Enseignement supérieur : Azzeddine El Midaoui pourra-t-il mettre fin à la crise avec les étudiants ?

Après dix mois de mobilisation, les étudiants en médecine voient en Azzeddine El Midaoui, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, un potentiel vecteur de changement pour mettre un terme à la crise qui les affecte. Une réunion se tiendra le lundi 28 octobre 2024, au cours de laquelle ils exprimeront avec force l’urgence de prendre en compte leurs revendications, notamment le rétablissement du cursus de sept ans, tout en poursuivant leur lutte.

Les étudiants en médecine, actuellement en grève, placent de grandes espérances dans l’action du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Azzeddine El Midaoui, qu’ils voient comme une figure capable de mettre un terme à une crise qui s’étire depuis désormais dix mois. Cette crise, marquée par des tensions croissantes, a vu les étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire rejeter massivement, à hauteur de 81 %, la proposition initiale du gouvernement, jugée insuffisante et inadéquate pour répondre à leurs revendications. Face à cette situation, le ministre a convoqué les étudiants à une réunion prévue pour ce lundi, une rencontre très attendue qui pourrait marquer un tournant dans ce conflit.

Les étudiants, représentés par la Commission nationale des étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, espèrent que cette rencontre permettra de renforcer l’offre du gouvernement, tout en prenant sérieusement en compte leur cahier des charges. Parmi les principales revendications des étudiants, figure notamment le retour à une durée de formation de 7 ans pour les promotions antérieures à l’année universitaire 2024-2025. Ce point cristallise une grande partie des tensions, les étudiants estimant que la réforme actuelle est injuste pour les promotions en cours.

Le conflit a, en outre, été marqué par la posture de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, accusé par les étudiants de faire preuve d’inflexibilité et d’un manque de volonté pour trouver un compromis. Ce dernier avait refusé de prendre en compte plusieurs revendications étudiantes, créant ainsi un climat de méfiance qui a perduré jusqu’à son départ. C’est dans ce contexte tendu que le ministre El Midaoui doit maintenant agir, afin de désamorcer la situation et rétablir le dialogue.

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La médiation dans cette crise a été confiée à un médiateur, qui poursuit ses efforts pour parvenir à une solution pacifique. Ce dernier, conscient de la complexité du dossier, s’efforce de ne pas désigner de responsables et de favoriser un règlement du conflit basé sur le dialogue. Conformément aux règles en vigueur, le médiateur ne publiera pas de recommandations officielles mais se contentera de rédiger un procès-verbal si les propositions qu’il soumet sont rejetées par l’une ou les deux parties. L’objectif reste d’aboutir à un compromis acceptable, bien que les attentes des étudiants soient élevées.

Lors d’une conférence de presse tenue le 24 octobre, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a souligné l’importance de poursuivre les négociations dans le cadre du processus initié par le médiateur. Il a appelé à la patience, précisant qu’il serait préférable d’attendre les conclusions du médiateur avant de formuler des commentaires ou d’anticiper des résultats. Le gouvernement semble donc opter pour une approche prudente, tout en cherchant à éviter une escalade des tensions.

En parallèle de ce dialogue, la Commission nationale des étudiants en médecine a annoncé la poursuite du boycott des examens, soulignant la nécessité de conclure un accord écrit qui garantirait leurs droits et préserverait la durée de formation traditionnelle de 7 ans pour les promotions antérieures. Cette mobilisation étudiante témoigne de la gravité de la situation et de la détermination des futurs médecins à voir leurs revendications prises en compte.

En parallèle, le syndicat des professionnels de la santé, déjà engagé dans une mobilisation accrue, prépare une grève nationale pour le mercredi 30 octobre. Cette action de grande ampleur a pour objectif de faire pression sur le ministère afin d’obtenir des avancées concrètes concernant les revendications syndicales. Parmi les principales revendications figurent la révision des lois 22.08 et 22.09, des textes qui, selon le syndicat, ne protègent pas suffisamment les acquis professionnels et n’offrent pas une représentation équitable des différents acteurs du secteur de la santé dans les nouvelles structures, telles que l’Agence marocaine des médicaments et l’Agence nationale du sang.

Attentes et tensions : la réunion clé entre le syndicat de la santé et le ministre

Cette grève pourrait cependant être ajustée en fonction des résultats de la réunion entre le ministre El Midaoui et les représentants du syndicat. Le syndicat espère obtenir un accord qui consoliderait les droits des travailleurs de la santé, tout en renforçant leur stabilité professionnelle dans un secteur particulièrement vulnérable. En effet, la question de la stabilité des professionnels de la santé est au cœur des préoccupations, dans un contexte où beaucoup de réformes sont perçues comme étant imposées sans concertation suffisante.

Cette réunion entre le syndicat et le ministre devrait également aborder des points sensibles, tels que les décrets adoptés par le Conseil du gouvernement le 11 juillet dernier. Ces textes, passés sans consultation préalable, sont critiqués par le syndicat, qui les considère comme une atteinte aux droits des professionnels de la santé, limitant leur participation aux décisions qui affectent directement leur avenir professionnel.

Les professionnels de la santé attendent avec impatience les résultats de cette rencontre, qui déterminera la position que prendra le syndicat en fonction des réponses fournies par le ministère. La situation reste tendue, avec une mobilisation forte pour la défense des acquis sociaux et professionnels des travailleurs du secteur de la santé au Maroc.

Ainsi, que ce soit du côté des étudiants en médecine ou des professionnels de la santé, la mobilisation continue de monter en intensité, dans l’attente de réponses concrètes aux revendications jugées légitimes par les différents acteurs du secteur.

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