Espagne : Sanchez souligne que l’état d’alerte devrait être maintenu jusqu’au rétablissement de la normalité
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a souligné, samedi, que l’état d’alerte est « fondamental » et devrait être maintenu au cours de tout le processus de désescalade vers la « nouvelle normalité », à même de renforcer la lutte contre le nouveau coronavirus (Covid-19).
« Nous devons être conscients que l’état d’alerte au cours du processus de désescalade est essentiel. Il ne s’agit pas d’un projet politique, mais d’une nécessité pour pouvoir faire face à la pandémie » du coronavirus, a indiqué M. Sanchez, lors d’une conférence de presse au Palais de La Moncloa, notant que cet instrument juridique est également utilisé par d’autres pays européens.
« Il est important que tous les groupes parlementaires soient conscients de la nécessité de maintenir l’état d’alerte, jusqu’à ce que la normalité soit atteinte », a-t-il relevé, insistant sur le fait qu’il s’agit du « seul instrument dont le gouvernement dispose actuellement, en matière constitutionnelle, pour pouvoir limiter » la liberté de circulation et de réunion, qui constituent des « droits fondamentaux » aussi bien prioritaires que ceux de la santé publique et de sauver des vies humaines. M. Sanchez a, à cet égard, demandé aux habitants des régions et territoires, qui passeront lundi à la 1ère phase de la désescalade, de « faire preuve de la plus grande précaution et de prudence » parce que « le virus n’a pas disparu, il est toujours là à l’affut », soulignant la nécessité de continuer à respecter les restrictions imposées par l’état d’urgence.
Le chef de l’exécutif a, en outre, assuré que lorsque tout le territoire espagnol serait en phase 1, le Conseil des ministres va adopter le décret portant déclaration du deuil national, notant qu’un « grand acte d’hommage en mémoire des victimes » du coronavirus, sera également organisé et présidé par le Roi Felipe VI d’Espagne.
Il a, par ailleurs, appelé à l’unité des forces politiques, des communautés autonomes et des acteurs sociaux pour conclure des accords à tous les niveaux, en vue de promouvoir la reconstruction économique et sociale du pays après la crise du coronavirus.
Le plan de déconfinement « progressif » de l’Espagne comporte quatre phases, qui seront déclinées à des rythmes différents dans chaque région en fonction de l’évolution de l’épidémie.
La phase de désescalade vers la nouvelle normalité aura une durée minimale de six semaines et maximale de huit semaines pour tout le territoire espagnol. Onze communautés autonomes espagnoles passeront lundi à la 1ère phase du plan de déconfinement, qui doit s’étaler jusqu’à fin juin, tandis que cinq autres le feront partiellement.
La région de Madrid, la plus touchée du pays, en a été exclue, vu qu’elle ne remplit pas les conditions nécessaires pour passer à l’étape suivante, et ce en dépit de la demande du gouvernement régional de pouvoir déconfiner davantage. Selon le dernier bilan donné ce vendredi par le ministère de la Santé, l’Espagne compte 223.578 cas confirmés au Covid-19, dont 26.478 décès et 133.952 patients rétablis.