« État social » : Hausse de 5% du salaire minimum pour 2025
Face au contexte économique marqué par des défis sociaux et économiques persistants, le gouvernement marocain a récemment pris une décision majeure visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs du pays. En effet, lors de son conseil hebdomadaire du 26 décembre 2024, le gouvernement a approuvé une augmentation de 5% du salaire minimum garanti, tant pour les travailleurs non agricoles que pour ceux du secteur agricole.
Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a officialisé la nouvelle lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion hebdomadaire du cabinet présidée par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Selon ses déclarations, cette révision des salaires minima affectera directement les travailleurs, avec un ajustement qui se traduira par une augmentation horaire du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et du Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG). À compter du 1er janvier 2025, le SMIG passera ainsi à 17,10 dirhams de l’heure, soit un salaire mensuel net de 3 045 dirhams. Pour les travailleurs agricoles, le SMAG sera quant à lui porté à 93 dirhams par jour, ce qui correspond à un revenu mensuel net de 2 255 dirhams.
Cette hausse des salaires s’inscrit dans une démarche plus large du gouvernement, visant à renforcer son engagement en matière de politiques sociales structurées. En effet, le gouvernement d’Aziz Akhannouch a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de soutenir la classe laborieuse en instaurant des réformes salariales qui contribuent à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier les plus vulnérables. Mustapha Baitas, en soulignant que « lorsque ce gouvernement fait une promesse, il la tient », a tenu à rappeler que cette réforme n’est pas simplement une mesure ponctuelle, mais un véritable changement dans la gestion des politiques sociales du pays. « Il ne s’agit pas de slogans, mais de résultats concrets qui impactent positivement la vie des citoyens », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Les réformes salariales annoncées sont le fruit d’un dialogue social qui a permis de définir une stratégie ambitieuse pour les prochaines années. Le gouvernement a ainsi prévu de consacrer 45 milliards de dirhams à l’amélioration des salaires du secteur public d’ici 2026. Une somme considérable qui témoigne de la priorité donnée aux ressources humaines dans l’administration publique, dans un contexte où l’État marocain cherche à moderniser son appareil administratif et à attirer davantage de compétences qualifiées.
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Des investissements substantiels pour le secteur public
Dans le cadre de cette politique salariale, l’État a alloué 20 milliards de dirhams pour 2025, dans le cadre des engagements pris lors du dialogue social avec les syndicats. Cette enveloppe vise à soutenir les augmentations salariales dans la fonction publique, dont la masse salariale devrait connaître une croissance notable dans les années à venir. D’ici 2026, les salaires du secteur public devraient ainsi atteindre un montant total de 192,8 milliards de dirhams, en hausse de 37,3% par rapport aux niveaux de 2021.
Le gouvernement a également mis en lumière l’importance de ces investissements dans la fonction publique en rappelant que les dépenses salariales globales représenteront près de 6% du budget total de l’État. Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’assurer une croissance salariale soutenue tout en respectant les équilibres budgétaires et en garantissant la soutenabilité des finances publiques.
Une priorité sociale affirmée
La mesure du 5% d’augmentation du salaire minimum intervient dans un contexte où les questions sociales sont au cœur de l’agenda politique marocain. En plus de la revalorisation salariale, le gouvernement a engagé une série de réformes structurelles destinées à réduire les inégalités économiques, renforcer le filet social et améliorer la qualité de vie des citoyens. Les réformes sociales vont au-delà de la question salariale : elles touchent des domaines aussi divers que l’éducation, la santé, le logement ou encore l’accès à la justice sociale.
En matière de politique salariale, une attention particulière est portée aux salariés des secteurs les plus précaires. En particulier, les travailleurs agricoles, qui connaissent des conditions de travail souvent difficiles et un salaire modeste, bénéficieront de cette revalorisation qui devrait améliorer leur pouvoir d’achat et leur garantir des conditions de travail plus dignes.
La réforme des salaires s’inscrit dans une vision plus globale du gouvernement visant à transformer le Maroc en un « État social » capable de réduire les disparités de revenus et de renforcer la solidarité nationale. Le gouvernement de M. Akhannouch mise sur cette approche pour renforcer la cohésion sociale et favoriser une croissance inclusive, où les fruits du développement économique profitent à toutes les couches de la société, y compris les plus vulnérables.
Dans cette optique, les réformes engagées ne se limitent pas aux seules augmentations salariales. Elles intègrent également des mesures d’accompagnement, telles que l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des subventions dans certains secteurs, et la révision des politiques fiscales et sociales pour alléger la pression sur les familles à revenus modestes.