COVID-19 : 500.000 familles menacées de pauvreté en Algérie
Quelque 500.000 familles algériennes sont menacées de pauvreté à cause du Coronavirus, a révélé mardi l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA).
« Pas moins de 500.000 familles algériennes sont susceptibles de se retrouver en situation précaire à cause du désastre économique provoqué par le confinement partiel instauré sur l’ensemble du territoire national », a précisé le président de l’ANCA, Tahar Boulenouar, dans des déclarations à la presse algérienne.
Selon lui, la fermeture des commerces en raison du confinement risque de provoquer une faillite généralisée des entreprises et une dégradation du pouvoir d’achat de plusieurs milliers de ménages.
Le responsable a tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés auxquelles font face les commerçants algériens durant cette période de confinement en révélant des chiffres inquiétants et en rappelant la fragilité financière des petits commerçants, qui vivaient avec des revenus modestes bien avant la crise sanitaire.
Les commerçants se retrouvent aujourd’hui sans aucun revenu à cause de cette conjoncture d’incertitude et la baisse drastique de la consommation, a-t-il martelé.
M. Boulenouar a affirmé que cette frange de la population pourra se retrouver dans une situation où elle verra son pouvoir d’achat se détériorer davantage, relevant que même son accès aux produits les plus basiques sera très probablement impacté.
Tout en évoquant un risque de faillite généralisée et un tissu économique en danger, le président de l’ANCA a mis en garde contre le risque d’une transformation de la crise économique que vivent ces 500.000 familles en une crise sociale.
De plus, cette conjoncture fragilisée par une crise sanitaire provoquera l’émergence de fléaux sociaux capables de représenter un danger pour la stabilité du pays, en portant atteinte à la cohésion sociale, a-t-il expliqué.
L’Algérie est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique. En effet, l’effondrement des prix du brut en 2020 vient affaiblir une économie déjà fragile, qui tire près de 95% de ses revenus d’exportation et environ trois-quarts de ses recettes budgétaires des hydrocarbures.
Selon le ministre algérien des Finances, Abderahmane Raouya, les recettes fiscales algériennes en provenance de la vente du pétrole et du gaz vont baisser de plus de 50 % cette année pour se situer à seulement 10,86 milliards de dollars contre 21 milliards de dollars en 2019.
En raison de la baisse des réserves de change et l’aggravation de la récession, le Fonds Monétaire International (FMI) s’attend à une contraction du produit intérieur brut de l’Algérie de 5,2% en 2020.