Covid: Le dispositif de dépistage en temps réel pourrait permettre de reprendre une vie normale
Le dispositif pour le dépistage en temps réel et sans réactifs des patients négatifs au Covid-19, premier en son genre au Maroc et conçu par la Fondation MAScIR, pourrait permettre de « reprendre une vie normale« , a indiqué, mardi à Rabat, la Directrice générale de la Fondation MAScIR, Nawal Chraibi.
Jusqu’à présent, « il n’y a pas de dispositif similaire qui a été développé au Maroc« , a relevé Mme Chraibi dans une déclaration à la MAP, notant que la Fondation s’est basée sur un benchmark au niveau international pour développer ce dispositif électronique, miniaturisé, portable et connecté utilisé à travers le monde, notamment en Amérique du nord, en Europe (Espagne, France et Grande-Bretagne) et au Japon.
Le dispositif « Rapid Covid-IR« , mis au point par le centre « Digitalisation & dispositifs micro-électroniques intelligents » de la Fondation MAScIR, et qui permet l’obtention du résultat sur Smartphone en moins de 20 secondes, va notamment contribuer à relancer l’activité économique et renforcer la prévention et la sécurité sanitaire dans le Royaume, a-t-elle ajouté.
Ce dispositif peut servir la relance de l’activité touristique, en le déployant au niveau des aéroports, des hôtels, des clubs de vacances ainsi que dans la relance du secteur de l’événementiel qui a été freiné pendant cette période de crise sanitaire, a-t-elle fait savoir.
Sur le terrain, plusieurs dispositifs ont déjà été déployés au niveau des différents sites de production du Groupe Azura, un acteur agricole, permettant un dépistage quotidien des collaborateurs, a poursuivi Mme Chraibi.
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La capacité de production de ce dispositif est de 100 dispositifs par mois avec une disponibilité d’un stock de 200 dispositifs, a-t-elle dit, indiquant que tout est prêt pour recevoir les commandes.
Pour sa part, le Directeur du centre « Digitalization & Microelectronic Smart Devices » à MAScIR, Brahim Lakssir a souligné, dans une déclaration similaire, que la genèse de ce projet a démarré avec la pandémie en mois de mai en mobilisant une équipe de cinq chercheurs et ingénieurs.
Le développement du « Rapid Covid-IR » a subi trois étapes principales, a-t-il poursuivi. La première étape consiste à construire une base de données en accédant à des échantillons négatifs et positifs de chez l’institut Pasteur à Casablanca et l’hôpital militaire de Rabat, en les testant par la suite par le Polymerase Chain Reaction (PCR) et en les scanner avec notre capteur, a expliqué M. Lakssir.
Pour la deuxième étape, il s’agit de développer des modèles mathématiques appliqués de l’intelligence artificielle, permettant de définir la signature d’absence ou de présence du virus par rapport au test de référence PCR.
Concernant la troisième étape, elle comprend la validation, a-t-il ajouté, notant que le dispositif a été soumis au Laboratoire de recherche et d’analyses médicales de la Gendarmerie Royale (LRAM) qui l’ont évalué conformément à la norme NF EN ISO 15189 : 2012.
Après, il a été soumis à la Direction du médicament et de la pharmacie qui a estimé, suite à l’examen du dossier, que ce dispositif pourrait être utilisé pour un dépistage de masse pour les patients négatifs, a-t-il fait savoir.
Ce dispositif, qui vient renforcer l’arsenal marocain aux côtés du test PCR, du test antigénique et des tests sérologiques, est un test ultra-rapide et moins coûteux en comparaison avec les autres tests, a relevé M. Lakssiri.
De son côté, le responsable de l’ingénieure industrielle au laboratoire des microélectroniques à MAScIR, Ouadi Saidi, a indiqué que le dispositif est basé sur la technologie de la spectroscopie proche infrarouge (FT-NIR) couplée à des modèles embarqués d’intelligence artificielle.
L’évaluation du LRAM a mis en évidence une sensibilité de 94% et une spécificité à 70%, a-t-il précisé.
Pour sa part, le directeur business développement et valorisation à MAScIR, Mounir Ouitassane est revenu sur la spécificité de ce dispositif. Le « Rapid Covid-IR » « n’utilise pas de consommables spécifiques ou de réactifs biologiques. Ainsi, il ne nécessite pas un certain niveau de compétence de la part de l’utilisateur », a-t-il noté.
MAScIR est un centre de recherche relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique, ayant le statut de fondation, qui a pour objet de promouvoir et de développer au Maroc des pôles de recherche et développement répondant aux besoins du pays en technologies avancées, notamment dans le secteur de la biologie médicale.
Avec une vocation et une ambition de soutenir activement l’innovation au profit du tissu économique et industriel national et de contribuer ainsi à la sécurité énergétique, alimentaire et sanitaire du Maroc, la Fondation MAScIR dispose de ressources humaines qualifiées et d’équipements à la pointe de la technologie. A ce jour, MAScIR a pu déposer près de 190 brevets avec des extensions au niveau régional africain, produire quelque 700 articles scientifiques dans des revues de renommée internationale et mener plus d’une centaine de projets et réalisations auprès d’industriels nationaux et étrangers, montrant ainsi sa maturité et ses capacités en matière de recherche scientifique et de recherche appliquée.
( Avec MAP )