Actu écoActualités

Enjeux ESG et transition énergétique

Pris à bras-le-corps par les grandes institutions internationales telles que l’ONU, l’Union européenne et la Banque mondiale, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) redessinent les contours de l’économie mondiale. Cette dynamique impose de nouvelles règles du jeu, plaçant le développement durable au cœur des priorités économiques et stratégiques. Le Maroc, conscient de l’impératif d’adapter son économie à ces mutations, a amorcé depuis plusieurs années une transition visant à réduire son empreinte carbone et à renforcer la compétitivité de ses entreprises sur les marchés internationaux.

Dès 2017, le Royaume s’est doté d’une Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), qui fixe à l’horizon 2030 des objectifs ambitieux. Parmi eux, l’atteinte d’une puissance électrique installée d’origine renouvelable de 52 % et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45,5 %. Conscient de l’accélération de la transition énergétique à l’échelle mondiale, le Maroc a revu à la hausse ses ambitions en 2022, soumettant à l’ONU une Stratégie Bas Carbone à Long Terme – Maroc 2050. Cette feuille de route vise notamment à accroître la part des énergies renouvelables à 80 %, à généraliser l’électrification dans les secteurs de l’industrie, du transport et du bâtiment, et à développer l’hydrogène vert comme levier de décarbonation de l’industrie.

Dans cette dynamique, plusieurs programmes ont été lancés afin de concrétiser ces ambitions. Le programme Tatwir, initié en 2021 par le ministère de l’Industrie et du Commerce en collaboration avec Maroc PME et l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique (AMEE), vise à accompagner les PME industrielles dans leur transition écologique.

Lire aussi : Énergies renouvelables : le Maroc, leader du solaire en Afrique

Si le Maroc a choisi d’accélérer sa transition verte, c’est avant tout parce que ses entreprises n’ont plus le choix. La réglementation internationale ne cesse de se durcir, contraignant les acteurs économiques à adopter des pratiques ESG strictes. En 2019, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a imposé aux entreprises cotées en Bourse de publier des rapports extra-financiers, rendant compte de leur engagement en matière de développement durable. Cette démarche s’aligne sur les standards internationaux et les exigences croissantes des investisseurs et bailleurs de fonds.

D’ailleurs, une étude réalisée en novembre 2021 par PricewaterhouseCoopers (PwC) Maroc, intitulée Global Investor ESG Survey, révèle que les considérations ESG sont devenues un critère décisif dans les choix d’investissement. Près de 80 % des investisseurs interrogés considèrent les risques ESG comme un élément central dans leurs évaluations, et près de la moitié (49 %) se disent prêts à se désengager des entreprises qui n’intègrent pas ces enjeux dans leur stratégie.

L’un des défis majeurs pour les entreprises marocaines réside dans l’entrée en vigueur du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), ou «taxe carbone», instauré par l’Union européenne. Ce dispositif, qui a été appliqué progressivement dès 2023, imposera des surcoûts aux importations en fonction de leur empreinte carbone. Les secteurs de l’aluminium, de l’acier, du ciment, de l’électricité et des engrais seront les premiers touchés. Pour les entreprises exportatrices marocaines, notamment celles dont l’Europe constitue le principal marché (absorbant près de 65 % des exportations nationales), la décarbonation devient un passage obligé pour rester compétitives.

Le rôle des régions dans la transition énergétique

Dans cette course vers la neutralité carbone, les régions marocaines occupent une place stratégique. La Stratégie Bas Carbone à Long Terme met l’accent sur leur rôle dans l’implémentation des politiques énergétiques et de développement durable. Elles sont appelées à élaborer des plans d’action régionaux intégrés, alignés sur les objectifs nationaux, en prenant en compte les spécificités locales et les potentialités en matière d’énergies renouvelables.

De nombreux autres programmes et initiatives sont en cours de déploiement afin de renforcer cette dynamique et d’assurer une convergence entre les stratégies gouvernementales et les réalités locales.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page