Démarrage en trombe de la campagne électorale pour les élections législatives
La Campagne électorale pour les législatives de mi-mandat en Argentine a démarré, lundi, sur les chapeaux de roue avec des critiques acerbes adressées à l’opposition parlementaire par le chef de l’Etat et président du parti au pouvoir, Alberto Fernandez.
« Il y a différentes manières de faire la politique et d’envisager l’avenir : certains ont presque célébré les morts (à cause du covid) et nous avons fait l’impossible pour les éviter« , a lancé Fernandez à l’adresse des leaders de l’opposition, composée de la coalition de droite « Ensemble pour le changement ».
Fernandez avait succédé en 2019 à Mauricio Macri, chef de file de la coalition de droite qui se présente dans ces élections comme la principale alternative au parti au pouvoir.
Défendant le bilan de sa coalition « Front de Tous », Fernandez a reproché au parti de son prédécesseur d’avoir légué au pays une dette énorme auprès du Fonds monétaire international (FMI) et d’avoir omis d’achever plusieurs projets d’infrastructures, particulièrement les hôpitaux dans le contexte de la pandémie et les logements pour les couches défavorisées.
Le président Fernandez a également accusé le gouvernement précédent d’avoir conduit « à la faillite plus de 35 000 PME« , ce qui a provoqué des pertes d’emplois. « Tout le monde ne voit pas l’Argentine de la même manière, ce n’était pas il y a cinquante ans, c’était il y a deux ans« , avant que Macri ne quitte le pouvoir, a insisté le président.
S’agissant de la gestion de la pandémie, le président en a fait le bilan alors que la deuxième vague baisse progressivement d’intensité. « Nous avons dû construire des hôpitaux, Nous avons déployés des hôpitaux mobiles partout en Argentine et nous avons importé 4 000 respirateurs et 4 000 lits de soins intensifs ».
→ Lire aussi : Le programme électoral du PJD consacre les réformes auxquelles le parti a adhéré
La réplique de l’opposition à ces critiques ne s’est pas faite attendre. Elle est venue de Maria Eugenia Vidal, tête d’affiche de la coalition « Ensemble pour le changement » à Buenos Aires (District Fédéral) et ancienne gouverneure de la province du même nom qui est considérée comme la principale circonscription électorale du pays.
« Nous vivons une situation qui, pour moi, est la pire dont je me souvienne depuis 2001, avec beaucoup d’angoisse, d’inquiétude, beaucoup de stress de la part des gens. (Ces législatives) sont une belle opportunité de reconstruire un avenir meilleur », a affirmé Vidal à une radio locale.
Pour corriger ce qu’elle juge comme des travers du gouvernement actuel, Vidal propose de « réduire les impôts sur la production. Il y a beaucoup d’obstacles pour ceux qui veulent donner du travail aux argentins aujourd’hui. Il faut impulser une réforme fiscale qui soulagerait la grande majorité des entreprises, qui sont des PME et non des multinationales ».
Vidal s’en est prise également à la politique éducative du gouvernement et propose de déclarer un état « d’urgence éducative » afin d’imposer une politique d’évaluations.
Enfin, Vidal a reconnu que son mouvement a fait son mea culpa concernant la période 2015-2019, lorsque Mauricio Macri était au pouvoir, et qu’il est devenu un espace « plus équilibré » et plus inclusif.
« Nous sommes une force politique qui a fait son autocritique. Mauricio (Macri) a fait son autocritique. Je l’ai faite aussi (…)
Nous avons compris que nous nous sommes enfermés, que nous avions cessé d’écouter pour un moment », a-t-elle reconnu.
Les primaires pour les législatives de mi-mandat auront lieu le 12 septembre prochain et les législatives proprement dit se dérouleront le 14 novembre.
Les Argentins seront appelés à renouveler la moitié de la Chambre des députés, soit 127 sièges des 257 que compte la chambre basse, et le tiers du Sénat, soit 27 sièges des 72 que compte la chambre haute.
La durée du mandat à la chambres des députés est de quatre ans et celui du Sénat dure six ans.
( Avec MAP )