Crise de l’eau : la surexploitation des nappes phréatiques suscite des inquiétudes

La surexploitation des nappes phréatiques devient une préoccupation majeure en raison du creusement de puits clandestins et de forages non autorisés dans les exploitations agricoles. Cette situation est exacerbée par la sécheresse qui touche plusieurs régions du pays. Des responsables, dont des parlementaires, exerceraient des pressions sur les autorités pour suspendre les contrôles, remettant en question l’efficacité des régulations en place.

La surexploitation des nappes phréatiques souterraines suscite à nouveau de vives préoccupations, particulièrement à cause du creusement de puits clandestins et de forages profonds non autorisés dans diverses exploitations agricoles. Cette situation s’aggrave dans un contexte de sécheresse qui affecte plusieurs régions du pays, déjà en proie à un stress hydrique important.

D’après les médias, les responsables de cette surexploitation, y compris certains parlementaires et présidents de communes, ne se limitent pas à entraver les contrôles effectués par la Police de l’Eau sur leurs exploitations. Ils commencent également à exercer des pressions sur les autorités compétentes, telles que les agences des bassins hydrauliques, pour suspendre l’interdiction récemment mise en place concernant le creusement de nouveaux puits. Cette situation soulève des questions quant à l’efficacité des mesures de régulation en place et met en lumière les tensions entre les acteurs locaux et les autorités de contrôle.

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Il a été rapporté que les équipes de la Police des Eaux, qui dépendent de certaines agences de bassins hydrauliques, ont cessé d’effectuer leurs rondes de routine pour surveiller la situation, ce qui a favorisé l’expansion des forages illégaux, notamment pendant les nuits et les week-ends. L’absence de surveillance accrue a permis à de nombreux exploitants de continuer leurs activités sans crainte de sanctions, aggravant ainsi la problématique de la gestion des ressources en eau.

En outre, certaines exploitations agricoles, connues pour leur consommation excessive d’eau souterraine sur des superficies n’excédant pas cinq hectares, ne font plus l’objet d’inspections par les commissions mixtes, qui comprennent des représentants des autorités locales, du ministère de l’Équipement et de la Gendarmerie royale. Cette absence de contrôle systématique soulève des inquiétudes quant à la durabilité des ressources en eau dans ces régions, surtout à une époque où la gestion efficace de l’eau est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire et le développement durable.

Les exploitants agricoles concernés, qui réalisent des forages en dehors du cadre réglementaire, orientent souvent leurs investissements vers des cultures principalement destinées à l’exportation, telles que des fruits et légumes, ou se concentrent sur la culture de fourrages industriels. Ce choix stratégique, motivé par des perspectives de rentabilité à court terme, est souvent fait au détriment de la gestion responsable des ressources en eau.

Face à cette crise, le ministère de l’Intérieur indique que des efforts sont déployés pour lutter contre les puits illégaux, ainsi que toutes les formes de violation du domaine public hydraulique et la surexploitation des nappes souterraines dans les zones en stress hydrique. Des initiatives sont particulièrement axées sur la plaine de la Chaouia, où les risques d’épuisement des ressources en eau sont les plus élevés

Par ailleurs, un recensement récent a montré que 80 % des puits du royaume sont jugés illégaux, suscitant d’importantes inquiétudes quant à la gestion des ressources en eau. Afin de faire face à cette situation préoccupante, le ministre a annoncé en décembre 2023 l’élaboration d’un décret visant à régulariser tous les puits non autorisés. Cette régularisation sera soumise à certaines conditions, notamment l’exigence pour les propriétaires d’installer des compteurs afin de suivre en temps réel leur consommation d’eau.

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