Des parlementaires s’inquiètent du retard dans l’universalisation de la protection sociale
Le gouvernement fait aujourd’hui l’objet de critiques de la part de députés qui accusent de manquer à ses obligations en matière de mise en œuvre du projet d’universalisation de la protection sociale. Selon eux, le gouvernement tarde à concrétiser un ensemble de projets, notamment celui d’une couverture santé complète, et n’a pas respecté l’agenda fixé par le discours royal.
Lors d’une séance plénière à la Chambre des Représentants, des parlementaires ont exprimé leur inquiétude quant aux retards accumulés dans le programme de protection sociale. Ils ont souligné que les gouvernements précédents ont tous contribué à ce vaste chantier, en prenant des mesures telles que l’adoption de la loi-cadre 21.09, la loi sur le registre social, ainsi que la loi sur les professions libérales et les indépendants.
L’un des députés, Mustapha Ibrahimi du PJD, a souligné que le seuil fixé pour le registre social exclut des millions de Marocains. Il a expliqué que 8 millions de personnes ont été exclues du bénéfice du programme « Ramid » en raison de ce seuil. De plus, il a mentionné que parmi les professions libérales et les indépendants, seulement 60% sont inscrits à la Caisse de Sécurité Sociale, tandis que 86% n’ont pas cotisé au régime agricole, ce qui constitue un paradoxe.
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En ce qui concerne le panier de soins, Ibrahimi a souligné son caractère insuffisant. Il a fait remarquer que l’article 7 de la loi 65.00 n’a pas été révisé depuis 21 ans, et que de nombreux traitements et fournitures médicales ne sont pas inclus dans ce panier.
Un autre point soulevé concerne le financement du projet d’universalisation de la protection sociale, qui nécessite 51 milliards de dirhams. Il a été mentionné que le financement n’est pas assuré au-delà de 2026, lorsque les compensations et cotisations de solidarité sur les bénéfices prendront fin. Ainsi, le recours à des emprunts de la Banque mondiale a été nécessaire.
En ce qui concerne le budget, Ibrahimi a souligné que bien qu’il ait doublé, son exécution pose problème, notamment en ce qui concerne les investissements. Le député du PJD a également soulevé la question des ressources humaines, en affirmant qu’il n’était pas raisonnable d’ouvrir seulement 5 500 postes financiers par an pendant trois ans, compte tenu de l’augmentation de la demande interne et externe.
Le Groupe parlementaire a proposé au gouvernement de créer 15 000 postes, principalement destinés au personnel paramédical, en attendant une augmentation des effectifs.
Le député a également remis en question l’allocation de naissance, se demandant si elle vise à encourager la natalité ou à des fins caritatives, car le taux de natalité au Maroc est dangereusement bas, ne permettant pas le renouvellement des générations. Il a précisé que le recensement de 2024 éclaircira cette baisse par rapport à celui de 2014.