Démantèlement d’environ 400 réseaux de trafic humain au Maroc depuis 2012
Le Maroc a réussi, depuis 2012, à démanteler environ 400 réseaux de trafic d’êtres humains, a souligné, samedi à Tétouan, le représentant du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, Faisal Bouzekri.
Intervenant lors d’une conférence sous le thème « les migrants et la traite d’êtres humains: défis et approches institutionnelles », organisée par l’association Mains solidaires, le responsable a précisé que l’année 2004 a été marquée par le démantèlement de 425 réseaux de trafic humain, alors que 19 réseaux ont été démantelé à fin mai 2016, notant que la stratégie nationale d’immigration, dont la deuxième phase a été lancée fin 2016, se veut un prélude essentiel pour protéger les migrants des réseaux spécialisés dans la traite d’êtres humains.
Et d’assurer que l’opération exceptionnelle initiée par le Maroc a permis de régulariser la situation de plus de 43.000 migrants, dans la mesure où plus de 80% de demandes déposées ont été acceptées, notant que la stratégie nationale d’immigration et d’asile est fondée sur une philosophie humaine basée sur le respect des droits de l’Homme et la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes et le trafic humain, notamment avec la progression du nombre de migrants subsahariens, eu égard à la position stratégique du Maroc en tant que point de passage vers l’Europe.
Pour sa part, Noureddine Fellak de l’association des jeunes avocats de Tétouan, a tenu à expliquer les dispositions législatives de la loi 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains adoptée par le Maroc conformément aux dispositions de la Constitution et aux conventions internationales relatives à la lutte contre la migration clandestine et les crimes liés à la traite humaine, en particulier les franges les plus vulnérables comme les enfants et les femmes, notant que ce fléau constitue une forme d’esclavage à l’époque contemporaine.
Dans ce cadre, il a assuré que la nouvelle loi a instauré des peines sévères allant de 5 à 30 ans de prison, dans certains cas, notant que ces lois offrent à la victime la possibilité de rester sur le territoire national durant la période du procès et de bénéficier de la couverture sanitaire nécessaire.
De son côté, la représentante de l’organisation internationale de les migrations, Fatima Ezzahra Otaibi, a souligné que le monde enregistre chaque année plus de 2,5 millions de cas de trafic d’êtres humains, dont un quart d’enfants, notant que cette proportion atteint plus de 63% dans certains pays de l’Afrique subsaharienne, d’Asie, d’Amérique du Sud et de Caraibe.
L »‘organisation a enregistré 6 cas de trafic humain au Maroc, dont la majorité des migrants », a fait savoir Mme.Otaibi.
Quant au représentant du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Bjart Vandavida, il a souligné que cette institution offre aux réfugiés et migrants des cartes leur permettant de gérer leur vie quotidienne et d’être protégés contre les réseaux de trafic d’êtres humains, soulignant la nécessité de fédérer les efforts de tous les intervenants, dont les gouvernements, les organisations internationales et la société civile en vue de mettre un terme à ces crimes transfrontaliers et de soutenir les victimes
Cette rencontre a été également une occasion pour débattre des mesures pratiques initiées par les associations et les organisations internationales opérantes au Maroc en matière de lutte contre le trafic d’êtres humains et les solutions proposées aux victimes.
Cette manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre le racisme, fait partie intégrante du projet « les droits des migrants en action », réalisé en partenariat avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et financé par l’Union européenne.