Etats-Unis : le ministre de la défense Jim Mattis démissionne
Par Saad Bouzrou
Le pentagone a décidé de rendre public la lettre de démission du ministre américain de la Défense, Jim Mattis, un jour après le retrait américain de Syrie.
Le président Donald Trump a réagi à la démission de son ministre de la défense en annonçant « qu’un nouveau ministre de la Défense sera nommé prochainement », sans manquer d’encenser son passage au Pentagone : « Durant le mandat de Jim, des progrès énormes ont été accomplis, en particulier dans l’achat de nouveaux équipements. Le général Mattis m’a beaucoup aidé à obtenir que nos alliés et d’autres pays paient leur juste part des charges militaires», a-t-il écrit, le remerciant « pour son service ».
« Montrer du respect aux alliés »
Dans sa lettre de démission, l’ex-Général des Marines, de 68 ans, ne cache pas ses profondes divergences stratégiques avec Donald Trump, constatant que le président « a le droit d’avoir un secrétaire à la Défense plus en phase avec ses idées». Il en profite pour réaffirmer sa conviction « nourrie par quatre décennies» d’expérience, que « notre puissance en tant que nation est inextricablement liée à la solidité de notre système unique et global d’alliances et de partenariats. (…) Nous ne pouvons pas protéger nos intérêts ou remplir efficacement notre rôle sans maintenir de fortes alliances et montrer du respect à ces alliés.» avant d’ajouter : « Comme vous, j’ai dit, depuis le début, que les forces armées des Etats-Unis n’avaient pas pour vocation à être le gendarme du monde », poursuit-il, en référence à la justification par M. Trump de retirer au plus vite les 2.000 soldats américains déployés en Syrie.
« Un jour très triste pour le pays »
Nombre d’élus des deux bords ont exprimé leur déception, voire leur inquiétude. « C’est un jour très triste pour notre pays », a lancé Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants. « Lisez sa lettre! Je pense que tout le monde dans le pays devrait lire sa lettre de démission », a-t-elle ajouté.
Mattis précise qu’il quittera ses fonctions le 28 février, « une date qui devrait donner suffisamment de temps pour nommer et confirmer un successeur »et lui permettre de participer à une dernière réunion ministérielle de l’OTAN, prévue en février à Bruxelles.
