Des hommes armés non identifiés tuent 10 gendarmes au Burkina Faso
Des hommes armés ont tué cette semaine 10 gendarmes burkinabés dans un village proche de la frontière malienne, a annoncé le ministère burkinabé de la Sécurité, signe supplémentaire d’une dégradation de la sécurité dans un pays autrefois considéré comme l’un des plus stables de la région.
Les assaillants ont attaqué et incendié une école mercredi soir à Loroni, un village situé à environ 250 km au nord-ouest de la capitale Ouagadougou, a annoncé jeudi le ministère dans un communiqué.
Deux patrouilles de gendarmes ont été envoyées pour arrêter les assaillants mais se sont heurtées à une embuscade jeudi matin qui a coûté la vie à 10 personnes et en a blessé un nombre inconnu, a-t-il ajouté.
C’est à l’entrée du village que l’équipe tombe dans une embuscade aux environs de 9H00, tendue par des individus armés, explique Clément Sawadogo, ministre de la sécurité.
Par ailleurs, un véhicule d’une colonne de renfort dépêchée de Tougan, le chef-lieu de la province, a sauté sur un engin explosif improvisé, faisant 3 blessés légers.
→ Lire aussi : Attaque d’un convoi dans l’ouest du Burkina Faso: 2 morts et 5 blessés
C’est la seconde plus lourde perte enregistrée par les forces de sécurité suite à ce genre d’attaque après celle de Nassoumbou en 2016 qui avait fait 12 morts.
La sécurité s’est détériorée au Burkina Faso au cours des derniers mois, principalement à cause des attaques des militants islamistes près de la frontière poreuse du pays sans littoral avec le Mali. Ouagadougou a également été frappé par plusieurs attaques majeures au cours des trois dernières années.
Des milliers de personnes ont fui leur domicile à la suite des attaques et des représailles des forces de sécurité burkinabés, a rapporté Human Rights Watch en mai.
La violence dans la région semi-aride du Sahel, en Afrique de l’Ouest, continue de monter cinq ans après l’intervention de la France au Mali, ancienne colonie française, pour repousser les militants islamistes qui s’étaient emparés du nord du désert.
La France conserve environ 4 000 soldats déployés dans ses anciennes colonies de la région aride du Sahel dans le cadre de l’opération anti-terroriste Barkhane.
Abdellah Chbani avec Reuters