Élections communales : Des élus alertent sur de possibles achats de voix
À l’approche des élections communales, des élus mettent en garde certains de leurs collègues contre l’achat de voix pour garantir leur réélection en tant que présidents de conseils communaux. Cette tendance, souvent visible lors de pareilles joutes électorales, déjoue parfois les pronostics, faisant ressortir des résultats surprenants.
Cette année encore, les élus communaux sont sur le qui-vive, car le scrutin d’octobre sera une étape clé pour les conseillers qui cherchent à remplacer les présidents actuels des conseils communaux. L’objectif des prétendants aux postes est de se débarrasser des présidents qui n’ont pas fourni le soutien attendu ou qui n’ont pas répondu à leurs demandes. Cette situation cache souvent d’autres enjeux, comme ceux financiers et politiques, qui pourraient profiter à certains élus en raison de leur supposée proximité avec les magnats financiers de leurs localités.
Au cours des trois dernières années, certains candidats à la présidence des conseils auraient utilisé des méthodes pernicieuses pour assurer leur élection. Des élus ont été déplacés vers des lieux tenus secrets afin de sécuriser leur vote et obtenir une majorité favorable. Les conseillers déplacés ont été étroitement surveillés, souvent par des agents de sécurité, pour les empêcher de faire volte-face.
C’est dans cette même dynamique que plusieurs médias rapportent qu’un homme d’affaires influent de la région de Marrakech-Safi aurait proposé de financer la campagne d’un candidat dans le but de remplacer le président actuel, qu’il accuse d’avoir freiné ses projets immobiliers, ajoutant une dimension économique au conflit politique en cours. De plus, des groupes privés ont investi des sommes importantes pour soutenir leurs candidats préférés. Par exemple, dans un conseil de la région de Fès-Meknès, chaque élu aurait reçu une enveloppe de 150 000 dirhams pour garantir son soutien, illustrant l’ampleur des enjeux financiers dans ces élections.
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Cette période a également été marquée par des changements de camp parmi les conseillers, certains abandonnant leurs collègues de parti. Cette situation a conduit un dirigeant de la coalition gouvernementale à essayer de contacter les dissidents pour empêcher le renversement du président d’une commune dans la province d’El Hajeb, au Moyen Atlas. Cependant, ces efforts ont échoué, les conseillers étant soit injoignables, ayant éteint leurs téléphones, soit se trouvant dans des zones sans couverture.
Pour rétablir la stabilité et maintenir l’équilibre, les partis de la majorité ont adressé des avertissements à leurs élus affiliés. Ceux-ci ont été instruits de conserver la majorité issue des élections de 2021, de ne pas participer au changement de présidents en place et de ne pas s’allier avec les conseillers de l’opposition. Cette directive vise à restaurer l’ordre interne et à préserver l’intégrité des processus démocratiques au niveau local.