Désenclavement du monde rural: le taux d’accessibilité est passé en 20 ans de 34 à 80 pc
Un rapport parlementaire, dont les principaux axes ont été présentés mardi lors d’une session plénière à la Chambre des représentants, a appelé à la mise en place d’une stratégie nationale pour la réhabilitation et l’entretien des routes rurales, qui engagera toutes les parties.
Élaboré par le groupe de travail thématique à la Chambre des représentants chargé de la contribution au deuxième programme national des routes rurales pour le désenclavement de la population rurale et les zones montagneuses au Maroc, le rapport a souligné l’importance d’élaborer les études techniques nécessaires avant la mise en place de la conception préliminaire des projets routiers et de répartir les projets en fonction de la nature géographique des régions.
De même, le rapport, présenté lors de cette session présidée par le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, du ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, et du ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a recommandé la création de succursales régionales de la caisse pour le financement routier et la recherche d’une solution en vue d’associer financièrement les communes rurales pauvres dans des projets similaires.
Le groupe de travail a mis en avant le rôle primordial de l’entretien routier dans la durabilité de l’impact économique et social des réalisations routières, appelant à trouver une solution rapide pour entretenir les routes non classées, à travers la mise en place d’un programme d’urgence relatif à la réhabilitation des routes réalisées dans le cadre du deuxième programme national des routes rurales.
Le document a suggéré également de soutenir et de mettre en place les conditions nécessaires à même de développer les régions rurales et montagneuses inscrites dans le cadre du Fonds de développement rural, outre l’élaboration d’un programme exceptionnel pour désenclaver les régions montagneuses et élargir ce concept de manière à ce qu’il touche tous les aspects de la vie.
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S’agissant des futurs programmes de désenclavement des zones rurales et montagneuses, le groupe a recommandé aussi de revoir les critères de sélection des projets et de poursuivre les programmes similaires, quantitatifs et qualitatifs, pour procéder au désenclavement, selon une conception des droits de l’homme et non financière et économique.
Le groupe de travail thématique, qui a tenu 15 réunions ayant porté sur la définition d’une méthodologie de travail, des critères d’évaluation, des questions d’évaluation centrales et sectorielles ainsi que l’identification des départements gouvernementaux ciblés, s’est interrogé sur le degré d’adaptation de ce programme aux besoins du Royaume, en matière de désenclavement du monde rural en général et des régions montagneuses en particulier et sa capacité de mise en œuvre financière de tous les projets programmés, selon l’agenda précisé dans son cadre référentiel.
Pour ce qui est des critères de sélection des projets qui se sont limités aux Douars composés au moins de 50 foyers ne s’éloignant pas de plus d’un kilomètre d’une route existante, le groupe de travail a fait remarquer que ce choix a été inapproprié et exclut un nombre important de la population rurale, notamment celle des régions montagneuses.
Le document a aussi mis en avant le 2è programme qui va de pair avec la politique de désenclavement des régions au Maroc et dont les mécanismes techniques, sociaux et environnementaux sont complémentaires, déplorant que jusqu’à juillet 2016 (soit une année après la fin du délai du programme), seuls 85 pc des routes programmées ont été livrées et ouvertes à la circulation et 10,2 pc toujours en cours de construction.
En ce qui concerne la durabilité des projets, le rapport souligne l’existence de deux types de routes, à savoir les routes classées, dont l’entretien est sous la responsabilité de l’État, et d’autres non classées ou collectives dont la réhabilitation et l’entretien sont du ressort des collectivités territoriales concernées, notant que le gouvernement dote la première catégorie d’un important soutien financier et technique, alors que la deuxième reste sujette à négligence et détérioration, puisque les communes rurales concernées sont incapables de mobiliser les ressources nécessaires pour l’entretien.