Covid-19 : L’UNESCO exhorte les pays à mieux protéger le droit fondamental à l’apprentissage
Alors que les enfants et les jeunes les plus vulnérables dans le monde risquant d’être privés d’instruction en raison des retombées de la pandémie de Covid-19, l’UNESCO a exhorté tous les pays à mieux protéger le droit fondamental à l’apprentissage, en ratifiant la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement.
La Convention, premier instrument international juridiquement contraignant entièrement consacré au droit à l’éducation, célèbre le 14 décembre son 60ème anniversaire. A ce jour, elle a été ratifiée par 106 pays: 28% des pays de la région Asie-Pacifique, 46,8% en Afrique subsaharienne, 60,6% en Amérique latine et dans les Caraïbes, 63,1% dans les États arabes pour atteindre respectivement 68% et 88% en Europe occidentale, en Amérique du Nord, et en Europe orientale, indique un communiqué de l’UNESCO.
Lorsqu’ils ratifient la Convention, les États établissent ou améliorent les cadres politiques et/ou juridiques afin de répondre aux normes internationales, de garantir le droit à l’éducation et de lutter contre la discrimination. En tant que telle, la Convention représente un outil puissant pour faire progresser le quatrième objectif de développement durable des Nations Unies visant à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie», souligne l’agence onusienne.
« L’éducation est un droit humain fondamental que nous devons garantir et défendre chaque jour, compte tenu en particulier des nouvelles et graves formes d’exclusion, notamment dans la sphère numérique », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
« La Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement est un instrument juridique mondial essentiel pour protéger le droit à l’éducation et promouvoir l’égalité des chances en matière d’apprentissage sans distinction de race, de sexe ou de toute autre distinction, économique ou sociale », a-t-elle dit.
Selon l’UNESCO, la discrimination reste omniprésente dans l’éducation, qu’elle soit fondée sur le handicap, le sexe, la langue, le revenu, l’appartenance ethnique, la religion, le statut de migrant ou de déplacé.
Dans le monde, ils sont environ 258 millions d’enfants et de jeunes dans le monde à ne pas être scolarisés, tandis que 773 millions d’adultes, dont deux tiers de femmes, sont analphabètes, selon les données de l’Institut de statistique de l’UNESCO.
La pandémie de COVID-19 a exacerbé les inégalités préexistantes dans le monde, augmentant la probabilité que les étudiants vulnérables soient laissés pour compte. L’UNESCO estime que plus de 24 millions d’apprenants, du niveau pré-primaire au niveau universitaire, dont plus de 11 millions de filles, risquent d’abandonner leurs études.
Selon le rapport mondial de suivi de l’UNESCO, environ 40% des pays à faible et moyen revenu n’ont pas été en mesure de soutenir les apprenants défavorisés lors des fermetures d’écoles, ce qui exacerbe les inégalités. Un tiers des élèves – près de 500 millions – n’ont pu accéder à des solutions d’apprentissage à distance, ce qui souligne l’urgence de faire de la connectivité un droit.
Pour mieux reconstruire, les systèmes éducatifs doivent intégrer des pratiques fondées sur les droits, inclusives et non discriminatoires, conformément aux obligations inscrites dans la Convention.
Pour faire connaitre la Convention, l’UNESCO a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation «Mettre fin à la discrimination dans l’éducation» qui vise à renforcer sa mise en œuvre et son suivi, à élargir sa ratification et à stimuler la réflexion sur les nouveaux droits connexes nécessaires pour éviter une aggravation des inégalités à l’ère numérique.
Dans le cadre de cette campagne, l’agence onusienne lance « une conversation sur l’élargissement de notre compréhension du droit à l’éducation afin de refléter des besoins mondiaux de plus en plus essentiels, à savoir l’inclusion numérique, la confidentialité des données des apprenants et l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie ».
(avec MAP)