En sponsorisant le « Polisario », l’Iran aspire à étendre son pouvoir hégémonique en Afrique du nord et de l’Ouest
L’Iran aspire à tirer profit de son soutien au « Polisario » pour étendre son pouvoir hégémonique dans la région d’Afrique du nord et de l’Ouest, particulièrement dans les pays de la côte atlantique, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, relevant qu’il ne s’agit-là que d’une facette de l’offensive » que mène Téhéran en Afrique.
« L’Iran veut utiliser son soutien au Polisario pour transformer le conflit régional entre l’Algérie et le Polisario d’un côté, et le Maroc de l’autre, en un moyen à même d’étendre son pouvoir en Afrique du nord et de l’Ouest, particulièrement dans les Etats de la côte atlantique« , a expliqué Bourita dans une interview au site d’informations américain « Breitbart« .
Le « Polisario » n’est qu’une partie de l' »approche agressive » de l’Iran vis-à-vis de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, a-t-il relevé, notant que le front séparatiste se veut une organisation « attractive » pour Téhéran et le Hezbollah.
Bourita a mis en garde contre la « connexion » entre Hezbollah et le « Polisario » qui revêt, selon lui, un caractère « très dangereux » pour l’Afrique du nord. Le « Polisario« , qui est un mouvement militaire, représente un « avantage pour l’Iran puisqu’il connait la région. Ils (les éléments du polisario) sont des trafiquants (…). Ils connaissent les routes« , a-t-il précisé.
Etant donné le rôle central que le « Polisario » joue désormais dans les efforts qu’entreprend Téhéran en Afrique du nord et de l’Ouest, et à la lumière du soutien en 2006 de l’ancienne administration de George Bush au plan d’autonomie, « il est vital pour l’administration Trump de prendre des pas concrets pour faciliter sa mise en application« .
Cette démarche va aider à stabiliser la situation en Afrique du nord et à contrecarrer les manœuvres de l’Iran et ses velléités hégémoniques dans la région, a-t-il dit.
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« Les administrations américaines, commençant par celle de Bill Clinton puis de George W. Bush et même l’administration actuelle, ont clairement indiqué que le plan d’autonomie représente une solution crédible, sérieuse et réaliste » à la question du Sahara, a souligné le ministre, notant qu’ »aujourd’hui, il faut passer des déclarations à l’action« .
« Si vous considérez ce plan comme sérieux, crédible et réaliste, qu’est-ce que vous pouvez faire pour aider concrètement à aller de l’avant?« , s’est demandé le ministre, relevant que la résolution de la question du Sahara aura un impact « profond » sur la politique arabe généralement en consolidant les Etats arabes les plus modérés.
Pour Bourita, l’administration Trump dispose de « tout ce qui est nécessaire pour aller de l’avant dans cette question et nous sollicitons son soutien » dans ce sens.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, par ailleurs, fait observer que l’Iran a tenté de développer une présence au Maroc. « Aujourd’hui, ils (les Iraniens) sont en train d’entreprendre les mêmes efforts dans d’autres pays d’Afrique du nord. Ils attirent certains de nos jeunes en leur accordant des bourses« , a-t-il dit, ajoutant que Téhéran se livre aussi à des actions « missionnaires » auprès de la communauté marocaine établie à l’étranger, notamment en Belgique.
Il a, par ailleurs, fait remarquer que le Hezbollah représente une « menace » économique en Afrique, estimant qu’ »il ne faut pas sous-estimer ce que l’Iran est en train d’entreprendre en Afrique subsaharienne à travers des actions financières« .