Covid-19 : la reprise économique sauvera-t-elle le secteur du tourisme ?
L’étau se resserre sur les acteurs touristiques de certaines régions du Maroc. Avec l’arrivée de l’été 2020 et la suspension des vols, du trafic aérien et du transport, les villes touristiques seront particulièrement durement touchées par la pandémie de la Covid-19, qui a fait plus de 7.556 contaminations et 202 morts. Alors quels plans de relance pour ce secteur d’activité ? Et est-ce que l’annonce de la reprise économique au Maroc sauvera ce secteur ?
Plusieurs acteurs de ce secteur d’activité subissent, de plein fouet, l’impact des conditions de l’état d’urgence sanitaire imposées, à savoir le tissu commercial et artisanal des villes touristiques, notamment les régions du Nord et du Sud, ainsi que des milliers d’emplois sont menacés. La relance des activités de ces régions où les risques financiers sont inévitables, n’a pas retenu beaucoup l’attention des acteurs économiques et touristiques et leur situation est traitée par un silence béni. Dans ce sens, le Parti politique qui s’est manifesté pour ce secteur, c’est l’Istiqlal, proposant un train de scénarii pour sauver le tissu touristique marocain. De son côté, la CGEM a proposé plusieurs mesures pour la relance du secteur, à savoir l’autorisation d’un versement décalé à la fin de l’année, des taxes de séjour et de promotion touristique du premier trimestre dont le paiement arrive à échéance à fin avril, ainsi que l’accélération du remboursement des crédits de la TVA lié à l’investissement.
Par ailleurs, une récente étude réalisée par le directeur du Conseil provincial du tourisme d’Ouarzazate, Bouhoute Zoubir, dont Maroc Diplomatique détient une copie, révèle que « le Tourisme Marocain est 3 à 4 fois plus touché que les pays de l’OCDE ». Et d’ajouter que « les pays de l’OCDE pour qui le tourisme interne représente en moyenne 75% des dépenses du tourisme intérieur seraient moins touchés que le Maroc dont l’activité dépend à plus de 78% du Tourisme international (Chiffre de 2019) ».
« Le Tourisme interne a toujours dynamisé l’activité du secteur au Maroc », affirme la même étude, ajoutant que « la progression la plus spectaculaire a été observée au niveau des nuitées des nationaux qui sont passées de 2,27 millions en 2000 à 7,84 millions en 2019, soit plus 5,57 millions de nuitées correspondant à une progression de 245% entre 2000 et 2019 ». Dans ce registre, M. Bouhoute a rappelé l’importance des orientations du Discours Royal qui préconisent « l’encouragement et l’intégration du tourisme intérieur qui connaît une reprise remarquable depuis quelques années, et c, en mettant en place des établissements hôteliers répondant aux besoins et attentes du touriste marocain et à la portée de toutes les catégories sociales ».
Maintenant, les questions qui se posent avec acuité sont : Avec les pertes énormes dues à la crise de la Covid-19, est-ce qu’on est prêt pour intégrer le tourisme interne ? Les touristes ne vont pas hésiter à voyager durant cet été 2020 ? Est-ce qu’on ne peut pas faire la même chose que la Pologne, qui envisage de lancer des chèques-vacances au profit des travailleurs afin de soutenir l’industrie du tourisme touchée par les conséquences de la pandémie de coronavirus ?