« Damir » : De la société civile à la création d’un parti politique

Le mouvement « Damir », sous la direction de Salah El Ouadie, a adressé une lettre ouverte aux autorités politiques (gouvernement et parlement dans laquelle il dénonce des dysfonctionnements qui affectent le fonctionnement de certaines institutions. Dans la même lettre, Damir envisage une éventuelle transformation en parti politique.

Dans ce document, des critiques formulées, laissent entrevoir une évolution potentielle de Damir vers une structure plus formelle, voire un parti politique à part entière. Cette hypothèse est renforcée par l’annonce de la prochaine tenue de l’assemblée générale du mouvement, sur son positionnement sur l’échiquier politique national.

Damir dresse un tableau sur la situation politique, économique et sociale du royaume. Le mouvement y affirme sa détermination à assumer pleinement son rôle constitutionnel, en se positionnant comme un acteur clé dans l’éveil et le renforcement de la conscience civique, particulièrement auprès de la jeunesse marocaine.

La lettre aborde de front les préoccupations majeures qui agitent la société marocaine. Parmi les points soulevés, on retrouve des questions telles que la gouvernance, la justice sociale, le développement économique, l’éducation, la santé et l’environnement. En mettant ces sujets au cœur de son discours, Damir cherche à se positionner comme une force de proposition et d’action, capable de répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante envers ses dirigeants.

Le mouvement rappelle au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, en avril dernier, qui visait à contester les déclarations faites par le Chef de gouvernement devant le Parlement, jugées déconnectées de la réalité des citoyens. Damir y dénonçait plusieurs « dysfonctionnements majeurs dans la gestion gouvernementale », notamment une stagnation économique préoccupante, en contradiction avec les promesses de croissance, une perte significative d’emplois qui aggrave la précarité de nombreux marocains. De plus, il soulignait une insuffisance chronique de l’investissement public, freinant le développement du pays, ainsi qu’un déclin notable de l’investissement étranger, révélateur d’un manque de confiance dans l’économie marocaine.

Face à ce constat, Damir affirme ne pas pouvoir rester passif. Le mouvement dénonce avec vigueur ce qu’il perçoit comme une détérioration alarmante de la classe politique marocaine. Il pointe notamment du doigt les défaillances des deux chambres du Parlement, accusées de se réduire à de simples chambres d’enregistrement des décisions gouvernementales, au détriment de leur rôle de contrôle et de contre-pouvoir.

Damir change de paradigme

Face à ce constat, Damir se considère investi d’une responsabilité essentielle : celle de sensibiliser et de mobiliser la jeunesse marocaine. Le mouvement ambitionne désormais de proposer une alternative sur la scène politique jugée « sclérosée et déconnectée » des réalités du terrain. Cette volonté de renouveau politique alimente les spéculations de nombreux analystes, qui voient dans cette démarche les prémices de la création d’un nouveau parti politique.

Au-delà de ses critiques sur la gouvernance et la situation économique, le mouvement Damir n’hésite pas à aborder des sujets plus délicats. Il a ainsi fermement dénoncé plusieurs affaires de corruption qui entachent la vie publique marocaine. Parmi les dérives mises en lumière, on trouve des détournements de fonds publics, privant le pays de ressources essentielles à son développement, ainsi que des conflits d’intérêts flagrants, révélant la collusion entre certains décideurs politiques et des intérêts privés.

Le mouvement évoque également des marchés publics « douteux », soulevant des questions concernant la transparence et l’équité des procédures d’attribution, ainsi que des cas d’enrichissement rapide suspects, qui alimentent un sentiment d’injustice parmi la population.

L’approche adoptée par Damir, mêlant critique constructive et propositions concrètes, semble trouver un écho favorable auprès d’une partie de la population marocaine, en particulier les jeunes. Le mouvement capitalise sur un sentiment généralisé de désillusion envers la classe politique traditionnelle, en se présentant comme une alternative crédible et engagée.

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