Crise au Moyen-Orient : Vers une hausse des prix du pétrole
La crise actuelle au Moyen Orient, exacerbée par des tensions militaires, soulève des inquiétudes quant à l’augmentation imminente des prix du Brent sur le marché international. Après une période de baisse, le coût du pétrole semble sur le point de connaître une nouvelle flambée, en particulier si les hostilités entre l’Iran et Israël s’intensifient. Dans ce contexte, le gouvernement est interpelé sur l’écart persistant entre les prix nationaux des carburants et les fluctuations du marché international, spécialement alors que des appels à la baisse des prix s’élèvent parmi les consommateurs.
En effet, les pénuries d’énergie et les guerres commerciales ont largement contribué à l’indisponibilité de certains produits, tandis que les tensions géopolitiques continuent de susciter des craintes quant à une éventuelle escalade militaire. Les derniers événements, marqués par une attaque de missiles iraniens sur le territoire israélien en représailles à l’élimination d’un leader du Hezbollah, ont propulsé les prix du pétrole brut à la hausse. Selon les estimations, le contrat à terme sur le pétrole Brent pour des livraisons de novembre a enregistré une hausse à 75 $ le baril, tandis que les prévisions pour décembre anticipent un prix de 74,6 $ le baril. En parallèle, le prix du West Texas Intermediate (WTI) a également connu une augmentation, se stabilisant à 71,2 $ le baril, soit une hausse de 2,5 %.
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Face à ces fluctuations, le gouvernement est en première ligne des préoccupations. Plusieurs députés ont récemment interpellé le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable concernant les disparités entre les prix des carburants au Maroc et ceux affichés sur le marché international. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle survient alors que les consommateurs n’ont pas bénéficié de baisses significatives malgré la tendance actuelle à la réduction des tarifs mondiaux.
« Malgré le recul des prix globaux du pétrole, les consommateurs marocains ne constatent que des réductions limitées dans les stations-service », ont dénoncé les députés. Ils ont rappelé que l’augmentation des prix s’effectuait rapidement lors des hausses internationales, contraste qui nourrit un sentiment croissant d’injustice parmi la population. Cette dissymétrie dans le processus d’ajustement des prix met en exergue les problématiques d’achat des ménages marocains, qui voient leur pouvoir d’achat submergé par l’inflation.
Le sort de la Samir, la raffinerie fermée depuis plusieurs années, se trouve également au cœur des préoccupations. Le secrétaire général du front national pour la sauvegarde de la Samir a alerté sur l’urgence de relancer cette infrastructure. Selon lui, la fermeture de la raffinerie a non seulement engendré une perte d’emplois significative, mais a aussi aggravé les conditions sociales dans la ville de Mohammedia, là où un dixième de la population dépendait de cette activité économique.
« Il est indispensable que le gouvernement prenne des mesures pour restaurer cette capacité de production, non seulement pour garantir la sécurité énergétique, mais aussi pour soutenir l’emploi local », a-t-il lancé en appelant à un engagement rapide. Face au risque d’une augmentation continue des prix du pétrole si la situation géopolitique se dégrade davantage, l’économie marocaine pourrait connaître une aggravation significative de l’inflation.
Les experts économiques avertissent que si les prix du Brent devaient réellement s’envoler, cela aurait des répercussions directes sur les coûts de l’énergie au Maroc. Cette évolution pourrait accroitre encore davantage la pression inflatoire sur les ménages déjà éprouvés par l’augmentation des prix des produits de première nécessité. La crise énergétique actuelle constitue ainsi un défi majeur pour le gouvernement, qui devra naviguer entre la gestion des prix et le maintien de l’ordre social.