Covid-19/Maroc : les femmes seront les plus touchées par la perte d’emploi
La gente féminine est de nouveau face à des inégalités, celles de « l’impact disproportionné de l’urgence sanitaire et du confinement ». ONU-Femmes estime que les femmes seront probablement touchées de manière « disproportionnée » par la perte d’emploi, vu la nature des tâches généralement réalisées par elles, à savoir des tâches domestiques, les soins ou encore le suivi de la scolarisation des enfants à domicile.
Dans sa dernière publication intitulée « l’impact inégal du COVID19 sur les femmes et les filles au Maroc », ONU-Femmes pointe l’impact disproportionné de l’urgence sanitaire et du confinement sur les femmes, notamment, sur les travailleuses de la Santé.
Parmi les conséquences économiques du Covid-19, la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (ESCWA) estime que cette pandémie entraînera une baisse du PIB de US$42 milliards et la perte de 1,7 million d’emplois en 2020, ceux des femmes en premier lieu, puisqu’elles sont, en grande partie, en dehors de la population active. Par conséquent, Il en résultera une baisse prolongée de la présence des femmes dans l’économie rémunérée au niveau mondial.
Notons qu’au Maroc, les femmes représentent 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social. Lorsque les systèmes de Santé sont surchargés, la charge des soins à domicile est plus importante et retombe, en grande partie, sur les femmes, qui consacrent, en moyenne, sept fois plus de temps au travail domestique que les hommes.
La précarité économique des femmes est aussi aggravée par leur surreprésentation parmi la population au chômage, notamment pour les plus diplômées, soit 33% de chômage chez les femmes. Ces conséquences seront d’autant plus dramatiques alors que les femmes ont, de moins en moins, accès à l’activité depuis quelques années.
Rappelons que la participation des femmes marocaines à la vie économique compte parmi les plus faibles au monde, soit 22% en 2018, et enregistre un recul depuis 20 ans (29% en 2000).
Le document pointe aussi les conséquences des restrictions de mouvement sur l’employabilité des femmes, qui ont plus que jamais la charge des responsabilités domestiques et familiales, en temps de pandémie et de quarantaine, notamment avec la fermeture des écoles et la présence des enfants à la maison dont il faut s’en occuper et garantir leur éducation. La crise actuelle pourrait avoir un impact différencié important en termes de perte d’emploi par les femmes.
Dans ce registre, cette organisation onusienne appelle à assurer aux femmes l’accès aux services et la protection de leurs droits et de leur personne, surtout pour celles qui sont confrontées à des formes multiples et intersectionnelles de vulnérabilité et de discriminations.