Covid-19, coups d’Etat, Israël…  au menu du sommet de l’Union africaine

Le sommet de l’Union africaine débute ce samedi pour deux jours à Addis-Abeba abordera des points forts de ce qui ont fait bouger le continent au cours des 18 derniers mois. Les chefs d’Etat et gouvernement se pencheront aussi sur la pandémie du Covid-19 durant laquelle les conséquences sanitaires, mais surtout économiques n’ont pas épargné l’Afrique. La question des vaccins, autre problématique à laquelle doit faire face actuellement, sera sans doute à l’ordre du jour des débats de deux jours.

Les chefs d’État se sont réunis au siège de l’Union africaine pour lancer un sommet de deux jours alors que le continent est sous le choc d’une série de coups d’État militaires conjugués aux lourdes conséquences de la pandémie de coronavirus.

Le sommet qui débute samedi intervient également alors que le bloc de 54 membres fait face à des pressions pour faire pression pour un cessez-le-feu dans le pays hôte, l’Éthiopie, où une guerre de 15 mois a tué des milliers de personnes et, selon les Nations Unies, en a poussé des centaines de milliers au bord du gouffre de la famine.

Le bloc, formé il y a 20 ans pour promouvoir la coopération internationale et harmoniser les politiques des États membres, a eu du mal à faire face à six coups d’État ou tentatives de coup d’État en Afrique au cours des 18 derniers mois, et les prises de pouvoir figurent en bonne place à l’ordre du jour du sommet.

Quatre États membres ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA depuis la mi-2021 en raison de changements anticonstitutionnels de gouvernement, le plus récemment le Burkina Faso où des soldats ont renversé le président Roch Marc Christian Kaboré le mois dernier.

Coté présence, le Maroc sera représenté par le ministre des Affaires étrangère Nasser Bourita à côté d’autre chefs d’Etat comme le président nigérian Muhammadu Buhari, le nouveau président de l’UA, le président du Sénégal Macky Sall et le Kenya, devraient être présents, même si les absents comprendront des personnalités majeures, comme le président ougandais Yoweri Museveni.

Lire aussi: Union Africaine : le Maroc pour un processus intergouvernemental crédible

S’adressant aux ministres africains des Affaires étrangères cette semaine, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a dénoncé une « résurgence inquiétante des coups d’État militaires ».

Mais l’UA a été accusée d’une réponse incohérente aux prises de contrôle, notamment en ne suspendant pas le Tchad après qu’un conseil militaire a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Deby Itno sur le champ de bataille en avril dernier.

Aujourd’hui, les élections sont devenues problématiques pour de nombreux pays africains.

« Les diplomates qui sont réunis ici nous disent qu’il y a des problèmes structurels, et que de nombreux pays africains et dirigeants africains ont adopté les élections comme un élément du calendrier qui se fait tous les cinq ans », a déclaré un expert à Reuters, s’exprimant depuis Addis-Abeba.

« Le sommet de deux jours devrait discuter de la manière d’être plus proactif dans la lutte contre les facteurs qui donnent lieu à des coups d’État, y compris l’instabilité liée aux groupes armés et la frustration suscitée par les révisions constitutionnelles qui prolongent le mandat des dirigeants au pouvoir », a déclaré à l’AFP. Solomon Dersso, fondateur de l’Amani, un groupe de réflexion sur l’Afrique.

« Ce n’est que lorsque la crise frappe que nous disions : Mon Dieu, comment se fait-il que ce pays s’effondre si rapidement », a s’interroge Solomon.

L’Union africaine face à la pandémie

Samedi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa devrait faire le point sur la réponse de l’Afrique à la pandémie, près de deux ans après la détection du premier cas de COVID-19 sur le continent en Égypte.

Au 26 janvier, seuls 11% des plus d’un milliard d’Africains avaient été entièrement vaccinés, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.

L’autre point que va aborder le sommet sera l’accréditation d’Israël comme pays observateur. Un point qui sera très attendu par les Algériens et les Sud-africains qui objectent une farouche opposition à cette proposition

La décision de Faki a suscité des protestations l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui ont fait valoir qu’elle allait à l’encontre des déclarations de l’UA soutenant les territoires palestiniens.

Les analystes disent qu’un vote sur la question pourrait entraîner une scission sans précédent dans le bloc.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a exhorté samedi l’Union africaine à retirer le statut d’observateur d’Israël.

« Israël ne devrait jamais être récompensé pour sa violation et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien », a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, on ne sait pas si et comment les dirigeants aborderont la guerre en Éthiopie, qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed aux combattants de la région du nord du Tigré.

Le fait que l’Éthiopie accueille l’UA rend toute intervention du bloc particulièrement délicate, et Faki a attendu jusqu’en août dernier – neuf mois après le début des combats – pour nommer Olusegun Obasanjo comme envoyé spécial chargé de tenter de négocier un cessez-le-feu.

La Rédaction

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