Ennahj Adimocrati ou l’âme vendue au diable
Par Samir Amine
Nous sommes en plein combat, toutes nos forces démocratiques engagées dans une mobilisation nationale et populaire pour défendre notre intégrité territoriale et relever le défi contre la pandémie de la Covid-19. Aucun parti politique, aucune formation ou institution ne manquent à l’appel, le Maroc entier est sur le front de la défense de son unité, les citoyens adhérant avec foi et la conviction chevillée au corps au devoir patriotique…
Or, voilà qu’une formation politique, fidèle à elle-même et dans tout ce qu’il y a d’ahurissant et d’incohérent pour reprendre une formule marxiste, déclare son opposition systématique à tout ce que le pays entreprend pour promouvoir une politique efficace contre la pandémie . Il s’agit pour ne pas la nommer de la formation Annahj adimocrati , autoproclamée marxiste-léniniste – rien que ça. Réuni samedi en conclave, son secrétariat général s’est fendu d’un long communiqué pour s’attaquer ad-hominem à l’Etat dénommé de bout en bout péjorativement et non sans mépris Makhzen et de ses initiatives mises en œuvre depuis le déclenchement de la crise sanitaire, ensuite pour Guerguérate au nom de la liberté que la communauté nationale et internationale soutient.
Le communiqué en dix points , alambiqué à loisir, sacrifiant à une logorrhée stalinienne de mots et de verbiage excessifs et inutiles, passe en revue tous les aspects de l’action gouvernementale contre la Covid-19 en les soumettant à la critique pour la critique, les déformant, les manipulant, les condamnant et dénonçant bien sûr avec le même langage éculé – archaïque même – où la mauvaise foi accompagne une volonté de fourvoyer les citoyens. Lénine y verrait volontiers l’indice de cette « maladie infantile du communisme » qu’il avait dénoncée dans l’un des ses grands textes au début du siècle dernier…
Un procès en sorcellerie d’une grave confusion où ses rédacteurs se mélangent les pinceaux, entretenant un brouillamini et la même rhétorique. Il y passe « l’échec du Makhzen à gérer la pandémie », l’absence de vision de l’Etat, les vaccins condamnés à l’avance – alors que d’autres pays louent les choix du Maroc – leur administration prioritaire aux forces sécuritaires, au corps médical…Ah, sans oublier que les « élections législatives » de 2021 viendront tordre le cou à toute cette stratégie , non plus la mainmise de la « bourgeoisie et du capitalisme marocain » sur les richesses, ses prétendus liens avec le Capital étranger et l’impérialisme. Voilà qui nous renvoie aux belles années 60, à ce communisme défunt, écroulé pourtant dès 1989 et 1990 , sur les ruines du Mur de Berlin et en Union soviétique avec l’émergence de jeunes Etats au cœur de l’Europe centrale.
Voilà qui nous renforce dans notre conviction que Annahj adimocrati est plus que jamais en total décalage avec la réalité et que la rhétorique subliminale du prétendu marxisme-léninisme et ses slogans de lutte de classes est désormais révolue.
Quant à l’aberrante position du ce groupe sur le Sahara marocain dont il maintient le l’adjectif occidental faisant bonne grâce au DRS algérien, sa marocanité irrévocable , le combat que le peuple marocain livre pour sa défense, il ne fait que confirmer l’anachronisme de ce parti qui a trahi et fait preuve d’une traitrise à nulle autre pareille. Ses dirigeants, plongés dans l’engrenage de la perfide médiocrité, renouvellent leur allégeance au gouvernement algérien et ne se gênent point pour proclamer « leur soutien » au polisario et , dans la foulée à l’Algérie qu’ils défendent contre leur propre pays.
Comment en arrive-t-on à cette délirante déviation ? Parce quel enchantement ces bourgeois et militants « jaunes », ces marxistes de caviar peuvent soutenir une Algérie qui séquestre depuis des lustres des centaines de Sahraouis marocains dans les camps de Tindouf ; comment osent-ils s’attaquer à l’Etat marocain qui promeut les libertés et fermer les yeux face à leur violation par l’Etat algérien qui écrase le Hirak ?
L’antipatriotisme d’Annahj adimocrati , à un moment où tous les Marocains sont mobilisés pour notre cause nationale, s’apparente en fin de compte à une traîtrise, ni plus ni moins. Il suscite l’indignation et inspire le mépris. D’autant plus que la réaction du gouvernement et de la presse d’Algérie, prompts à faire de la récupération et instrumentaliser les uns et les autres, ne nous surprend guère. La mauvaise foi est la marque des deux, d’Annahj adimocrati et du pouvoir militaire algérien. Leur point commun ? S’attaquer aux institutions marocaines, fomenter la déstabilisation caractérisée de notre pays, alimenter la sédition. C’est peu dire qu’ils n’y arrivent jamais, tant le peuple marocain est derrière son Roi et ses institutions , tant ses ennemis, de l’intérieur et de l’extérieur, demeurent incapables de défaire l’unité nationale du Maroc. La formation de Brahma et l’Algérie dont il est le suppot en mesurent le poids à leur dépens. Il n’est pas pire chose dans la vie d’un parti que de trahir son pays et de livrer son âme à un pays étranger, au diable comme on dit…