Incivilités, mode de vie actuel ?
Dossier du mois
Détruire toutes les croyances limitantes pour construire
Nadia Labhilil , Consultante en sciences sociales, humaines et politiques
Nous vivons actuellement dans un système qui nous conditionne, qui oppose son ostracisme aux données essentielles d’une parapsychologie qui menace ses privilèges. Cette parapsychologie qui est d’apporter dans la vie, l’action de l’humanité, parvenue à l’heure du choix entre sa fin et son devenir, et cela reflète la vérité primordiale.
Ces données essentielles sont relatives à la notion du composé humain en tant que manifestation de la vie, dans son expression globale tri-unitaire somato-psycho-spirituel et l’existence d’un rythme de métamorphose (états multiples de l’être) à savoir l’inexistence du hasard, la responsabilité individuelle et collective de nos actes et l’existence d’une humanité dite posthume (celle qui nous est léguée par les us, coutumes et culture).
Ainsi, pour se construire, il faut commencer par détruire toutes les croyances limitantes qui nous hantent et bloquent notre épanouissement. Elles nous travaillent, nous poursuivent, nous rattrapent tant que nous n’avons pas pris conscience de leur existence.
L’Autre et son impact
Dès notre enfance, nous nous plaisons à être ce que les autres veulent qu’on soit : « Tu n’es pas gentil », « Tu es stupide », « Tu es peureux » etc. Des phrases du genre font en sorte de nous enfermer dans la volonté inconsciente de l’autre (les parents, la famille, le patron, l’école, les voisins). Pour s’en défaire donc, il faut commencer par savoir ce qui nous voulons être pour échapper à la volonté des autres qui nous prend sous son emprise. Et c’est à partir de là qu’on peut changer notre ethnocentrisme en bousculant notre vision sur l’ensemble de l’humanité.
L’erreur serait de croire que la société serait meilleure si on écartait du système de base qu’est l’éducation tous les ignorants qui manquent de connaissances. Il serait plus opportun de déconstruire et de décoder le conformisme et de les pousser non seulement à apprendre mais à comprendre, car c’est le seul moyen pour développer la personne humaine et la rendre meilleure. Et quand on devient meilleure, c’est toute une société qui le devient.
C’est ce que l’on appelle l’invariant d’échelle. C’est un réflexe : soit on agit avec nos émotions (car c’est ancré dans notre coeur), soit c’est réfléchi et on agit avec la pensée (car nous l’avons appris et assimilé).
Aussi est-il impératif de réactualiser ou de concevoir des programmes éducatifs d’enseignement civique tout au long de la scolarité, former à l’apprentissage de soi-même et de l’Autre, restaurer et faire partager les valeurs morales fondamentales en les faisant connaître, apprendre et pratiquer, faire prendre conscience de l’importance du rôle de chacun pour le bon équilibre et l’harmonie de la société et développer le sentiment de responsabilisation dans les actes de la vie au quotidien.
L’incivilité mène à la violence
Les insatisfactions, les mécontentements, le mal-vivre qui sont ressentis par les uns, sont très souvent le fait d’attitudes et comportements inciviques exercés par les autres. Et pourtant, il suffirait de peu de choses pour rectifier et améliorer les relations entre les Hommes.
D’ailleurs, une autre piste est à l’étude des rapports de l’Homme avec les institutions et les structures étatiques qui les incarnent. Il a mené des combats pour être souverain, c’est-à-dire, pour instaurer la démocratie afin de pouvoir décider par lui-même de son devenir. Or quand le peuple perd de son pouvoir au profit des politiques et des technostructures, il passe à l’attaque et c’est là que l’incivilité se décline en délinquance et impolitesse pour verser carremment dans la violence carrément. Celle-ci est la résultante systématique de frustrations. Naît alors l’inconsidération pour l’autre, pour le vivre ensemble et bien évidemment pour l’espace public (crachat, jets de papiers, non-respect du transport commun).
Une éducation à revoir
Les programmes éducatifs doivent comporter un enseignement civique tout au long de la scolarité afin de former à l’apprentissage de soi et du rapport à l’autre et pour mieux transmettre l’intérêt pour la chose commune et réconcilier espace privé et espace public et de l’autre.
Ces programmes doivent contribuer à la restauration et au partage des valeurs morales fondamentales en les faisant connaître, apprendre et pratiquer. Cela renforcera le sentiment d’appartenance à la nation et de faire partie du projet collectif.
Si l’école doit s’adapter à ces exigences, les médias, la famille et la société civile sont appelés à prendre conscience de l’importance du rôle de chacun pour le bon équilibre et l’harmonie de la société et participer activement au développement du sentiment de responsabilisation dans les actes de la vie au quotidien.