Croissance en 2023 : Une dynamique entraînée par une production et une demande florissante
Les indicateurs économiques du Royaume du Maroc affichent une nette amélioration en 2023, soutenue par une production nationale vigoureuse, notamment dans le secteur agricole et l’industrie automobile, ainsi que par un afflux touristique étranger en plein essor. Sur le plan de la demande, la consommation des ménages a sensiblement augmenté de 3,7 %, complétée par les transferts de devises des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE), créant ainsi un cercle économique vertueux.
Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib de 2023, présenté par M. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’année 2023 a été marquée par plusieurs facteurs influençant l’économie nationale. Parmi eux, des conditions climatiques défavorables et un environnement externe difficile et incertain. Malgré le séisme d’Al-Haouz qui a lourdement impacté le pays sur le plan humain, l’activité économique n’a pas été significativement atteinte.
Dans les secteurs non agricoles, le rythme de progression de la valeur ajoutée a légèrement augmenté de 3,4 % à 3,5 %, notamment grâce à une reprise des activités touristiques et à une amélioration des industries manufacturières. La valeur ajoutée agricole, quant à elle, a connu une hausse de 1,4 % après une chute de 11,3 % en 2022, portant la croissance de l’économie nationale de 1,5 % à 3,4 %.
Sur le plan de la demande interne, une reprise significative de l’investissement a été observée avec une augmentation de 1,5 % après une baisse de 6 % en 2022. De même, la consommation des ménages a progressé de 3,7 % après stagnation. Cependant, la demande extérieure est restée négative à hauteur de 0,2 points.
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Le rapport de Bank Al-Maghrib met en lumière une amélioration de la valeur ajoutée du secteur primaire de 1,6 % en 2023, principalement grâce aux hausses enregistrées dans l’agriculture (1,4 %) et la pêche (7 %). La filière animale a montré des augmentations dans les productions de viandes rouges (1,2 %), œufs et viandes blanches (1,4 %), tandis que la production laitière a diminué de 5 %. Dans le secteur de la pêche, une baisse des captures de 10,7 % à 1,4 millions de tonnes a été observée, bien que des augmentations significatives aient été notées pour les poissons blancs (45,2 %) et les crustacés (26,8 %). En termes de valeur, la production halieutique a progressé de 2,8 % pour atteindre 10 milliards de dirhams.
Le secteur secondaire a enregistré une augmentation de sa valeur ajoutée de 1,3 % après une diminution de 2,7 % en 2022, avec une contribution à la croissance passant de -0,7 points de pourcentage à 0,3 points. Les industries manufacturières ont progressé de 2,7 %, stimulées par l’activité dans la « Fabrication de matériel et de transport », particulièrement dans l’industrie automobile.
Le secteur tertiaire, bien que ralentissant à 4,4 % contre 6,8 % en 2022, a vu une contribution à la croissance diminuer de 3,5 points de pourcentage à 2,4 points. Le dynamisme post-COVID-19 dans la branche « Hébergement et restauration » s’est poursuivi avec une hausse notable de 23,5 % après 68 %. Les arrivées aux postes frontières ont atteint 14,5 millions, en hausse de 33,6 % par rapport à 2022 et de 12,3 % par rapport à 2019. Parmi les principaux pays émetteurs, les afflux les plus importants provenaient d’Allemagne (+64 %), d’Espagne (+44,7 %) et de France (+32,8 %). Les nuitées dans les établissements classés ont également augmenté de 34,9 %, atteignant 25,6 millions, dépassant ainsi les niveaux de 2019 de 1,6 %.
Selon le rapport de Bank Al-Maghrib, la croissance de l’économie nationale en 2023 a été principalement tirée par la demande intérieure. Malgré un taux d’inflation élevé et persistant, la consommation des ménages a augmenté de 3,7 %, soutenue par des revalorisations salariales et les transferts des MRE. L’investissement a également connu une hausse de 1,5 % après une baisse de 6 % en 2022, contribuant à la croissance à hauteur de 0,4 points de pourcentage après -1,8 points. Cette progression est attribuable à une augmentation de 1,9 % de la formation brute de capital fixe, une baisse de 2 % de la variation des stocks et une stagnation des acquisitions nettes d’objets de valeurs.
Enfin, selon le rapport, la consommation finale nationale s’est améliorée de 7,6 % pour atteindre 1162,9 milliards de dirhams et l’épargne nationale a progressé de 16 % à 412,7 milliards de dirhams, soit 26,2 % du Revenu National Brut Disponible (RNBD) contre 24,8 % en 2022. L’investissement s’est établi à 421,8 milliards de dirhams, représentant 28,8 % du PIB contre 30,3 % auparavant. Le besoin de financement s’est également réduit, passant de 47,3 milliards de dirhams à 9 milliards de dirhams.