Diabète : l’éducation, l’antidote toujours minimisé

Par Camélia Benaïssa

Le 14 novembre est la journée mondiale du diabète. Créée en 1991, cette journée vise à sensibiliser la population sur ce fléau mondial et à informer sur la prévention, le dépistage et la prise en charge de cette maladie. Cependant, la maladie serait selon certains, liée à une question alimentaire d’où la problématique équation de l’éducation voire même de la sensibilisation. Les politiques publiques, comme toujours sont sur le banc des accusés à cause d’un manque de politique claire et inflexible.

À l’échelle mondiale, le diabète est l’une des principales urgences du 21ème siècle en matière de santé. Il figure parmi les 10 premières causes de mortalité au monde. En plus, le diabète, lorsqu’il n’est pas correctement contrôlé, entraîne de nombreuses complications graves et coûteuses. Il est la première cause de cécité, de l’insuffisance rénale terminale chronique et des amputations des membres inférieurs. En plus d’une prédisposition aux crises cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. Voilà en somme, une idée du drame que constitue cette maladie.

Dans son premier rapport mondial sur le diabète, publié en avril 2016, l’OMS estimait à 422 millions le nombre d’adultes vivant avec la maladie. Le diabète cause 1,5 million de décès chaque année, dont 80 % surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. D’ici 2030, le diabète deviendra la principale cause de mortalité si l’on croit les projections de l’OMS.

Dans sa forme actuelle, il existe trois formes principales de diabète : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel. Le second constitue la grande majorité des cas de diabète à l’échelle mondiale. Il découle souvent de mauvaises habitudes alimentaires, d’un excès de poids et d’un manque d’activité physique.
Aujourd’hui dans le monde, plus d’un adulte sur trois est en surpoids et plus d’un sur 10 est obèse. Au Maroc, les statistiques révèlent une réalité saisissante, avec une estimation de 55,1% de la population confrontée à un excès de poids, et 21,7% faisant face à l’obésité.

Ambivalence du diabète selon la géographie

Le diabète garde certains caractéristiques selon les régions du monde. Selon l’OMS, en 2019, environ 32,3 millions d’adultes étaient diagnostiqués avec le diabète dans l’Union européenne, avec 24,2 millions de personnes supplémentaires estimées avoir le diabète mais non diagnostiquées.

Lire aussi : Journée mondiale du diabète: Lancement d’une campagne nationale de dépistage des personnes à haut risque

En ce qui concerne l’Asie, le continent est touché par le diabète à hauteur de 8,6% de la population, avec en tête, la Chine qui compte environ 116 millions de personnes atteintes en 2019, ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de diabétiques dans le monde.

Aux États-Unis, selon les derniers chiffres officiels publiés et qui datent de 2016, 9,8% de la population adulte étaient touchés par le diabète.

Au Maroc, selon les estimations de l’OMS, le taux de prévalence du diabète dans la population adulte est de 12,4 %. Cette pathologie est la cause de plus de 12 000 décès par an et est à l’origine de 32 000 décès additionnels, attribuables aux complications dues au niveau élevé de glucose dans le sang.

Ces chiffres mettent en lumière un défi significatif en matière de santé publique et soulignent l’urgence d’actions préventives et éducatives pour inverser cette tendance croissante. En effet, le diabète est indubitablement devenu un fléau mondial, touchant un très grand nombre de personnes à travers le monde, tout âge confondu, avec près de la moitié d’entre elles ignorant qu’elles sont atteintes de la maladie.

Pour parer à cette propagation, le ministère de la Santé lance une campagne nationale de dépistage d’un million de personnes à haut risque au niveau de tous les établissements de soins de santé primaire, en plus d’une campagne nationale de sensibilisation et d’information sur le diabète et ses complications sous le thème choisi par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Fédération Internationale du Diabète (IDF) pour la période 2021-2023: « Accès aux soins du diabète », avec comme slogan: « Eduquer pour protéger l’avenir ».

Cette campagne a pour objectif de mobiliser les professionnels de santé, la société civile et tous les partenaires en faveur de la sensibilisation et de la lutte contre le diabète et ses complications. Elle se déroulera sur une période de trois semaines à partir du 14 novembre 2023 et sera l’occasion de rappeler l’importance de la prévention à tous les niveaux de soins, en promouvant la santé de la population générale dans tous les milieux et tout au long de la vie, en encourageant des comportements favorables à la santé tels qu’une alimentation saine et équilibrée, une activité physique régulière, l’arrêt du tabac et la lutte contre l’obésité.

Elle vise également à promouvoir le dépistage et le diagnostic précoce du diabète, en particulier chez les personnes à haut risque, afin de permettre une prise en charge rapide et efficace, à assurer une gestion adéquate du diabète, ce qui permettra de prévenir les complications et la mortalité prématurée. Outre, elle encourage le développement de l’éducation thérapeutique pour aider les personnes atteintes de diabète à mieux gérer leur maladie et à acquérir plus d’autonomie.

Dans ce sens, le ministère devrait élargir cette campagne aux milieux scolaires et former les éducateurs. Etant donné que la prévention du diabète doit commencer dès le jeune âge et devrait faire partie intégrante de l’éducation. Les jeunes, pré-adolescents et adolescents ont généralement peu de connaissances sur le diabète et ses liens avec le surpoids et le mode de vie. Il est essentiel de sensibiliser cette tranche de la population aux implications et conséquences de la nutrition et de l’activité physique pour la santé à court, moyen et long termes.

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