Echanges commerciaux Maroc-Etats-Unis : forte hausse malgré quelques contrastes

Au cours de la dernière décennie, les relations commerciales entre les États-Unis et le Maroc ont connu une croissance exponentielle, stimulées par l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange en 2006. Ce partenariat stratégique a engendré une augmentation significative des exportations américaines vers le Maroc, atteignant un pic de 3,8 milliards de dollars l’an dernier, marquant une hausse de 51 % depuis 2013 et septuplant les chiffres de 2005. Cependant, les relations commerciales ne sont pas exemptes d’une certaine rigueur que les États-Unis ont exprimé concernant les normes strictes et les protocoles mis en place par le Maroc.

Les produits exportés par les États-Unis vers le Maroc sont diversifiés, incluant en majorité des carburants minéraux, des équipements aéronautiques, des aliments pour animaux, des machines diverses, ainsi que des fruits et des noix. Le secteur agricole a également vu une hausse notable, particulièrement pour le soja et les noix, avec des exportations s’élevant à 647 millions de dollars. Par ailleurs, les services tels que les voyages, les services financiers et de transport ont connu une augmentation de 47,1 %, pour un total de 734 millions de dollars.

Du côté des importations, le Maroc a acquis plus de 21 000 tonnes de blé américain et a importé pour 4,4 milliards de dollars de gaz de pétrole liquéfié l’année dernière, quadruplant ainsi les chiffres de 2016. Cette diversification des sources d’importation place les États-Unis en première ligne, suivis de près par les pays européens, tandis que les importations en provenance d’autres nations telles que l’Algérie, le Mexique, le Nigeria, la Colombie, le Pérou et la Russie ont chuté à néant.

Cependant, les relations commerciales ne sont pas exemptes de tensions. Les États-Unis ont exprimé des préoccupations concernant les normes strictes et les protocoles du Maroc qui limitent l’accès des produits et services américains au marché marocain. Un rapport émanant du Bureau du représentant commercial des États-Unis, qui conseille la Maison Blanche sur les politiques commerciales, a mis en lumière les principales barrières commerciales qui entravent les échanges de biens et d’investissements américains à l’étranger. Parmi ces obstacles, un décret en vigueur depuis janvier interdit l’immatriculation des véhicules ne respectant pas la norme Euro 6 en matière d’émissions polluantes, excluant de facto de nombreux modèles de voitures américaines du marché marocain.

Bien que le Maroc ait officiellement ouvert ses portes à l’importation de véhicules conformes aux normes de sécurité fédérales américaines, les procédures douanières adéquates pour faciliter ce processus n’ont pas encore été mises en place, selon les entreprises américaines. Dans le secteur des services, les compagnies d’assurance américaines se heurtent à des processus de licence très rigoureuse qui les empêchent de proposer des produits compétitifs sur le marché marocain.

Les entreprises américaines estiment faire face à des difficultés pour obtenir des permis, des autorisations d’utilisation des terres et des permis gouvernementaux, citant des protocoles stricts et comme principaux obstacles. Ces derniers pourraient entraîner des retards considérables dans l’obtention des décisions et des autorisations nécessaires, se plaignent-elles. Pour la charte de l’investissement s’est vu renforcée, entre autres, par l’entrée en vigueur de la nouvelle loi 55-19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives. Ce dispositif qui intervient après l’opérationnalisation de la génération 2.0 des Centres régionaux d’investissement (CRI), a notamment pour objectif de simplifier le parcours administratif destiné à l’investisseur.

En outre, la loi 47.18 portant réforme des CRI et création des Commissions Régionales Unifiées d’Investissement a contribué, pour sa part, à la réduction des problèmes de l’entreprise et de l’investissement. Le délai de traitement des dossiers d’investissement a ainsi baissé de manière remarquable pour atteindre une moyenne de 29 jours en 2020 contre plus de 100 jours lors des années précédentes.

Malgré tout, cette entreprise américaine cite une autre contrainte qui exige un paiement initial pouvant atteindre 30 % de la valeur totale de l’expédition avant l’importation, afin de limiter l’épuisement des devises étrangères. Cette mesure, selon elle, contraste avec les pratiques des exportateurs américains qui requièrent souvent un paiement intégral à l’avance. Bien que certains exportateurs aient recours à des lettres de crédit pour atténuer l’impact de cette restriction, cette solution engendre des coûts supplémentaires et prolonge les délais de paiement.

Face à ces enjeux, les États-Unis persistent à plaider pour l’élimination des barrières commerciales avec le Maroc, considéré comme un allié stratégique dans la région.

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