« Droits des femmes au Maroc entre promesses et effectivité »
Mme Bouaida a co-présidé la table ronde organisée sous le thème « Droits des femmes au Maroc entre promesses et effectivité » A l’occasion de la Journée Internationale de la femme, la Ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, et la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, ont co-présidé, mardi 08 mars 2016 au siège de l’Unesco à Paris, la table ronde relative à l’examen de la situation des droits des femmes au Maroc Intervenant à cette occasion, Mme Bouaida a saisi cette occasion pour rappeler l’importance que revêt la question de la femme au sein de l’UNESCO, et les efforts déployés dans ce sens, en vue de la promotion et de l’épanouissement des conditions des femmes, de l’égalité entre homme et femme et de la scolarisation des jeunes filles.
Dans son allocution, la Ministre Déléguée a souligné que la question de la femme marocaine a occupé une place importante dans la sphère publique, sociale et politique, incarnée par la volonté du Roi Mohammed VI, d’édifier une société moderne et démocratique.
Mme Bouaida a indiqué, dans ce sens, que le Maroc dispose d’un arsenal juridique reposant sur un corpus constitutionnel consacrant les droits de la femme et appelant à les protéger.
Elle a, en outre, affirmé, que ce cheminement et ces réalisations ont été rendues possibles grâce à la vision Royale déterminée et engagée en faveur de la consécration des droits des femmes, ainsi qu’à l’action constructive du tissu associatif féminin en faveur de la promotion des droits des femmes dans le but de l’amélioration de la situation de la femme marocaine.
Au-delà de l’arsenal juridique, Mme Bouaida a indiqué que le Maroc a initié plusieurs mesures visant à atténuer l’impact de la pauvreté sur les femmes au premier rang desquelles l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) qui comporte un volet dédié à l’autonomisation des femmes dans les milieux défavorisées, l’agenda gouvernemental pour l’égalité visant à intégrer la notion du « genre » dans tous les secteurs de l’intervention publique, pour combattre la violence basée sur le genre, ainsi que le Fonds d’entraide familial au profit des femmes divorcées issues des milieux pauvres pour leur assurer l’accès à leurs pensions alimentaires.
« Madame la Directrice Générale,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Je suis très heureuse d’être là ce matin parmi vous et je remercie la Directrice Générale de l’UNESCO Mme Irina Bokova de m’avoir invitée à prendre part à ce débat si important qui se tient à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme. Cette journée est d’autant plus importante qu’elle se tient dans un contexte sensible où on assiste, malheureusement, de plus en plus à la persistance de violation des droits de la femme dans plusieurs endroits du monde. C’est la raison pour laquelle je voudrais saisir cette occasion pour rendre hommage à Mme la Directrice Générale qui a fait de la question de la femme l’une des priorités de l’UNESCO et pour ses efforts inlassables en vue de la promotion et de l’épanouissement des conditions des femmes, de l’égalité entre homme et femme et de la scolarisation des jeunes filles.
Madame la Directrice Générale,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
La question des femmes a occupé, au Maroc, une place importante dans la sphère publique, sociale et politique durant la dernière décennie et a permis ainsi de sortir la question des femmes de l’espace privé, dans lequel elle a trop longtemps été cantonnée, vers l’espace public, et a permis d’en faire, de ce fait, une question publique et politique. C’est ainsi que le processus démocratique engagé au Maroc et le changement effectué à tous les niveaux a entraîné une prise en compte plus importante de la question de l’égalité hommes-femmes et a permis aux instances marocaines de lancer une politique volontariste de promotion des femmes dans le sens de l’égalité des sexes. Pour sa part, la société civile, dans toutes ses composantes, et particulièrement les associations féminines, de droits humains et de développement ont joué un rôle important dans la mobilisation et la sensibilisation sur la citoyenneté des femmes en engageant le plaidoyer aux niveaux national, régional et international.
