Entretien avec l’historien Jilali El Adnani : Le Sahara à l’épreuve de la décolonisation et le devoir de rouvrir les archives

Par Farida Moha

L’Institut royal pour la recherche sur l’Histoire du Maroc  a organisé vendredi 10 novembre , au lendemain de la célébration du 48 ème anniversaire de la Marche verte,  une conférence du professeur Jilali El Adnani,  consacrée au thème de la « la marocanité du Sahara à travers les archives marocaines et étrangères » L’occasion de revenir sur son ouvrage, « le Sahara à l’épreuve de la colonisation ,un nouveau regard sur les questions territoriales », un livre de clarification dans un contexte politique complexe, celui de l’historien Jilaali El Adlani. L’historien qui a exploité une masse considérable d’archives aujourd’hui déclassifiées  expose , documents à l’appui, l’occupation illégitime des territoires marocains par les autorités coloniales, un héritage récupéré par l’Algérie .

« En remontant le temps jusqu’aux débuts de la colonisation française du Sahara à partir de l’Algérie, écrit le sociologue Grigori Lazarev  dans sa préface, en la suivant dans sa progression  jusqu’aux terres marocaines du sud  et du sud ouest , la regardant depuis les marges sahariennes  de l’Afrique occidentale  l’auteur nous fait découvrir  l’histoire des stratégies coloniales  occultées et délibérément enfouies  dans l’oubli. Ses sources ont une objectivité irréfutable puisqu’elles sont toutes celles des archives des autorités coloniales  qui prirent le contrôle du Sahara »

Le livre de Jilali El Adnani nous invite à rouvrir le débat sous le prisme de l’histoire. Une histoire véhiculée non par la mémoire , souligne le président de l’Institut Mohammed Kenbib , la mémoire qui peut être  instrumentalisée,  qui est évolutive , ouverte à la dialectique  du souvenir et de l’amnésie  mais par des documents irréfutables, les archives dument authentifiées. Le projet de former des équipes de jeunes doctorants à la recherche, au décryptage des archives, à l’Histoire en général est du reste un projet toujours en cours. Un projet qu’il faut encourager…

Entretien

  • Maroc Diplomatique: Vos recherches, écrivez-vous, se sont étalées sur plus de deux décennies à partir des archives de France, du Sénégal, du Mali et aussi de Mauritanie. Un travail minutieux de relecture, de décryptage des cartes, des concepts…En revisitant l’histoire et en partant des origines profondes vous souhaitez dites-vous ouvrir le dossier du Sahara à partir d’une nouvelle approche. Quelle est cette approche ?

Jilali El Adlani : « Mes recherches couvrent une période qui dépasse une vingtaine d’années et qui aborde la question du Sahara par le biais d’angles variés, politique, géographique, historique, économique et anthropologique. Les archives exploitées proviennent de lieux différents, des archives nationales d’Outre-mer à Aix en Provence, des archives diplomatiques de Nantes et de la Courneuve du Centre Koulouba de Bamako et du Centre des archives nationales de Dakar. Elles proviennent de différentes autorités, militaires, civiles, diplomatiques. Cela veut dire que les contenus souvent inédits, sont les comptes rendus et témoignages de simples officiers, mais aussi des gouverneurs et Présidents et généraux. Les décisions et jugements sont ceux des décideurs de la colonisation et du temps postcolonial. Au-delà du regroupement  des archives  il nous fallait  aborder des questions difficiles  en combinant le politique, le religieux,  le précolonial et le colonial .Cette approche nous a engagés  dans une analyse de la complexité  des dynamiques et des enjeux  qui ont façonné les espaces  maghrébins, sahariens et ouest africains.

Revisiter l’histoire en partant des origines profondes

Nous nous sommes appuyés sur ces archives classées secrètes, très secrètes et à usage restreint pour comprendre les pensées cachées, les motivations et les stratégies des militaires et autres décideurs coloniaux. Pour saisir les enjeux du conflit du Sahara qui perdure depuis près d’un demi-siècle, les politologues et juristes se sont focalisés sur la période allant de 1966 à 1976. Notre travail , nos recherches  se proposent de revisiter  l’histoire en partant des origines profondes et pour cela comprendre ce que furent les démarches de la colonisation , puis celles de la décolonisation  qui constituent un continuum  porté par l’Algérie  depuis son indépendance. Comprendre la question du Sahara occidental  c’est d’abord saisir les modes de pensées  et d’action des politiques coloniales, celle de la France et de l’Espagne  qui ont procédé par découpage  des territoires  du sud marocain  en raison de leur importance stratégique, au nœud des liaisons avec l’Afrique occidentale.  Un conflit issu donc de la fabrique coloniale,  devenu puis 1962 l’affaire d’une Algérie héritière d’un empire colonial.

