CPS: le maroc, chargé de superviser l’architecture de sécurité

L’élection du Maroc au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine est porteuse d’une légitimité désormais incontestable pour la diplomatie marocaine au sein de l’organisation panafricaine, a affirmé Jean-Paul Carteron, fondateur et président d’honneur du Forum Crans-Montana (FCM).
« L’UA ne sera pas longtemps le lieu d’affrontement diplomatique direct que l’Algérie s’emploie à attiser chaque jour avec le Maroc », a déclaré Carteron à la MAP en réagissant à l’entrée du Royaume au CPS, un organe central de l’UA chargé de superviser l’architecture de sécurité dans le continent.
L’expert européen a estimé que dans ce contexte, personne de sérieux ne s’aventurerait à reconnaître la prétendue rasd, la qualifiant de « fiction qui est censée, de fait, servir les intérêts d’Alger ».
« La jeunesse qui représente 60% de la population africaine ne veut plus entendre parler de ces combats d’arrière-garde et sans intérêt. », a-t-il expliqué. Quant au Royaume, a-t-il poursuivi, il mène une diplomatie moderne, une Realpolitik qui ne tient compte que des réalités et des exigences concrètes d’un monde qui veut se développer et vivre en paix.
« En cela le contraste est infini avec l’Algérie qui mobilisa en 2015 l’ensemble de sa diplomatie pour faire visite à toutes les personnalités du monde pour tenter de les dissuader de venir à Dakhla » participer à la session du forum dédié à l’Afrique, a fait observer le fondateur du FCM .
Il a d’autre part rappelé que le Maroc est aujourd’hui l’un des plus grands investisseurs en Afrique, « alors que l’influence française est en baisse et que les investissements de l’Algérie se sont considérablement taris pour cause de faillite ».
Le Royaume, a dit Carteron, est revenu dans l’Union avec une vision pragmatique, celle d’une Afrique décomplexée qui ne s’enferme pas dans l’idéologie nuisible au développement. Il a à cet égard souligné qu’à Dakhla, le Maroc fait la preuve que le miracle africain existe et qu’il n’y a pas lieu d’être désespéré quant à l’avenir.
Le Royaume, qui siègera au Conseil de paix et de sécurité pour un mandat de deux ans renouvelable, a recueilli 39 voix, sachant que les deux-tiers requis pour cette élection est de 36 voix.
L’organe exécutif de l’UA se compose de 15 États membres, a savoir dix pays élus pour un mandat de deux ans et cinq autres élus pour trois ans, dans le souci d’assurer une continuité dans les activités du CPS.