Madame la Directrice Générale,
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le voyez, il existe au Maroc une volonté politique qui s’est exprimée au plus haut niveau de l’Etat. Il existe également, tout un arsenal juridique et constitutionnel visant, non seulement à accorder des droits à la femme, mais également à les protéger. Cette volonté politique s’est traduite au niveau des droits fondamentaux des femmes par d’importantes réformes et l’adoption de nouvelles lois et mesures dont je citerai les plus importantes: l’adoption, en 2002, de listes électorales nationales supplémentaires réservées aux femmes pour faire progresser la représentation des femmes dans la vie politique; la réforme du Code de la famille, l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques à travers la mise en oeuvre du Budget Genre en 2005 ; la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne ; le lancement de la stratégie nationale de lutte contre les violences et son plan opérationnel ; l’adoption, en 2006, de la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes par l’intégration de l’approche genre dans les politiques et les programmes de développement ; La réforme du code de la nationalité (1958) en 2007, afin de mettre un terme à l’inégalité qui existait entre le père marocain et la mère marocaine dans l’attribution de la nationalité marocaine à leur enfant; la mise en oeuvre de la charte nationale de l’éducation et formation en 1996 (les écarts entre les sexes tendent à diminuer dans les différents cycles de l’enseignement depuis la mise en oeuvre de la charte); le lancement, en 2002, de budgétisation sensible au genre (BSG) qui a connu depuis la réalisation d’importants progrès.
Ainsi, l’armature juridique et institutionnelle progressivement mise en place par le Royaume offre, aujourd’hui, une protection efficace des droits de la femme et des instruments de promotion adaptés. Cet arsenal juridique fait suite également aux engagements du Maroc de réaliser les Objectifs du Développent Durable et de mettre en oeuvre les dispositions des conventions internationales en la matière.
Il est à préciser que les différentes politiques en faveur des femmes sont mises en oeuvre en partenariat avec les agences des Nations Unies, les agences bilatérales, l’Union européenne, les ONG internationales, et autres acteurs. Des appuis financiers et techniques sont apportés par les agences de développement et les ONG internationales, aux différents départements ministériels et à la société civile dans le cadre des activités au profit des femmes.
Il est important de noter que ce cheminement et ces réalisations se sont effectuées sur un long cours et qu’ils ont été rendus possibles aussi bien grâce à une vision Royale déterminée et engagée, à l’action très constructive du tissu associatif féminin qu’à l’approche participative qui a permis à l’ensemble de la société marocaine de se fédérer et d’accepter sereinement l’évolution de la situation de la femme marocaine.
Madame la Directrice Générale,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Au-delà de l’arsenal juridique, le Maroc a initié plusieurs mesures visant à atténuer les impacts de la pauvreté sur les femmes. Parmi lesquelles, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) qui comporte un volet dédié à l’autonomisation des femmes dans les milieux défavorisées ; l’agenda gouvernemental pour l’égalité visant à intégrer la notion de « genre » dans tous les secteurs de l’intervention publique, pour combattre la violence basée sur le genre, ainsi que le Fonds d’entraide familial au profit des femmes divorcées issues des milieux pauvres pour leur assurer l’accès à leurs pensions alimentaires.
Cependant, un des défis les plus importants, demeure celui de la situation des femmes en milieu rural. Tant que leur condition ne sera pas significativement améliorée, ce sont à la fois la problématique du développement économique et social et celle du respect des droits fondamentaux de la personne humaine qui continueront d’être posées. A cet égard, je tiens à saluer le travail déterminant du Conseil National des Droits de l’Homme.
Le Maroc est sur la bonne voie, les progrès sont appréciables, mais nous devons poursuivre nos efforts afin d’être pleinement en phase avec nos exigences et nos aspirations individuelles et collectives, car la participation des femmes, sans discrimination, est un facteur décisif et désormais indispensable au développement de notre pays, à sa compétitivité économique, son progrès social et sa cohésion.
Il me semble, à cet égard, intéressant qu’à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme, qu’une présentation sur la condition de la femme au Maroc vous soit faite par M. Mohammed Chafiki, Directeur des Etudes et des Prévisions Financières au Ministère des Finances et initiateur de projet BSG au Maroc. Le débat qui s’en suivra vous permettra de faire le point aussi bien sur les avancées réalisées au Maroc en ce qui concerne la situation des droits de la femme que sur les chantiers qui restent à réaliser.
Pour conclure, je dirais que je suis fière et heureuse d’être parmi vous aujourd’hui, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme. Je remercie toutes les personnes qui ont participé à l’organisation de cette journée, symbolique et tellement importante.
Je vous remercie pour votre aimable attention ».