  • D’où bien entendu votre vif intérêt à décrypter et recouper ces temporalités ?

Mon ouvrage, « Le Sahara à l’épreuve de la colonisation » constitue en fait le résultat d’un nouveau regard qui a porté sur 112 ans de grignotage d’un Empire dont l’intégrité territoriale devait être préservée coûte que coûte selon la conférence de Madrid de  1880, la Conférence d’Algésiras de 1906 et le Traité du Protectorat en 1912. D’aucuns diront qu’il est trop tard et que le temps maintenant est à la négociation avec le dossier qui est entre les mains des Nations unies. Il reste cependant qu’avec la réémergence de la mémoire et de l’histoire un peu partout dans le monde, il devient nécessaire d’approfondir cette mise en perspective historique et en faire un élément de négociation. Je voudrais au passage rappelé que la France a refusé par deux fois de remettre au Maroc les Archives et un ensemble de cartes : la première fois lors de la Guerre des sables en octobre 1963 et la seconde lors de la préparation du dossier marocain pour la Cour Internationale de Justice saisie par feu Hassan II. En publiant le travail de mes recherches, j‘ai souhaité montrer que la question du Sahara n’est pas une affaire de décolonisation qui a débuté avec la création d’un mouvement sécessionniste en 1973. Mais que la question du Sahara marocain a été mal posée du point de vue juridique, puisque le Maroc méridional et la Sâqiyya al-Hamra n’ont jamais été considérés comme des colonies.

Liens ancestraux, caravane du sel à Tombouctou…

Le principe de décolonisation ne s’appliquait pas à ces territoires mais uniquement à Rio de Oro et Sidi Ifni considérés en tant que tels. La gestion et l’administration du Sahara depuis Tétouan et ce, jusqu’en 1949 (Bulletin officiel espagnol) montre que  les caïds et pachas de Tindouf, Béchar, Touat , Reggan et Tidikelt ont été retenus par la France. L’Espagne a fait de même avec les tribus makhzenennes comme avec les Teknas et les Azerguyins ou encore  la famille Maâ El Ainine.  Ces aspects sont importants pour renforcer la position marocaine. Il faut rappeler également la révolte du caïd de la saline de Taoudeni en 1928,  au Nord du Mali, qui rappelle les liens ancestraux, ténus avec le Makhzen .

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Jusqu’après cette date la Caravane du sel, l’Azalaï, qui alimente Tombouctou est dirigée par un caïd nommé par Dahir, Décret royal, tout comme ses prédécesseurs depuis le XVIe siècle. Les autorités coloniales auront beaucoup de difficultés à « gommer » ces liens. Ouvrir aujourd’hui le dossier de notre cause nationale, c’est pour prouver par les archives, les cartes et les déclarations des grands commis de l’Etat français que le Sahara en plus d’autres régions est marocain et qu’il n’ a jamais été une terra nullius. Le Maroc devrait se saisir de ce prisme de l’histoire et des archives pour rétablir la vérité fondée sur des faits  prouvés qui ne peuvent être controversés.

  • « Ce livre est le regard de l’historien sur le conflit du Sahara occidental, un conflit », écrit Grigori Lazarev, dans sa préface, qui est le résultat d’une politique coloniale ayant  soustrait les territoires de souveraineté marocaine pour réaliser la grande ambition d’un grand ensemble rattachant l’Algérie française à l’Atlantique et aux territoires de l’Afrique occidentale. Pouvez-vous approfondir cette idée et nous livrer le regard d’historien ?

Mon livre est une invite à reconsidérer les débats actuels  sur le Sahara en posant la vraie question de colonisation de territoires accaparés par la France qui ne pensait jamais quitter l’Algérie et qui fera de Tindouf le nœud stratégique  pour contrôler la voie de l’Ouest. Les différentes opérations militaires allant de la pacification jusqu’à l’indépendance montre la stratégie de cantonnement du Maroc qui crée les conditions du conflit que nous connaissons. L’un des protagonistes de cette politique, de cette vision coloniale la plus outrancière,  c’est Jules Cambon, gouverneur de l’Algérie entre 1890 et 1897, qui succéda au Gouverneur général Tirman, le 18 avril 1891.

C’est à cette époque  que la politique algérienne d’expansion saharienne prit un nouveau tournant. Cambon avait multiplié les voyages dans le sud oranais et il avait fait établir des postes militaires au sud d’El Goléa (El Qlî’a). Cette démarche marquait une rupture avec la politique du général Bugeaud pour qui la création d’un poste au Sahara ne servait qu’à contrôler la localisation même du poste. C’est à Cambon que l’on doit la politique de création des postes militaires, celle de nouveaux chefs-lieux, comme celui de Touggourt, et surtout, le creusement de puits sur des itinéraires au sud d’El Goléa et en direction du Touat.

