La croissance économique nationale tirée à hauteur de 62% par quatre régions (DEPF)
La croissance économique nationale, estimée à 4,4% durant la période 2001-2014, est tirée à hauteur de 62% par quatre régions, selon la Direction des études et prévisions financières, relevant du ministère de l’Économie et des finances.
Il s’agit de Casablanca-Settat (24,7%), Rabat-Salé-Kénitra (14,6%), Marrakech-Safi (12,7%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9%), fait savoir la DEPF dans une étude intitulée « Profil de la croissance économique des régions ».
L’étude relève également que quatre régions centrales représentant 59% du PIB national ont évolué à une cadence au-dessous de la moyenne nationale sur la période 2001-2014. Il s’agit de Fès Meknès (+3,5%), Béni Mellal Khénifra (+4,1%), Casablanca Settat (+4,1%) et Rabat Salé Kénitra (+4,3%).
Par ailleurs, la DEPF note que la résilience de l’économie nationale à la crise économique de 2008 s’est traduite d’une manière différenciée au niveau territorial avec une divergence de croissance plus accentuée sans pour autant causer une récession dans une région particulière.
Cette dynamique de croissance différenciée est de nature à accentuer les disparités, estime la DEPF, notant que l’écart entre les extrêmes en termes de PIB réel par habitant s’est alourdi malgré une amélioration notable pour toutes les régions.
En effet, certaines régions ayant des PIB réel par habitant relativement faible ont eu un comportement de croissance analogue à celui des pays les moins développés et pour lesquels l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD) a fixé comme objectif une croissance d’au moins 7% par an, fait remarquer la DEPF.
Selon l’étude, ces disparités sont moins intenses en termes de productivité apparente du travail avec un comportement de croissance du PIB réel par emploi analogue à celui des pays en développement dans un effort de rattrapage.
D’ailleurs, la décomposition des écarts régionaux du PIB réel par habitant par rapport au niveau national révèle que ces écarts dépendent en grande partie de ceux de la productivité apparente du travail sans pour autant dénier l’effet des autres facteurs telle que la performance du marché du travail, le taux d’activité et l’effet démographique.
Dans ce sens, l’industrialisation, telle que relevée par l’Agenda 2030 des ODD, semble une voie à promouvoir. En effet, certaines régions sont à des stades d’industrialisation analogues à ceux des pays les moins avancés (10%) et pour lesquels l’Agenda 2030 des ODD fixe comme objectif de doubler la part de la valeur ajoutée industrielle dans leur PIB, indique la même source, soulignant que d’autres alternatives sectorielles sont envisageables selon les spécificités régionales tels que les services (financiers, logistique, transbordement, …) et les énergies renouvelables.
Cette différenciation en termes de croissance économique a une emprise déterminante sur la réorganisation des bassins de vie et des bassins d’emplois vu que les taux régionaux de croissance démographique et de la population active occupée ont connu une hétérogénéité spatiale analogue à celle de la croissance économique, fait remarquer la DEPF.
Ainsi, l’activité économique semble se développer davantage dans les régions à forte croissance démographique afin de répondre aux besoins de base à une population en accroissement, soit autant d’opportunités d’emploi, relève l’étude.
En plus des ressources propres à la région et d’un aménagement du territoire approprié, cette activité, contribuerait à l’attractivité des régions dynamiques en faveur d’un solde migratoire positif, estime la DEPF.
Selon la même étude, le lancement des plans de développement régionaux (PDR) seraient, dans ce sens, de nature à améliorer la compétitivité et l’attractivité des régions afin d’amenuiser les disparités entre elles et que l’effet propre joue un rôle positif dans leurs croissances économiques. Aussi, l’amélioration de la compétitivité des régions paraît comme une première étape déterminante dans la consolidation de leurs croissances. Il s’agit, dans ce sens de développer les pôles de compétitivité autour des secteurs de prédilection de chaque région en prenant appui sur le capital humain de son bassin d’emploi, précise la DEPF.
La formation continue de ce capital humain est incontournable pour tresser une trame de fond à toutes les initiatives d’innovation et de R&D à même de consolider la compétitivité et l’attractivité des région dans un cercle vertueux de capacité d’absorption des investissements et des flux du savoir qui en découlent, estime l’étude. L’amélioration des capacités propres à la région, notamment, en termes de cadre de vie, de climat des affaires et d’environnement de travail est de nature, également, à renforcer son attractivité des facteurs de production, recommande la DEPF.