Éducation-formation: Le renforcement des capacités, sujet aux disparités entre les régions
Le renforcement des capacités en matière d’éducation et de formation demeure sujet aux disparités entre les régions et l’investissement dans ce domaine ne se renforce pas dans les mêmes proportions, d’après l’Observatoire nationale du Développement durable (ONDH).
Ainsi, dans le domaine de l’alphabétisation des jeunes de 15 à 24 ans, les régions du Sud, de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et de Sous-Massa viennent en tête avec respectivement des taux d’alphabétisation de 97,2%, 96,0%, 95,1% et 96,9%, tandis que les régions de l’Oriental, Drâa-Tafilalet et Béni Mellal-Khénifra affichent un niveau comparable à la moyenne nationale avec respectivement 92,3%, 93,6% et 93,4%, écrit l’ONDH dans son rapport intitulé « Indicateurs de suivi du développement humain : Niveau et tendances à l’échelle nationale et régionale 2012-2017 ».
Les régions de Fès-Meknès (89,9%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (90,8%) et Marrakech-Safi (91,6%) accusent, de leur côté, un retard dans ce domaine.
Pour sa part, le nombre moyen d’années d’études des Marocains âgés de 25 ans et plus est estimé à 4,8 années en 2017, mais seules trois régions, à savoir Casablanca-Settat (5,9 ans), Rabat-Salé-Kénitra (5,2 ans) et les régions du Sud (5,6 ans) affichent une moyenne supérieure à la moyenne nationale, note l’ONDH. En revanche les régions de Marrakech-Safi (3,9 ans), Béni Mellal-Kénifra (3,8 ans), Souss-Massa (4 ans), l’Oriental (4,2 ans) et Drâa-Tafilalet (4,2 ans) enregistrent des niveaux d’études plus faibles, moins de 4 années, indique la même source, ajoutant que les régions de Fès-Meknès et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima sont, quant à elles, « proches de la moyenne nationale ».
Entre les milieux rural et urbain, l’écart moyen global est de 4 années, relève le rapport de l’ONDH, présenté jeudi à Rabat. Cet écart se creuse pour les régions de Marrakech-Safi (4,8 années), Casablanca-Settat (4,7 années) et Rabat-Salé-Kénitra (4,1 années), mais il est moins important entre le milieu urbain et rural dans les régions de l’Oriental (2,5 années), Béni-Mellal-Khénifra (3,1 années), Drâa-Tafilalet (3,2 années) et Sous-Massa (3,3 années).
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A l’échelle nationale, le taux net de scolarisation des individus âgés entre 6 et 22 ans est de 75% en 2017, indique l’étude réalisée par l’ONDH. Les régions sahariennes viennent en tête avec 80%, suivies par les régions de Casablanca-Settat (78,5%), Drâa-Tafilalet (78,3%), Rabat-Salé- Kénitra (77,8%) et Souss-Massa (78,3%). Toutefois, les régions de Fès-Meknès (70,5%), Marrakech-Safi (71,7%), l’Oriental (72,2%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (72,3%) ont enregistré un taux net de scolarisation inférieur à la moyenne nationale.
Généralement le milieu urbain affiche, pour l’ensemble des régions, des taux net de scolarisation « plus élevés et peu dispersés » avec un écart moyen de 1,8 point par rapport à la moyenne urbaine de 83%. Inversement, le milieu rural enregistre des taux plus disparates, avec un écart moyen par rapport à la moyenne rurale de 4 points, allant de 55% pour la région de Fès-Meknès à 74% pour celle de Drâa- Tafilalet, relève le rapport.
Concernant le niveau d’instruction de la population âgée de 20 ans et plus, la répartition de la population par région révèle que « le stock accumulé par l’investissement dans le capital humain est inégalement réparti entre les régions ». En effet, en 2017, les données révèlent que les non instruits sont concentrés dans les régions de Béni-Mellal- Khénifra (48,6%), Marrakech-Safi (47,9%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (44,5%), Sous-Massa (43,7%) et l’Oriental (43,6%), fait observer le rapport, notant qu’à elles seules, ces régions renferment 52% de la population de 20 ans et plus sans instruction.
Par ailleurs, les régions qui observent une proportion des sans instruits moins importante par rapport à la moyenne nationale sont Casablanca-Settat (31,5%), le Sud (33,7%) et Rabat-Salé-Kénitra (36,5%), poursuit l’analyse. Dans ce groupe de régions, la proportion de la population ayant le niveau du secondaire ou plus est importante et dépasse largement la moyenne nationale.
Cette population instruite représente près de 48% du total de la population ayant le secondaire ou plus au Maroc. Ainsi la concentration du capital humain dans ces régions fait que d’autres régions comme Drâa-Tafilalet (17,8%), Béni-Mellall-Khénifra (17,9%), Marrakech-Safi (18,8%), Souss-Massa (20,2%) et l’Oriental (19,7%) sont déficitaires en matière d’accumulation du capital humain avec une part de la population ayant le secondaire ou plus ne dépassant pas 20% de la population de ces régions.