Droits des femmes: les importants acquis réalisés par le Maroc mis en avant lors d’une conférence à Bruxelles
Les importants acquis réalisés par le Maroc en matière de promotion des droits des femmes ont été mis en avant, vendredi soir à Bruxelles, lors d’une conférence organisée à l’initiative de l’ambassade du Maroc en Belgique.
Placée sous le thème « Les femmes au Maroc, les défis d’une société en transition« , cette rencontre a été l’occasion de jeter la lumière sur l’évolution de la situation de la femme marocaine dans un contexte en profonde mutation marqué par une dynamique continue de développement politique, socioéconomique et culturel.
S’exprimant à cette occasion, la sociologue Rahma Bourqia, a passé en revue les avancées réalisées par le Maroc en matière de promotion de la condition féminine aussi bien au niveau des législations que du débat public, insistant sur le rôle qui incombe actuellement aux femmes dans la transition démocratique que connait le pays.
Elle a mis en exergue dans ce sens les différentes étapes parcourues par la femme marocaine dans le champ politique, notamment en matière de renforcement de la représentativité féminine dans les instances élues, soulignant la nécessité de redoubler d’efforts pour conférer à la femme la place qui lui échoit dans la gestion de la chose publique.
Mme Bourqia s’est de même félicitée de l’impact qu’a eu cette évolution de la situation des femmes sur les valeurs d’égalité et de dialogue au sein de la société marocaine. La sociologue a toutefois relevé que le combat des femmes pour leurs droits se heurte à des difficultés et des défis en raison des divergences et des tensions « propres à une société en mutation« , se félicitant dans ce sens du rôle positif que joue le débat public pour surmonter les différences. Elle a rappelé, à cet égard, les débats qui ont accompagné la réforme du Code de la famille et la loi sur les violences contre les femmes, mettant l’accent sur l’apport de la société civile dans ces échanges sains et constructifs.
Mme Bourqia a, par ailleurs, déploré la persistance des stéréotypes sexistes sur les rôles « traditionnels » attribués à la femme dans la société marocaine, appelant à faire évoluer les mentalités pour consolider la dynamique de développement que connait le Maroc et dans laquelle la femme occupe une place centrale. « On ne peut pas parler de démocratie et de développement si on n’a pas d’égalité homme-femme. C’est la base de l’édifice« , a-t-elle insisté.
De son côté, Rabéa Naciri, professeure universitaire et experte de la question du genre et des droits des femmes, a souligné que les changements qu’a connus le Maroc ces dernières années sur les plans politique, économique et social ont eu un impact positif sur la situation de la femme en termes notamment d’accès à l’éducation et au marché de l’emploi. Citant des chiffres du recensement général de la population de 2014, elle a soulevé dans ce sens que 16% des ménages marocains sont dirigés par des femmes (un taux qui s’élève à 19% en milieu rural).
Mme Naciri a également salué l’apport du mouvement féministe au Maroc dans la consécration de l’égalité homme-femme, mettant en exergue les progrès réalisés par le Royaume sur la voie de la consolidation des droits des femmes à la faveur des réformes législatives et juridiques entreprises au cours des deux dernières décennies.
Elle a ainsi cité la réforme du Code de la famille en 2004 qui a permis de promouvoir le rôle des femmes dans la société et d’améliorer leur statut juridique dans la famille, la modification de la loi sur la nationalité en 2007, ainsi que la mise en place de la liste nationale réservée aux femmes (quota) lors des élections de 2002 qui a grandement contribué au renforcement de la représentativité féminine dans les instances politiques.
Mme Naciri a mis aussi l’accent sur la consécration de la budgétisation sensible au genre, ainsi que sur la féminisation de métiers considérés comme étant l’apanage des hommes. « Cette dynamique de réformes a été couronnée par l’adoption de la nouvelle Constitution en 2011 qui a consacré le principe d’égalité homme-femme« , a souligné la professeure universitaire qui est revenue également sur la ratification récemment du projet de loi relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes.
Pour ce qui est des contraintes qui entravent la dynamique de développement que connait la condition féminine au Maroc, la professeur universitaire a évoqué le taux d’analphabétisme féminin élevé (42% en milieu urbain et 60% en milieu rural), le faible accès des femmes au travail salarié (27%), outre l’absence d’une politique de soutien au travail féminin.
Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un cycle de conférences organisé par l’ambassade sur les réalisations du Maroc dans différents domaines tels les droits de l’Homme, la question de la femme ou la politique africaine du Royaume.
Il a fait savoir à cette occasion que l’ambassade organisera prochainement deux conférences, la première portant sur l’engagement du Maroc en Afrique et la consolidation de la coopération avec l’Europe et la deuxième sur le vivre-ensemble.