Covid-19-Capital Investissement: Ce que révèle l’étude de l’AMIC
L’Association marocaine des investisseurs en Capital (AMIC) a dévoilé, mercredi lors d’une web-conférence consacrée à la présentation des performances du Capital investissement au Maroc au titre de l’année écoulée, les résultats de son enquête sur l’impact de la pandémie sur cette activité.
L’étude a été réalisée pendant la pandémie mais la période de référence est le 15 septembre 2020. La collecte de données a été réalisée par voie d’enquête auprès de l’ensemble des sociétés de gestion (SDG) membres de l’AMIC.
Il en ressort ainsi, pour ce qui est de l’impact de la Covid-19 sur les participations (108 participations), que les entreprises accompagnées par le capital investissement anticipent une baisse moyenne du chiffre d’affaires de 20% par rapport à l’année 2019 et un repli de 24% du chiffre d’affaires prévisionnel 2020. Cette contraction du chiffre d’affaires est cependant largement inférieure à la baisse prévisionnelle au niveau national estimée à 32% (selon Inforisk) pour les petites et moyennes entreprises (PME).
Les activités de certaines participations ont été interrompues partiellement pour la distribution (50%) et temporairement pour la production (43,75%).
Pour faire face aux restrictions sociales, la pratique digitale a fortement évolué au sein de 50% participations, particulièrement au niveau des Systèmes d’information et de la Communication.
Par ailleurs, 84 participations ont pu accéder aux mesures d’accompagnement (38 de Damane Relance et 46 de Damane Oxygène). 17 participations ont négocié des lignes de crédit supplémentaires, autres que Damane Oxygène, pour couvrir les charges de fonctionnement. Les employés de 40 participations au moins ont bénéficié de l’indemnité forfaitaire instituée par la CNSS et 19 d’entre elles ont versé un complément à cette indemnité.
Pour ce qui est de l’impact de la Covid-19 sur les sociétés de gestion, l’étude relève que 11 investissements planifiés ont été reportés ou annulés et 19 désinvestissements planifiés, reportés ou annulés. Elle relève aussi que 33% des SDG ont mis en place un Comité spécial pour suivre l’impact de la Covid-19 sur les participations. 83% des SDG ont demandé des informations additionnelles dans le reporting d’activité de leurs participations et 100% des SDG ont adopté la visioconférence, en application des mesures restrictives, pour communiquer avec leurs participations. Seules 12% des réunions ont eu lieu en présentiel. La fréquence des contacts par mail et téléphone a augmenté respectivement de 61% et 78%. 56% des entreprises investies ont augmenté le nombre de réunions de Comités stratégiques et 28% d’entre elles ont augmenté le nombre de Conseils d’Administration.
67% des SDG ont ressenti que leurs participations avaient un besoin d’accompagnement plus spécifique pendant la crise en matière de financement et trésorerie, ressources humaines et droit du travail, sécurité/prévention, ruptures de stocks, conseil et autres et 56% des SDG ont mis en place des actions et mesures spécifiques se rapportant à la gouvernance et au suivi de leurs participations depuis le début de la pandémie (cellule de surveillance, négociation de nouveaux délais clients, recouvrement des créances, reports d’échéances bancaires, reporting mensuel, suivi des effectifs, suivi de la trésorerie et autres).
Quant aux perspectives 2021-2022, l’étude fait ressortir que 83% des SDG estiment que leurs participations retrouveront un niveau d’activité pré-crise au cours de l’année 2021 voire plus tard et que 88% des SDG ont l’intention de gérer leur portefeuille de façon habituelle et plus de 3/4 d’entre elle estiment que les levées des fonds et les sorties seront difficiles mais réalisables.
D’autre part, la grande majorité (soit 78%) des SDG n’envisage aucun changement de leur stratégie d’investissement. 53% des SDG envisagent une augmentation des investissements dédiés aux PME exportatrices et 24% une concentration des investissements en faveur des PME locales
( Avec MAP )