Covid-19/ Tunisie : Pas de nouveaux cas de contaminations ou décès pour la 3è journée consécutive
La Tunisie n’a enregistré aucun nouveau cas de contamination ou de décès à cause du Coronavirus pour la troisième journée consécutive, a annoncé mercredi le ministère tunisien de la Santé.
Selon un communiqué du ministère, sur un total de 614 analyses effectuées dont 39 sur des cas anciens contaminés par le COVID-19, 11 personnes déjà malades ont été testées positives au virus et aucune nouvelle contamination n’a été enregistrée.
Ainsi, le bilan stagne à 1.032 cas confirmés sur un total de 33.880 analyses effectuées, a précisé la même source, ajoutant que le nombre de malades guéris est porté à 740 alors que 247 sont encore porteurs du virus et sont toujours en observation dont seulement 5 sont hospitalisés et 45 sont morts des suites du COVID-19.
Lundi, le ministre tunisien de la Santé, Abdellatif Mekki avait appelé la population à rester vigilante, même si aucun nouveau malade du Covid-19 n’a été enregistré pour la première fois depuis le 2 mars, une semaine après l’allègement d’un confinement strict et précoce.
« Il ne faut pas se contenter de ce chiffre, c’est vrai que cela remonte le moral, mais il se pourrait que demain il y ait un retour des cas », a toutefois averti le ministre de la Santé.
Même avec le dé-confinement, il faut continuer à respecter les règles d’hygiène et de distanciation, a insisté M. Mekki.
La Tunisie a fermé ses écoles, les mosquées et commerces non essentiels dès la mi-mars, alors que le pays comptait moins de 20 cas.
Un couvre-feu nocturne est en place et les écoles resteront fermées jusqu’en septembre: seuls les élèves passant le bac auront un mois de cours avant l’épreuve fin juin.
Le personnel soignant des unités Covid tout comme les voyageurs rapatriés de l’étranger doivent rester 14 jours en isolement dans des hôtels et foyers et les malades non hospitalisés sont également en isolement obligatoire hors de leur domicile. Ils ne peuvent retourner chez eux qu’une fois testés négatifs.
Les coiffeurs ont officiellement levé leur rideau lundi en Tunisie et les cafés et mosquées doivent rouvrir le 24 mai.
Signe du ralentissement de l’épidémie: depuis fin avril, chaque malade contamine désormais moins d’une personne.
Le taux de reproduction, qui mesure le nombre de personnes contaminées par un malade en moyenne est actuellement à 0,85, contre 3 début mars, selon le ministère de la Santé.
« On doit observer très attentivement l’évolution des indicateurs sur la situation épidémiologique en Tunisie au cours de la deuxième partie du mois de mai et plus précisément à partir du 20 mai, pour se prononcer sur les risques d’une deuxième vague de Coronavirus dans le pays », a mis en garde pour sa part le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé en Tunisie (OMS), Yves Souteyrand.
Il a souligné qu’il est difficile de prévoir si une deuxième vague de l’épidémie va frapper la Tunisie, ajoutant que si les gestes barrière recommandés par l’OMS ne sont pas respectées dont, notamment, la distanciation sociale, le risque de propagation du virus va, évidemment, augmenter et il faudrait entre 7 jours à deux semaines pour recenser le nombre de cas positif si on dispose d’un système de dépistage opérationnel.
« On n’est pas à l’abri d’une deuxième vague plus forte dont les conséquences seront lourdes en particulier pour le système de santé, si les efforts déployés jusqu’à présent, ne sont pas poursuivis », a-t-il souligné.
Il a noté que faute de moyens, le système de santé tunisien n’arrivera pas à faire face à une forte épidémie d’où la nécessité de continuer à casser les chaines de transmission du virus et à développer une activité forte d’identification des cas positifs.
Evoquant les chances de réussite de la Tunisie pendant la période de confinement ciblé, Souteyrand a déclaré que le pays peut relever le défi si on continue à respecter les mesures prises par le gouvernement et à poursuive le travail de repérage, d’identification et de contact-tracing.
Evaluant la situation épidémiologique en Tunisie, Souteyrand a estimé que le pays a eu la chance de s’y prendre tôt dans la réponse au Covid 19, affirmant que cette première phase qui a été bien réussie ne doit pas être considérée comme la fin de l’épidémie en Tunisie dans la mesure où le confinement orienté qui a commencé le lundi 4 mai constitue un moment très critique en matière de gestion du Coronavirus.