Covid-19 est le genre de crise que le monde est condamné à connaître de nouveau, avertit le chef de l’ONU
La pandémie de Covid-19 est le genre de crise que le monde est condamné à connaître de nouveau « sous une forme ou une autre », a averti mardi le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, à l’ouverture du débat général de la 75è session de l’Assemblée générale à New York.
« Cette pandémie, c’est du jamais vu. Mais c’est aussi le genre de crise que nous sommes condamnés à connaître de nouveau sous une forme ou une autre, encore et toujours. Plus qu’un avertissement, la COVID-19 est une répétition générale pour tous les défis dont le monde sera le théâtre », a estimé M. Guterres devant les représentants des 193 Etats membres de l’organisation mondiale qui fête cette année son 75è anniversaire.
En raison de la pandémie, le débat général et le segment de haut niveau de cette 75è session se tiennent de manière hybride, les discours habituels des chefs d’Etat et de gouvernement sont préenregistrés et diffusés en ligne et à la salle de l’Assemblée générale ou n’est admis qu’un représentant par Etat membre.
« Les gens souffrent. La planète est en feu. Notre monde est aux abois, stressé: il se cherche de véritables leaders, prêts à l’action », a lancé le chef de l’ONU, relevant que la COVID-19 a mis à nu les fragilités du monde, le creusement des inégalités, la catastrophe climatique et les divisions de plus en plus marquées au sein de la société.
La pandémie a fait son lit de ces injustices, elle s’en est prise aux plus vulnérables et elle a réduit à néant les progrès accomplis au cours des dernières décennies, a-t-il déploré, regrettant que pour la première fois en 30 ans, la pauvreté augmente, les indicateurs de développement humain sont en berne et le monde n’a jamais dévié aussi loin des Objectifs de développement durable.
« Nous vivons des jours décisifs. Celles et ceux qui ont donné naissance à l’Organisation des Nations-Unies il y a 75 ans avaient survécu à une pandémie, à une dépression mondiale, à un génocide et à une guerre mondiale », a rappelé le neuvième Secrétaire général de cette organisation mondiale créée en 1945.
« Ils connaissaient le prix de la discorde et la valeur de l’unité. Ils ont été visionnaires dans la réponse qu’ils ont su façonner et qu’incarne notre Charte fondatrice, centrée sur l’être humain. Aujourd’hui, nous affrontons un moment historique semblable à 1945 », a-t-il dit.
« Nous devons avancer en faisant preuve d’humilité, et reconnaître qu’un virus microscopique a mis le monde à genoux. Nous devons être unis. Nous avons bien vu que lorsque les pays choisissent de faire cavaliers seuls, le virus gagne du terrain », a encore plaidé M. Guterres.
« Dans un monde interconnecté, il est grand temps de reconnaître une vérité toute simple: la solidarité est dans l’intérêt commun. Si nous refusons d’admettre cette réalité, tout le monde est perdant », a conclu le chef de l’ONU.