L’Algérie héritière des stratégies coloniales

Je rappelle que Jules Cambon a été traumatisé par la défaite de 1870 et lui aussi parlait le langage du militaire  qui a dit : « l’Empire a perdu deux régions, l’Alsace-Lorraine, mais la République a pu créer deux empires : l’Algérie et l’AOF ». C’est aussi à Cambon que l’on doit les traits et les pointillés qui séparaient le Maroc de ses provinces sahariennes. Par cette trouvaille Jules Cambon cherchait à assurer la jonction entre l’Algérie et l’AOF en toute quiétude et surtout à annexer la moitié du Maroc saharien qui sera présenté comme  confins, puis  sous la dénomination d’ouest saharien et surtout Sahara occidental qui englobait entre 1880 et 1920 tout le sud marocain, la Mauritanie et le Nord du Mali. Pour réaliser cette jonction, la France a fait appel à ces grands géographes comme Augustin Bernard qui parle de ce projet dans  son ouvrage « Une Mission au Maroc » : « Faut-il s’efforcer, écrit-il, d’ouvrir le Maroc du côté algérien, qui est le côté français, avant de l’ouvrir du côté atlantique qui est le côté international ?» Et d’ajouter  , dans le même document : « L’Algérie […] constitue notre principal titre à exercer au Maroc une influence prépondérante. C’est une vérité tellement évidente que tout le monde en convient ».

  • Ce projet colonial fut récupéré par l’Algérie qui s’est parée d’une image de pays révolutionnaire, défenseur des peuples. L’Algérie a joué le rôle principal dans le conflit du Sahara refusant par tous les moyens la marocanité de cette région. Pouvez-vous étayer cette question?

La réponse à cette question touche à la légitimité pour le droit du Maroc à rouvrir le dossier du Sahara sur de nouvelles bases et perspectives . Rappelons que l’Algérie qui a promis le retour au Maroc de certaines villes du Sahara oriental ,puis a rétropédalé pour refuser toute négociation et concession entre 1962 et 1963. C’est de là que sort le « génie national » pour inventer le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Ce  « principe » a permis à l’Algérie de conserver son empire colonial et d’échapper à toute action ou mesure visant la décolonisation de ce territoire. Ce principe allait s’appliquer au Maroc qui a perdu deux axes de commerces avec l’Afrique au profit de la colonie d’Algérie. Plus grave encore, ce principe de décolonisation vise le seul axe commercial qui relie le Maroc à l’Afrique noire. Sachant que c’est le Maroc qui a dominé ces axes et ses régions et ce depuis toujours.

Le contexte colonial et postcolonial a fait que Tindouf prit une importance nouvelle, celle d’un point de passage stratégique entre l’Algérie et la Mauritanie. De fait, cette localité devenait un enjeu capital dans les négociations sur la question des frontières sud, toujours pendante depuis l’indépendance du Maroc. Le Maroc était, entre temps, redevenu un pays saharien après la récupération de Tarfaya en 1958. Sauf que ses efforts pour parachever son unité territoriale, allaient se heurter non pas, comme on aurait pu logiquement s’y attendre, à une opposition française ou mauritanienne mais bien à une autre opposition, celle, algérienne, du FLN.

Au lendemain de la récupération de la région de Tarfaya le 10 avril 1958, en application de l’accord Cintra signé par les ministres Ahmed Balafrej et Castiella, les sources coloniales françaises signalent l’opposition du FLN algérien aux revendications marocaines. C’est en effet ce que rappelle cette dépêche envoyée le 14 avril 1958 par Chaban-Delmas, ministre de la Défense nationale au ministre français des Affaires étrangères. Il y affirmait : « Nous avons d’autant plus intérêt à en réclamer l’ouverture (des négociations sur les frontières avec le Maroc) que le Maroc découvre peu à peu les difficultés du problème, face à l’Espagne, à l’Algérie française et même au FLN » . Ce constat est confirmé par les sources et les télégrammes envoyés au ministère des Affaires étrangères depuis le sud marocain. Ces messages proposaient de créer un corps séparatiste et un commandement Reguibat à Tindouf pour faire face aux revendications marocaines : « Le contre-amiral O’Neill, chef du service des Affaires Politiques de l’E.M.D.N. a indiqué que le général Salan avait préconisé la constitution à Tindouf d’un organisme unifié qui aurait pour tâche d’administrer les tribus R’guibat et de les utiliser contre l’action de l’Armée de Libération Marocaine. Les harki ainsi constitués pourraient en outre, éventuellement, mener une guerre contre subversive au Maroc méridional». Ce projet fut rejeté suite à des débats contradictoires entre les différentes autorités militaires et civiles françaises. Mais n’est-il pas surprenant de constater qu’il fut récupéré par l’Algérie et appliqué à la lettre après 1974 ? Ne doit-on pas y voir dans la politique suivie à Tindouf par l’Algérie, la récupération, par ce pays, de l’héritage colonial français ? Mais avant d’en arriver là, il me faut rappeler que le 4 août 1962, quelques jours après l’indépendance de l’Algérie, un télégramme d’une autorité française au Maroc, affirmait de bonne source que : « les Algériens de Tindouf et les mauritaniens se sont mis d’accord avec les espagnols pour une politique commune anti-marocaine dans les questions ayant trait au Sahara».

