Défis sécuritaires: le SG d’Interpol plaide à Marrakech pour une coopération transnationale
Le Secrétaire général de l’Organisation Internationale de police criminelle (Interpol), Jürgen Stock, a plaidé, lundi à Marrakech, en faveur du renforcement de la coopération transnationale en vue de relever les défis sécuritaires majeurs auxquels sont confrontés les pays membres de l’Organisation.
Intervenant à l’ouverture des travaux de la 4è réunion des Chefs de police du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que des Iles Comores, de Djibouti, du Soudan, de la Somalie et de la Mauritanie, M. Stock a souligné l’importance de favoriser l’échange des expériences, des expertises et des renseignements en vue d’asseoir les bases d’une coopération sécuritaire collective, efficace et efficiente.
Après avoir mis l’accent sur la situation sécuritaire dans la région MENA et les spécificités intrinsèques à chaque pays de la région, il a réitéré l’engagement et la détermination d’Interpol à revoir ses pratiques et à les moderniser davantage afin de permettre à ces Etats de disposer de moyens efficaces pour consolider leur stabilité et sécurité et lutter contre toutes les formes de criminalité transnationale.
Se félicitant du rapprochement opéré entre Interpol et les pays de la région, notamment dans les domaines de l’échange des renseignements, de la formation et du renforcement des capacités, M. Stock a tenu à remercier les pays participants pour leur confiance renouvelée en sa personne après sa reconduite au poste de Secrétaire général de cette Organisation.
Il a, ainsi, réaffirmé sa détermination à ouvrir une nouvelle page de coopération avec les pays participants à cette réunion, à maintenir l’élan de dialogue, de partenariat et d’échange autour des questions sécuritaires stratégiques et à explorer les différentes perspectives et voies possibles pour une coopération plus étroite.
« Interpol ne lésinera pas sur les moyens pour l’émergence d’une architecture policière renforcée à travers le monde », a-t-il soutenu, avant de relever que la consolidation de la base de données collectives demeure « très cruciale » pour la lutte contre les différentes formes de criminalité transnationale.
Et de poursuivre qu’Interpol travaille sans relâche pour que ces données soient partagées à grande échelle entre les pays membres, tout en tenant compte des préoccupations et spécificités propres à chaque Etat, notamment ceux de la région MENA.
M. Stock a, par ailleurs, exprimé ses vifs remerciements et sa profonde gratitude au Maroc et à SM le Roi Mohammed VI pour la tenue de cette 4ème réunion à Marrakech, ainsi que pour les efforts inlassables déployés par le Royaume pour la promotion de la paix, la préservation de la stabilité et la consolidation de la sécurité aux plans régional et international.
De son côté, le secrétaire général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, Mohamed Ben Ali Koman, a tenu à faire part de sa gratitude et de sa reconnaissance à SM le Roi pour l’intérêt particulier que le Souverain ne cesse d’accorder à la défense des causes arabes et à la consolidation de la paix et de la sécurité à l’échelle mondiale, ainsi pour Son appui permanent à la promotion et au renforcement de l’action sécuritaire arabe commune.
M. Ali Koman a aussi salué le soutien constant du ministère marocain de l’Intérieur et de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) à l’action du Secrétariat général du Conseil et à la consolidation de la coordination entre les structures dudit conseil, tout en félicitant M. Stock pour la confiance renouvelée en sa personne en tant que secrétaire général d’Interpol.
« Le conseil des ministres arabes de l’Intérieur salue ce choix réussi, vu les efforts et l’action menés par M. Stock pour le raffermissement de la coopération entre Interpol et le monde arabe », a-t-il dit, citant, dans ce sens, la mise en place d’un bureau d’Interpol pour la région MENA et l’organisation de cette réunion dans la cité ocre pour favoriser l’échange des points de vue entre les responsables de cette Organisation internationale et les Chefs de police des pays participants.
Cette démarche d’Interpol découle de sa prise de conscience de l’ampleur des défis et enjeux sécuritaires auxquels la région MENA doit faire face et illustre les aspirations des services de police des pays arabes à une action commune efficace en la matière, a-t-il poursuivi.
M. Ali Koman a, en outre, loué les consultations menées par Interpol pour mettre sur pied une architecture policière internationale, qui sera le fruit des contributions et d’une vision partagée de l’ensemble des services de police des pays membres de l’Organisation.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les grands pas franchis dans le domaine de la coopération entre le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur et Interpol, tout en émettant le voeu de voir ce partenariat se raffermir davantage pour aller de l’avant dans la lutte contre les menaces sécuritaires actuelles et émergentes.
Cette coopération a permis de réaliser de grands acquis dans le domaine sécuritaire, s’est réjoui M. Koman, insistant sur l’importance de favoriser un meilleur accès à la base de données d’Interpol afin de permettre aux services de police des pays concernés de s’acquitter de leurs missions avec célérité, efficacité et efficience.
Cette réunion de deux jours, qui se tient pour la première fois en dehors du Quartier général d’Interpol, basé à Lyon, devra asseoir de nouvelles bases d’échange et de partenariat et aboutir à des recommandations constructives pour relever ensemble les différents défis sécuritaires auxquels sont confrontés les Etats participants.
Elle permettra, en outre, de consolider une coopération commune intégrée et harmonieuse, à même de réunir toutes les conditions nécessaires à la préservation de la paix et de la sécurité et à la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et la criminalité transfrontalière.
Cette réunion se veut aussi un nouveau jalon dans l’optique du raffermissement des liens de coopération et de l’élaboration de plans et stratégies plus développés dédiés à l’action sécuritaire commune et ce, au prisme des enjeux sécuritaires actuels auxquels sont confrontés les pays de la région MENA.