Espagne : pas de vainqueur clair aux élections, le pays dans l’impasse

L’Espagne a voté dimanche pour élire ses députés, mais le résultat n’a pas permis de dégager une majorité claire pour former un gouvernement. Les électeurs ont réparti leurs voix entre le centre droit et le centre gauche, sans donner à aucun parti le soutien nécessaire pour gouverner seul. Le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez a perdu des sièges, mais reste la première force politique du pays. Le Parti populaire conservateur a gagné du terrain, mais pas assez pour s’allier avec le parti d’extrême droite Vox, qui a vu son score s’effondrer. Les Espagnols ont ainsi rejeté les options radicales et favorisé les partis modérés.

Le scénario n’est pas nouveau en Espagne, qui connaît une instabilité politique chronique depuis la fin du système bipartite il y a près de dix ans. Le pays a déjà connu quatre élections générales depuis 2015, sans qu’aucune ne débouche sur un gouvernement stable. Pedro Sánchez, qui dirige le pays depuis 2018 grâce à une motion de censure contre le précédent chef du gouvernement conservateur, a dû composer avec un gouvernement minoritaire soutenu par l’extrême gauche et des petits partis indépendantistes. Il a convoqué ces nouvelles élections dans l’espoir de renforcer sa légitimité, mais il a échoué à atteindre son objectif.

Un enjeu européen

Le blocage politique en Espagne intervient à un moment crucial de la guerre en Ukraine. L’Espagne assure actuellement la présidence tournante du Conseil européen, l’instance qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne. Pedro Sánchez restera à la tête d’un gouvernement intérimaire jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour sortir de l’impasse, ce qui pourrait prendre des semaines ou des mois. Il devra également faire face aux défis économiques et sociaux que pose la pandémie de Covid-19, qui a frappé durement le pays.

Une incertitude persistante

Les options pour former un gouvernement sont limitées et complexes. Pedro Sánchez pourrait tenter de reconduire son alliance avec l’extrême gauche et les indépendantistes, mais il devra faire des concessions importantes sur la question catalane, qui divise profondément le pays. Le Parti populaire pourrait chercher à s’entendre avec les libéraux de Ciudadanos et les nationalistes basques ou catalans, mais il devra aussi faire des compromis sur l’unité nationale et les réformes économiques. Une autre possibilité serait une grande coalition entre le centre droit et le centre gauche, mais elle serait perçue comme un aveu d’échec par les électeurs et les militants des deux camps. Enfin, une nouvelle convocation des urnes n’est pas à exclure, mais elle risquerait d’accroître le mécontentement et l’abstention des citoyens.

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