«Sur les pas de Sidi Ahmed Tijani Voyage dans sa zaouia aux quatre coins du monde» de Yasmina Sbihi
Yasmina SBIHI inaugure un genre litté- raire qui mêle à la fois le récit, la photo, l’émotion sur un sujet pas toujours accessible au grand public : le Soufisme. A travers son ouvrage, elle nous invite à revivre son voyage initiatique Tijani avec un mélange de sensibilité, de tolérance et de clairvoyance rares. Sans forcer le trait, ni tomber dans le voyeurisme, elle pousse à la découverte sans dévoiler et fait preuve d’une intelligence spirituelle contagieuse. En cela, elle invente une nouvelle grammaire du partage, dans laquelle le libre arbitre est roi. Mais au-delà du style, elle fait œuvre utile en des temps si troublés où les extrémismes de tous bords menacent l’équilibre de nos sociétés par leur sectarisme et leur intolérance d’un autre âge que l’on croyait révolu. Yasmina a fait le choix de l’Islam des Lumières en privilégiant l’Amour, la Recherche du Savoir et la Paix. Raconter son cheminement initiatique n’est que le prétexte à une invitation à l’Amour avec «A» majuscule. Le grand mérite de Yasmina est de rendre le Soufisme accessible sans jamais le dévoyer, encore moins le banaliser. Au nivellement par le bas, elle a choisi l’élévation par le haut tout en rendant possible des «niveaux de lecture» différents. Au fond, Yasmina nous invite à nous réconcilier avec nous-mêmes. Plus que jamais son ouvrage fait écho à cette réflexion prémonitoire d’André Malraux «Le XXIème Siècle sera spirituel ou ne sera pas». Bon voyage !
Alioune GUEYE
« Sur les pas de sidi Ahmed Tijani, voyage dans sa Zaouia aux 4 coins du monde» est le résultat d’un premier périple effectué dans un contexte bien déterminé. La montée des extrémismes et la démolition de tout un patrimoine témoin de notre civilisation, d’une part, l’expression d’une ferveur spirituelle et un engagement citoyen, d’autre part. Au-delà d’une quelconque prétention littéraire ou scientifique, ce livre a été écrit aussi pour toucher les coeurs et éveiller les esprits sur l’intérêt et l’urgence de la préservation d’un patrimoine menacé, il s’adresse avant tout aux architectes et artisans du beau
Extrait :
«La crise est avant tout spirituelle. La «durabilité» dans le contexte soufi est garantie par le fait qu’avant de vouloir changer le monde on s’évertue d’abord à se changer soi même. Donc quelques soient les enjeux, l’individu ainsi rééduqué est en mesure de faire face à toute éventualité avec un esprit sain et clairvoyant.
En fin de compte, c’est ce cheminement qui vise à atteindre l’équilibre entre mon expérience spirituelle et ma vie d’architecte qui m’a amenée à chercher un lien entre mes deux vocations, la troisième étant mon engagement citoyen qui me fera réfléchir inévitablement à la question du rôle du soufisme dans le Développement … et tenter de répondre à la question qui s’impose aujourd’hui: Comment ramener de l’espoir là où les esprits se sont égarés, et où les cœurs sont désenchantés ?»