Le comble du cynisme algérien fut celui de 1966 lorsque le représentant algérien à Addis-Abeba déclare que les 50.000 bédouins du Sahara occidental ne peuvent réclamer une indépendance et que l’Algérie est intéressée par un accès vers l’Atlantique. On sait que cette position algérienne en contradiction avec l’image et le rôle anticolonial que tente de jouer l’Algérie s’explique par la signature d’un traité stratégique avec l’Espagne en vue d’une exploitation commune du fer de Gara Djebilet et des Phosphates de Boucrâa. Sept ans plus tard (1973), l’Algérie fera la « découverte » d’un peuple sahraoui et trois ans plus tard elle sera derrière la création d’un Etat fantoche. En fait, c’est toute la politique coloniale  et son amputation des territoires marocains qui sera portée par l’Algérie, l’objectif  politique étant de faire obstacle au retour du Maroc sur les territoires historiques  de son  influence au Sahara, confirmant ainsi l’amputation coloniale de l’espace marocain.

  • Vous concluez que la France, qui est favorable à l’initiative d’autonomie a les moyens de vérifier le bien fondé de la position marocaine et de la capacité de la faire connaître aux instances internationales en se référant aux archives. Le Président Macron qui évoque régulièrement l’émergence de la mémoire et de l’histoire pourra t-il le faire ?

Je sais que les différentes divisions et directions du ministère des affaires étrangères ainsi que les archives du SDECE ( Contre espionnage français)  ont constitué des dossiers intéressants sur la question mais ils sont loin de faire la synthèse de toutes les archives de Dakar, Bamako, Alger, Rabat et autres lieux . Ce travail énorme et coûteux, nous l’avons réalisé avec des moyens modestes (Bourses, séjours dans différentes institutions académiques) et aussi grâce à l’accès aux archives et le droit de reproduire, de photographier ou numériser. Mais il reste le travail de l’historien spécialiste des questions religieuses et des discours des différentes autorités civiles et militaires. La collecte des archives cartographiques notamment celles qui ont considérées comme détruites ou classées confidentielles et secrètes. La France a ordonné le pilonnage des cartes du Maroc et même l’interdiction de la vente et de la reproduction des cartes notamment des confins et du Sahara. Ce refus a été signifié à l’Allemagne en 1963 lorsqu’elle a fait commande des cartes sur les régions algéro-marocaines et sur les frontières. Le lot de lettres émanant du Général Lyautey ou encore le rapport du gouverneur Bonamy sont un modèle à suivre. Ces deux éminentes personnalités ont fait face aux manoeuvres des ministères de la guerre et des colonies et se sont adressées, preuves à l’appui, au gouverneur général de l’Algérie pour lui rappeler les réalités historiques et sociologiques de l’intégrité territoriale du Maroc. Ces écrits feront l’objet d’un livre qu’on va publier dans les prochains mois. Le contenu de ces lettres et rapports pourrait servir de modèle pour convaincre le président d’Emmanuel Macron et lui signifier que le général Lyautey, le gouverneur Bonamy et aussi le général Georges ont reconnu et défendu cette réalité depuis un territoire considéré comme protectorat et qui devrait selon les défenseurs des colonies servir à les épanouir territorialement et économiquement.

Ceci me rappelle le dossier d’archives concernant le Président Valéry Giscard d’Estaing qui lors de son stage à l’ENA a été envoyé en Afrique et a pu saisir  la réalité et la force des liens  entre l’Afrique noire et le Maroc. Ses positions favorables à l’intégrité territoriale du Maroc lui ont causé des ennuis lors de sa visite à Alger en 1975, si l’on en croit le témoignage de Mohammed Bedjaoui dans ses mémoires publiés chez L’Harmattan en 2016 sous le titre « Carnets d’un ambassadeur en France (1970-1979) ». Je pense que d’autres Présidents et personnalités politiques françaises partagent le vœu de voir le Maroc vivre en paix et parachever en toute quiétude son intégrité territoriale en mettant fin à un conflit qui n’a que trop duré. Un conflit qu’il faut comprendre sous le prisme de l’histoire  en cherchant les racines dans récit d’une histoire étalée sur plus d’un siècle et demi.

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