E-paiement : Comment le CMI prépare l’avenir du secteur

Le Maroc connaît une évolution progressive de l’utilisation des paiements électroniques, malgré des infrastructures numériques solides. Toutefois, le faible nombre de transactions par carte reste problématique. Dans ce sens, le centre monétique interbancaire travaille sur l’amélioration de l’expérience client et la réduction des coûts, tout en lançant des initiatives pour stimuler l’adoption du paiement digital à l’échelle nationale.

L’utilisation des paiements électroniques connaît une évolution significative au Maroc. Cependant, malgré des infrastructures numériques performantes, l’adoption de ces nouvelles pratiques reste un enjeu de taille, comme le souligne le quotidien Les Inspirations Eco.

En effet, bien que le pays dispose de 20 millions de cartes bancaires, le nombre de transactions électroniques reste encore relativement faible. En 2024, environ 216 millions de transactions ont été enregistrées, soit une moyenne de seulement 10 opérations par carte et par an. Rachid Saihi, directeur général du centre monétique interbancaire (CMI), indique que l’usage des paiements électroniques doit encore être développé, notamment auprès des utilisateurs déjà équipés, tout en prenant en compte le défi de l’inclusion financière pour ceux qui n’ont pas encore accès à ces services.

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Cependant, les statistiques montrent une évolution positive année après année. Les paiements électroniques connaissent une augmentation moyenne de 15% en valeur et de 20 à 25% en nombre de transactions. Le CMI doit donc renforcer sa capacité tous les trois ans environ. Cette dynamique est alimentée par plusieurs facteurs, dont le vieillissement de la population, l’essor de la digitalisation tant au niveau administratif qu’au niveau des entreprises, ainsi que l’amélioration des canaux de distribution. Rachid Saihi mentionne également le rôle crucial des fintechs, qui apportent des solutions novatrices dans ce secteur.

L’objectif principal est de rendre les paiements numériques plus accessibles et moins coûteux, tout en améliorant l’expérience client. Le CMI prévoit également d’ajouter davantage de fonctionnalités pour encourager l’adoption du paiement électronique.

L’essor des paiements numériques ne semble pas avoir été freiné par les récentes préoccupations relatives à la position dominante du CMI, mise en lumière par la société NAPS dans une plainte déposée auprès du Conseil de la concurrence. En réponse, le CMI a pris des engagements visant à améliorer la concurrence sur le marché du paiement par carte. Dans ce cadre, une plateforme multi-acquéreur sera lancée dès le 1er mai 2025. Pendant la période transitoire, le CMI continuera à assurer ses services auprès de ses clients actuels jusqu’à la fin de l’année, avant de transférer les contrats aux banques actionnaires.

Les experts soulignent l’importance de ne pas pénaliser les commerçants pendant cette transition. Pour ce faire, le taux d’interchange a été réduit de 1,2% à 0,65%, ce qui a permis à tous les clients concernés de bénéficier d’une réduction depuis le 1er octobre 2024. De plus, un plan d’investissement est également en cours afin d’améliorer les services et encourager davantage l’adoption des paiements numériques au Maroc.

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