Détournement de fonds publics et malversations dans l’affaire Al Omrane
L’affaire impliquant l’ancien directeur général d’Al Omrane et plusieurs de ses collaborateurs met en lumière un vaste réseau de détournements de fonds publics. Accusés de fraude, falsification de documents et abus de pouvoir, ils sont suspectés d’avoir manipulé des projets d’infrastructure financés par l’État pour en détourner des sommes colossales.
L’ancien directeur général d’Al Omrane dans la région de l’Oriental, a récemment été placé en détention à la prison de Bourkaiz, dans la province de Moulay Yacoub, en compagnie du directeur financier de l’entreprise, d’un ingénieur et de deux responsables ayant bénéficié de contrats publics attribués par la société. Selon les médias, ce groupe d’individus est accusé d’une série de délits financiers et administratifs graves, qui auraient causé des préjudices considérables à l’État et aux institutions publiques.
L’ancien directeur et ses complices ont été formellement inculpés par le procureur général près la Cour d’appel de Fès pour des accusations de détournement et de mauvaise gestion de fonds publics, falsification de documents administratifs, usage de faux, manipulation de la concurrence par des moyens frauduleux, abus de pouvoir et prise d’intérêts indus. Parmi les accusés figure également Abdelaziz M., un gérant de société, qui se retrouve face aux mêmes accusations. Par ailleurs, un autre prévenu est poursuivi pour sa participation à la dissipation de fonds publics et la falsification de documents. Le directeur financier d’Al Omrane est, quant à lui, accusé de mauvaise gestion et de détournement de fonds publics alloués aux projets d’infrastructure.
Les enquêtes menées par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès ont révélé des soupçons de détournement de fonds publics à une échelle impressionnante. Selon les informations recueillies lors de l’investigation, une somme de plus de 412 millions de dirhams aurait été gaspillée, avec des détournements présumés portant sur 198 millions de dirhams. En outre, une inspection approfondie menée par la holding Al Omrane a estimé les pertes à plus de 610 millions de dirhams, sur le compte dédié aux opérations des administrations publiques, intitulé «MOD».
L’ancien directeur aurait conclu plusieurs accords avec des administrations publiques et des collectivités territoriales pour la réalisation de projets d’infrastructure. Ces institutions auraient versé des sommes considérables à Al Omrane, mais selon l’enquête, l’ancien directeur général aurait détourné une partie importante des fonds alloués à ces projets, les utilisant de manière non conforme à leur destination initiale. Un aspect particulièrement préoccupant de cette affaire concerne les projets non rentables dans lesquels l’ancien directeur se serait engagé, gaspillant ainsi une partie des fonds publics.
Il a également été révélé que l’ancien directeur aurait transféré des sommes d’argent à un club de football sous forme d’avances pour des projets de logement destinés à l’équipe, bien que les travaux n’aient pas été achevés. Ce type de transactions douteuses soulève des questions sur l’utilisation des fonds publics pour des projets qui ne respectaient pas les normes de rentabilité et d’intérêt public. En outre, des paiements ont été effectués pour plusieurs marchés, notamment avec la commune de Nador, sans aucun fondement contractuel, ce qui a encore augmenté les soupçons de corruption.
Un autre aspect frauduleux de l’affaire concerne l’acquisition de terrains en partenariat avec des institutions publiques. L’ancien directeur aurait utilisé des crédits destinés à des projets d’infrastructure pour financer ces acquisitions, en violation des règles de gestion publique. De plus, il aurait conclu un partenariat douteux avec l’un des accusés pour aménager un terrain, dans lequel 40% des bénéfices revenaient à ce dernier, sans aucun cadre légal, ni respect des procédures.