Derrière Le Roi, pour la grandeur du Maroc et du peuple
Par Hassan Alaoui
C’est à un exercice de macabre comptabilité que le monde est réduit, depuis l’irruption du coronavirus. Chaque jour, le regard rivé à la sombre courbe des contaminés et des morts, nous comptons nos victimes. Le tableau glaçant des chiffres qui s’emballent n’épargne aucune contrée dans le monde, ratisse large et recouvre la mappemonde de populations inquiètes, d’hommes, de femmes, d’enfants même épouvantés. Peu importent leur nationalité, leur origine, leur âge, leur statut. Ils appartiennent à cette communauté informe, massive et vaste dénommée Humanité. De Wuhan à San Francisco, en passant par Londres, Paris, Lagos, Moscou, Casablanca et ailleurs, les milliards d’hommes et de femmes, tout ce que la planète compte comme «êtres» humains sont devenus la cible désignée d’un implacable et redoutable virus que les scientifiques, toutes spécialités confondues, ne semblent point identifier réellement et peinent à combattre.
Près de 3 milliards d’habitants de la planète sont désormais confinés en cette dernière semaine du mois de mars 2020. Et le bilan de morts, toujours et de manière lancinante et provisoire au fur et à mesure que la maladie s’accélère est à cette date de près de 41.000 morts dans le monde sur 803.645 cas ou plus, depuis l’irruption de la pandémie. Jamais le mot pandémie – tiré du mot antique «epidemos, inventé d’abord par Hippocrate – n’a autant mérité son qualificatif horrible qu’aujourd’hui. L’horizon échappe à toute prévision, la courbe ascendante d’un fléau menaçant et extrêmement rebelle à tout contrôle caracolant. Plus de 180 pays sont frappés par cette vertigineuse et cataclysmique tragédie. Au cœur de l’Europe, ce sont les trois quarts qui ont trouvé la mort, autrement dit quelque 30.000 , dont plus de 12 000 dans la seule Italie, plus de 8000 en Espagne, la France, sans compter la Chine avec près de 3500 , qui constitue le foyer de contagion. Ces chiffres valeur aujourd’hui 31 mars, comme on dit, évolueront naturellement, tout comme grandira l’espérance que dans un avenir proche, un vaccin sera trouvé et libèrera l’humanité de sa plus grande «prison» dans laquelle, confinée ou pas, elle médite sur l’état du monde. Sachons garder raison et espoir, et si comparaison n’est pas raison, il convient de souligner que le Maroc aura anticipé en se mobilisant derrière l’appel de Sa Majesté le Roi.
« Chaque jour, le regard rivé à la sombre courbe des contaminés et des morts, nous comptons nos victimes. Le tableau glaçant des chiffres qui s’emballent n’épargne aucune contrée dans le monde, ratisse large et recouvre la mappemonde de populations inquiètes, d’hommes, de femmes, d’enfants même épouvantés. »
«Anticiper», et le mot n’est pas très fort, car en fait, d’une certaine manière, le Souverain a devancé les événements et mis en œuvre une stratégie déployée en phases successives, dont on peut dire, sans jeu de mots, qu’elle incarne une véritable «machine de guerre». Sentinelle au devant de la catastrophe insufflant sérénité et confiance à son peuple, lui donnant l’exemple de la stricte discipline, témoignant d’un engagement irréversible. Il a pris les devants et, le 15 mars, a ordonné la création d’un Fonds spécial de lutte contre le coronavirus, doté de 10 Milliards de dirhams avec l’objectif de le consacrer d’une part à la prise en charge des dépenses de «mise à niveau du dispositif médical en termes d’infrastructures adaptées et de mmoyens supplémentaires à acquérir dans l’urgence». Tout est indiqué dans ce concentré de mots : la mise à niveau et la revalorisation du dispositif médical, et puis l’équipement en urgence, situation oblige, de matériel pour y faire face.
A terme, le Fonds viendra soutenir l’économie nationale, à travers une série de mesures proposées par le gouvernement pour faire face, efficacement, au choc de la crise et ses retombées, sociales notamment, sur l’emploi et le tourisme. Tout ce que le Maroc compte comme groupes institutionnels, comme banques et entreprises, grandes et petites, publiques et privées, la majorité des secteurs d’activités et de branches, les associations, les ONGs, les citoyens lambda se sont portés volontaires pour participer à un mouvement de solidarité nationale, chacun y allant de son élan et de ses moyens.
Mobilisé, le Maroc ? C’est peu dire qu’il est ardemment à pied d’œuvre, dans le sillage des recommandations fermes, sévères même et parfois inattendues que le Roi Mohammed VI n’a de cesse d’ordonner. Cette crise sanitaire qui a suivi, qui suit jusqu’à nouvel ordre l’irrépressible pandémie, le Roi en prend, chaque jour, la réelle mesure. Elle le conforte dans sa résolution à en venir à bout, premier soldat sur le front, visionnaire qui n’en démord pas de défendre son peuple et, puisque le débat international en semble dominé, un Roi qui place son peuple et sa santé au-devant de toute autre considération, tout en mettant en œuvre un programme de relève économique. Que d’aucuns, notamment à l’étranger, mettent en exergue cette volonté royale de placer la santé des populations comme la priorité avant l’économie, témoigne, en effet, du choix judicieux.
Dans la foulée, c’est-à dire moins de 48 heures après la création du Fonds spécial qui continue de recueillir les contributions, le Roi a présidé une séance de travail consacrée au suivi du dispositif de lutte contre le coronavirus, avec un plan et des mesures pour faire face à tout nouveau développement. Il a, de ce fait, donné ses instructions à l’Inspecteur général des FAR pour la mise en place de centres médicaux équipés dans le cadre de la décision prise, auparavant, par lui, d’installer des centres dans différentes villes et les mettre à la disposition de l’écosystème sanitaire. L’implication des Forces Armées Royales s’inscrit dans le cadre de la volonté royale de parer à toutes les éventualités en cas de complication, de la même manière que des instructions ont été données au gouvernement afin qu’il assure les circuits d’approvisionnement des marchés, en luttant notamment contre les spéculateurs et tous ceux qui seraient tentés par l’idée de monopole.
C’est peu dire, en somme, que le Roi est en première ligne sur les fronts de la crise, que la décision centrale, venue ensuite, de confinement, en dépit de quelques indisciplines manifestées ici et là, révèle, à la fois, une parfaite perspicacité et l’exemplarité dans sa mise en œuvre. Il faut rendre un vibrant hommage aux forces de sécurité, de police, aux forces auxiliaires, à tous les agents d’autorité, aux forces armées qui sont les charbons ardents de la grande «guerre» contre cette maladie qui arrache nos êtres chers et décime le paysage humain sans oublier le corps soignant bien évidemment. Le mouvement de solidarité et la chaîne de contributions qui le caractérisent nous rappellent comme les épopées que le Maroc a connues tout au long de son histoire. A l’évidence, il illustre une leçon, bien sûr terrible, mais à coup sûr nécessaire.