délégué à l’Intérieur Charki Drais, du ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale et la formation professionnelle Khaled Barjaoui, et de la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal, le focus a été mis sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre de ces projets.
Après un diagnostic de la situation, le ministre de l’Intérieur a mis le doigt là où le bât blesse : le manque de coordination entre les 13 départements ministériels ainsi que le Haut commissariat aux eaux et forêts, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et l’Agence nationale des ports (ANP). Il a ainsi appelé les représentants des différents départements ministériels concernés à accélérer la mise en œuvre des projets importants inscrits dans le cadre dudit programme.

Tout en mettant les différents responsables face à leurs responsabilités, Mohamed Hassad les a incités également à trouver les solutions possibles pour les projets qui accusent un retard de réalisation. Ce retard, faut-il le rappeler, n’est pas seulement la résultante d’un déficit de coordination et de concertation comme relevés par les deux ministres, mais également de querelles politiciennes opposant les leaders respectifs de la majorité et de l’opposition dont le risque est, mutatis mutandis, de mettre la région en équation. Ces deux parties doivent comprendre que l’heure n’est pas celle des manœuvres politiciennes, mais plutôt celle de répondre aux aspirations de la population locale et d’assurer un suivi aux chantiers ouverts au niveau de la province visant à faire d’Al Hoceima une grande cité comme le veut le Souverain.

https://www.youtube.com/watch?v=8ZLm4pHE67c

 

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