L’Audience nationale espagnole, la plus haute juridiction pénale, a ordonné jeudi l’incarcération de l’ex-président et d’anciens responsables de l’entreprise Afinsa, impliqués dans l’affaire d’une grande escroquerie philatélique qui a fait plus de 269.000 victimes en Espagne.
L’ex-président d’Afinsa, Juan Antonio Cano Cuevas, et 10 ex-responsables de la société ont un délai de 10 jours pour être écroués, a indiqué l’Audience nationale dans un communiqué.
La même source a rappelé que les accusés avaient été condamnés, en juillet 2016, à des peines de prison allant de 2 à 8 ans de prison ferme pour « escroquerie, insolvabilité punissable, falsification de comptes et blanchiment d’argent ».
Le procès pour une grande escroquerie philatélique, qui a fait plus de 260.000 victimes en Espagne, avait démarré en septembre 2017 à l’Audience nationale contre les responsables de deux sociétés, Afinsa et Forum Filatélico.
>>Lire aussi : Mémorandum d’entente entre l’Agence espagnole de coopération internationale et l’Université Euromed de Fès
Onze ans après l’éclatement de l’affaire, des dirigeants des deux entreprises ont été déférés devant la justice espagnole.
Forum Filatélico est spécialisée dans la commercialisation de timbres et dans l’investissement mobilier et immobiliser, alors qu’Afinsa est spécialisée dans l’investissement en biens tangibles (art, philatélie, antiquités).
A l’origine de cette escroquerie, révélée en mai 2006, les deux sociétés espagnoles ont, selon les enquêteurs espagnols, blanchi d’importantes sommes d’argent qui s’élèvent, selon les médias, à 6,7 milliards d’euros.
Cet argent, obtenu de la vente de timbres qui en réalité n’existaient pas ou dont la valeur affichée par ces sociétés ne correspondait pas à leur valeur réelle sur le marché, était ensuite placé sur des comptes à l’étranger, en Suisse notamment.
A partir de 1994, Forum Filatelico, la plus importante société de philatélie d’Espagne, et Afinsa ont fait croire à des milliers de petits épargnants espagnols qu’elles possédaient des timbres et des placements leur promettant des taux de rentabilité annuels supérieurs à ceux du marché financier.
Les deux sociétés avaient recours au système d’escroquerie classique de « vente pyramidale », dans lequel le profit ne provient pas d’une activité de vente, mais dépend du versement de fonds de nouveaux investisseurs.
En 2007, l’Espagne avait demandé aux autorités suisses de lui remettre « la documentation relative à tout compte bancaire » en rapport avec cette affaire et de procéder au « blocage des avoirs qui y seraient déposés ».