Driss Lachgar, seul contre sa motion de censure
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a annoncé qu’il ne participerait pas à la pétition que l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) envisage de présenter lors de la prochaine session du Parlement, qui débutera la semaine prochaine. Cependant, il semble que personne n’ait suivi Driss Lachgar dans sa tentative de déposer une motion de censure contre le gouvernement.
La motion de censure décidée par Driss Lachgar n’a finalement pas suscité l’intérêt des partis de l’opposition. Le PJD a annoncé dimanche 7 avril qu’il n’y participerait pas, rejoignant ainsi d’autres formations politiques.
Selon un communiqué publié par le PJD, « le secrétariat général a décidé à l’unanimité de ne pas participer à la présentation de la motion de censure proposée par l’un des partis d’opposition de manière unilatérale, sur la base d’un ensemble d’allégations et d’interprétations incorrectes ». En effet, cette mise en cause de la motion de censure justifie en grande partie l’incapacité du chef du parti de l’Union Socialiste, Driss Lachgar, à rallier les forces de l’opposition à sa cause.
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Sur le même registre, le secrétariat général a décidé par majorité de nommer Abdallah Bouanou comme candidat du parti à la présidence de la Chambre des Représentants pour la seconde moitié de la législature actuelle, afin d’exprimer clairement la position du parti sur ce processus électoral. Ainsi, Bouanou affrontera Rachid Talbi Alami, l’actuel président de la Chambre des Représentants, qui a été de nouveau parrainé par les partis de la majorité pour ce poste.
Alors que le PJD a annoncé qu’il « ne participerait pas » au dépôt de la motion de censure, l’Union Socialiste reste le seul parti qui, dans la pratique, tente d’aller de l’avant avec cette démarche. Il s’est avéré donc que Lachgar n’a pu convaincre aucun des partis d’opposition d’aller de l’avant dans les discussions sur une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch. Auparavant, Lachgar s’était montré enthousiaste à l’idée de rejoindre le gouvernement dirigé par son ancien allié, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), mais il a été abandonné par la suite.
Pour le Mouvement Populaire, l’un des principaux blocs d’opposition au Parlement, il n’est pas question de la « motion de censure ». Son secrétaire général, Mohamed Ouzzine, ne parle pas de l’initiative, alors que ses dirigeants affirment le soutien du parti à « tous les mécanismes de contrôle » en réponse à toute implication de son nom dans les consultations sur la pétition de censure.
Cependant, l’interjection a eu lieu lorsque l’USFP, dans une déclaration publiée séparément à la suite d’une réunion avec les partis d’opposition, a déclaré que « cette initiative a reçu une réponse concrète » de la part des partis d’opposition. Cette déclaration a déclenché une série de réactions de la part des autres partis qui ont participé à la réunion, niant complètement tout progrès pour cette démarche.
En somme, l’Union Socialiste souffre d’une crise de crédibilité après que la Cour des Comptes a révélé, dans son dernier rapport, un scandale majeur au sein du parti en raison des fonds publics alloués au soutien de recherches et d’études pour les partis. Malheureusement, le paysage politique actuel semble patauger dans un fatras où le bien commun est relégué au second plan, éclipsé par des préoccupations centrées davantage sur la survie politique que sur l’avancement du bien commun.