Covid-19: L’aide publique a compensé 35% des pertes de revenus de travail
L’aide publique octroyée dans le cadre des programmes de soutien aux personnes ayant perdu leur emploi dans le secteur privé, formel ou informel, a permis de compenser en moyenne 35% de perte de revenus issus d’activités, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Cette proportion est plus importante dans les villes qu’à la campagne avec respectivement 63% et 28% et chez les hommes (39%) plus que les femmes (20%), indique le HCP qui vient de publier une note sur les répercussions du covid-19 sur la situation économique des ménages – 2ème panel de l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages. Par secteur, cette compensation a profité aux services avec une proportion de 17%, à l’industrie (47%), au commerce (57%), à l’agriculture (77%) et au bâtiment et travaux publics – BTP (91%). Elle varie, selon le statut professionnel, de 27% parmi les salariés à 78% parmi les indépendants/employeurs.
Pour certaines catégories, l’aide publique octroyée a permis de compenser la totalité des revenus perdus. Il s’agit particulièrement des ouvriers qualifiés et artisans, des ouvriers et manœuvres agricoles, des manœuvres non agricoles et des personnes appartenant aux 20% les plus défavorisés.
Parallèlement, le HCP fait également savoir que 30% des personnes en âge d’activité ont sollicité cette aide, précisant que les trois-quarts d’entre elles (73%), soit 22,4% de la population en âge d’activité ou 6 millions de personnes, ont bénéficié de ce soutien.
Dans le détails, environ 9 personnes sur 10 (87% ou 5,2 millions) en ont bénéficié dans le cadre des programmes Régime d’Assistance Médicale (RAMED) et « Tadamoun Covid » destinés aux travailleurs ayant perdu leur emploi dans le secteur informel, 12% (740.000 personnes) dans le cadre du programme d’appui aux salariés affiliés à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et 1% sous forme d’aides fournies par les employeurs.
La part des personnes en âge d’activité ayant bénéficié de l’aide de l’Etat ou de l’employeur est de 22% (3,8 millions) parmi les citadins contre 23% (2,2 millions) parmi les ruraux, relève la même source, notant que cette proportion atteint 35% parmi les hommes (4,6 millions) contre 10% parmi les femmes (1,4 millions). Elle varie, selon le secteur d’activité, de 60% dans le BTP à 51% dans le commerce puis à 43% dans l’industrie.
Par statut professionnel, cette proportion s’élève à 56% parmi les indépendants, à 40% chez les salariés, à 11% dans le cadre du programme d’appui aux salariés affiliés à la CNSS et à 29% dans le cadre du programme d’appui aux travailleurs ayant perdu leur emploi dans le secteur informel. Selon le niveau de vie, la part des bénéficiaires de l’aide publique est de 27% parmi les 20% les plus pauvres contre 13% pour les 20% les plus aisés.
Le HCP souligne également que parmi l’ensemble des bénéficiaires, 37% sont des actifs occupés au moment de l’enquête, 36% en milieu urbain et 38% en milieu rural, 36% sont toujours en arrêt de travail (39% en urbain et 31% en rural) et 27% sont des chômeurs ou inactifs (25% en urbain et 31% en rural).
Par sexe, 42% des hommes bénéficiaires, contre 17% des femmes, sont des actifs occupés au moment de l’enquête, respectivement 40% contre 24% sont toujours en arrêt de travail et 18% contre 59% sont des chômeurs ou inactifs.
L’objectif principal de ce panel, mené par le HCP du 15 au 24 juin dernier auprès d’un échantillon représentatif de 2.169 ménages, consiste à appréhender l’évolution des comportements socioéconomiques et préventifs face à cette pandémie et à évaluer ses impacts sur les différentes couches de la population marocaine en termes d’accès aux produits de base, à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi et au revenu.